Changer les habitudes de pêche industrielle
Dans le cadre de la politique commune des pêches (PCP), une nouvelle réglementation est entrée en vigueur au 1er janvier 2015, visant à limiter le gaspillage. Ainsi, les pêcheurs ne peuvent plus rejeter à la mer les prises qui ne leur conviendraient pas, comme par exemple les petits poissons difficilement commercialisables ou encore les poissons d'espèces différentes à leur pêche habituelle.
La décision consiste à sensibiliser les pêcheurs sur leurs techniques de pêche qui doivent améliorer leur manière de travailler afin de ne pas réaliser de capture inutile. Pour le moment, seules quelques espèces sont concernées par ce "zéro rejet" comme les poissons pélagiques (thon, sardine, anchois…), le cabillaud et le saumon de la Baltique et seuls les bateaux de pêche industrielle y sont soumis. D'ici quatre ans, toutes les espèces seront concernées par cette nouvelle directive. La question du contrôle se pose encore car, les pêcheurs ne respectant pas cette directive écoperont d'amendes. Mais comment surveiller ce qu'il se passe en mer ? L'idée d'installer des caméras à bord des bateaux a été abandonnée mais on ne sait pas encore comment vérifier l'application de cette mesure.
Une décision qui n'est pas au goût des pêcheurs
Pour les pêcheurs, cette nouvelle réglementation est loin d'être une bonne idée puisqu'elle nécessite une main d'œuvre plus nombreuse et plus de place à bord des bateaux. En effet, il faudra sans doute faire du tri et les stocker sur le bateau, ce qui empiétera sur la place destinée aux poissons commercialisables. Que faire également de ces poissons trop petits pour être vendus et ne pouvant être rejetés à la mer ? Autre problème, les ports ne seront jamais assez grands pour pouvoir accueillir tous ces rejets explique Hubert Carré, directeur général du Comité national des pêches.
Des systèmes déjà en place pour limiter les rejets
Aujourd'hui, des moyens existent déjà pour limiter les prises non voulues. Des filets permettent de laisser passer les plus jeunes et plus petits poissons et des techniques de sondage des fonds permettent d'anticiper le type de capture.