Durant un mois, les 17 thoniers senneurs de méditerranée vont pouvoir pêcher les 13 500 tonnes de thon rouge autorisées. Malgré une pêche extrêmement règlementée et surveillée, et la réduction des effectifs de pêcheurs, ceux qui continuent en vivent très bien grâce à l'augmentation des prix. Tous espèrent que le beau temps sera au rendez-vous car en cas d'intempéries et d'obligation à garder le port, les jours perdus ne seront pas récupérés. Cependant, si l'on se base sur l'année passée, il y avait tellement de poissons qu'il n'a fallu que quatre jours pour pêcher le quota toléré.
Une pêche au thon très règlementée
Dans les années 90 à 2000, la surpêche du thon rouge dans les eaux Méditerranéenne et Atlantiques, par les bateaux senneurs a mis en danger la survie de l'espèce. La pêche à la senne qui consiste à encercler les poissons dans un immense filet est notamment utilisée par les thoniers et principalement à Sète, 1er port de pêche au thon de France. Les thons pêchés étaient envoyés au Japon, grand consommateur de sa chair. En 2007, la Commission Internationale pour la conservation des Thonidés de l'Atlantique (Cicta) tire la sonnette d'alarme et met en place des mesures radicales visant à repeupler les mers en thon rouge, programme s'étalant sur 15 ans. Le quota mondial de pêche au thon a été divisé par deux, ramenant le chiffre de 30 000 tonnes à 13 500 tonnes par an. Les filets dérivants ainsi que le survol des eaux par des avions pour repérer les bancs ont également été proscrits. Enfin, les thoniers ont été réduits à 17 en Méditerranée contre 32 en 2008, l'autorisation de pêche restreinte à un mois, la taille des poissons limitées et des contrôles et mesures très strictes entérinées par l'Agence Européenne de Contrôle des Pêches (AECP).
Le thon rouge, une espèce en reconstruction
Les nombreux écologistes, scientifiques et pêcheurs reconnaissent aujourd'hui que la situation s'améliore. "Tous les signes sont positifs" déclare Sylvain Bonhommeau, chercheur à la station Ifremer de Sète. Depuis 2010, on observe deux fois plus de bancs de jeunes thons qu'il y a dix ans. Cependant, "l'amélioration des stocks de thon rouge est tellement récente qu'il est difficile de savoir si c'est une tendance de fond". François Chartier, chargé de campagne Océans chez Greenpeace, ajoute "la tendance au déclin s'est ralentie, voire inversée".