Agromousquetaires, le pôle agroalimentaire du Groupement des Mousquetaires, vient d'annoncer qu'il lançait le plan "pêche durable 2025" pour renforcer sa stratégie de pêcheur-poissonnier responsable. Un plan élaboré en concertation avec l'association Bloom, qui lutte contre les méthodes de pêche destructrices et protège les océans et leurs habitants, via le cabinet de développement durable Synergence (désormais "Deloitte Développement Durable"). En 2014, le groupement avait déjà accepté de cesser de pêcher au-delà de 800 m de profondeur.
Avec cette annonce, le Groupement des Mousquetaires ambitionne d'ici 2025 de poursuivre la transformation de sa flotte, la Scapêche, 1er armateur français de pêche fraîche, et de la désengager progressivement du chalutage en eau profonde. "Le consommateur recherche un poisson de qualité à prix compétitif, toute l'année, mais il est aussi de plus en plus sensible à une consommation responsable. Le plan " indique Didier Duhaupand, Président d'Agromousquetaires.
Le 1er janvier 2015, la filière Mer des Mousquetaires avait cessé le chalutage de grands fonds en limitant sa profondeur de pêche à 800 mètres. Désormais, Agromousquetaires s'engage à sortir d'ici dix ans de la pêche au chalut des espèces de grands fonds. L'arrêt de la pêche et de la commercialisation sera progressif sur cette période, avec l'objectif d'un arrêt complet en 2025. Pour ce faire, la Scapêche devra obtenir de nouveaux droits de pêche sur d'autres espèces : lieu noir, églefin, cabillaud, lotte ou encore merlu, et réaliser des investissements dans de nouveaux armements.
Cet abandon progressif de la pêche profonde va permettre d'accélérer le développement de la flotte des Mousquetaires dans la pêche côtière et artisanale, pour diversifier ses activités. En 2015, les espèces de grands fonds représentaient 16 % du total des prises, contre 41 % en 2005.
Le plan " d'Agromousquetaires a pour but de faire entrer la pêche de plain-pied dans le 21e siècle" est fondé sur un dialogue constructif avec l'ensemble des parties prenantes et se poursuivra en concertation avec les ONG, avec l'interprofession et l'administration des pêches, avec les scientifiques, maillon essentiel pour la gestion des stocks halieutiques, et les institutionnels. Dans cet esprit la Scapêche annonce l'abandon des processus de certification auprès de MSC qu'elle avait engagés pour les espèces de grands fonds – mais continue bien ses pratiques de pêches durables déjà certifiées par le MSC : le lieu noir, la sardine, et le cabillaud.