Alors qu'en 2007 le thon rouge était menacé d'extinction, aujourd'hui la population de l'Atlantique Est et de la Méditerranée se porte mieux. C'est en s'appuyant sur cette donnée que la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (ICCAT) a décidé d'augmenter les quotas de pêche du thon rouge en Méditerranée, lors de cette 19ème réunion extraordinaire, qui s'est déroulé à Gênes. Le quota fixé à 13 500 tonnes en 2014 va passer à 23 155 en 2017. Ils augmenteront de 20 % en 2015 puis en 2016 et sans doute de la même manière si l'espèce n'est pas de nouveau menacée. L'ICCAT est composée, en tout de 48 membres, 47 pays et l'Union Européenne.
Les scientifiques sont plutôt confiants en ce qui concerne le repeuplement des stocks de thon mais cette décision est loin de faire l'unanimité.
Les ONG tirent la sonnette d'alarme
Même si le thon rouge a réussi à se reproduire et que sa population est en augmentation et bien portante, les ONG qui œuvrent pour la protection de la mer ne voient pas cette hausse d'un très bon œil. Aujourd'hui, le stock de poissons est estimé à 585 000 tonnes contre 150 000 dans les années 2000. Toutes ces données sont à prendre avec précautions car l'évaluation des stocks des océans est assez incertaine. Or pour conserver cet état, il était souhaitable de ne pas augmenter les quotas de pêche ou alors de ne pas dépasser les 23 256. Pour eux cela risquerait d'anéantir ces années d'efforts. D'autant plus que lors de la réunion, le gel des Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP), demandé par Greenpeace, a été rejeté.
Sergi Tudela, responsable pour l'association WWF du Programme Pêche en Méditerranée a déclaré être "très préoccupé" par "cette augmentation trop rapide". Il ne souhaite pas que "les immenses efforts de conservation qui ont été menés ces dernières années puissent disparaître dangereusement."
Répartir la ressource entre les États Membres
Les nouveaux quotas de pêche seront répartis entre les Pays Membres, la semaine prochaine, à Bruxelles. De son côté, le Japon, plus grand consommateur de thon rouge n'est pas satisfait de l'augmentation de ses quotas, les trouvant trop faibles.