29 pays unis contre la pêche illégale
Adopté comme accord FAO – Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture – en 2009, ce premier traité international contraignant portant sur la pêche illégale a désormais valeur légale pour les 29 pays* et l'organisation régionale qui y ont adhéré.
Manquent cependant à l'appel deux acteurs majeurs du secteur, la Chine et le Japon.
Malgré l'adoption de ce traité en 2009, il fallait que 25 pays y adhèrent pour qu'il soit activé. Ce seuil a été dépassé le mois dernier et après 30 jours de compte à rebours, cet accord est désormais actif depuis ce 5 juin 2016.
"C'est une excellente journée dans le cadre des efforts soutenus visant à garantir une pêche durable capable de nourrir le monde. Nous saluons les pays qui ont déjà signé l'accord et qui entreprendront sa mise en œuvre dès aujourd'hui. Nous invitons les gouvernements qui ne l'ont pas encore fait à se joindre à cet effort collectif destiné à mettre un terme à la pêche illégale et à assurer la survie de nos ressources marines" a indiqué M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.
Des mesures mises en place dans les ports
Les parties signataires de l'Accord ont l'obligation de mettre en place un certain nombre de mesures dans les ports. Elles auront l'objectif de détecter la pêche illégale, d'empêcher que le poisson pêché illégalement soit déchargé et vendu et d'assurer le partage des informations concernant les navires peu scrupuleux à l'échelle mondiale.
Par conséquent, les navires de pêche étrangers souhaitant entrer dans un port devront demander une autorisation au préalable et fournir des informations précises sur leurs identités, leurs activités et sur le poisson dont ils disposent à bord. Les débarquements ne pourront se faire que dans des ports désignés, spécialement équipés pour procéder à des inspections efficaces.
Les navires suspectés d'être impliqués dans des activités de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) se verront refuser catégoriquement l'entrée dans un port, ou seront acceptés uniquement pour des inspections. Le déchargement de poisson, le ravitaillement en carburant ou encore le réapprovisionnement pourront également leur être refusés.
Parmi les INN, on retrouve fréquemment, la navigation sans autorisation appropriée, la pêche des espèces protégées, l'utilisation d'équipements interdits ou le non-respect des quotas de pêche.
Les navires autorisés à entrer dans les ports pourront faire l'objet d'inspections, obéissant tous à une norme commune. Ces navires devront prouver qu'ils sont autorisés à pêcher par le pays dont ils battent le pavillon et qu'ils possèdent les autorisations nécessaires des pays correspondants aux eaux dans lesquels ils naviguent. Si ce n'est pas le cas ou si les inspections révèlent une activité de pêche INN, les navires se verront refuser tout accès ultérieur aux ports et seront signalés comme contrevenants.
Si un navire a été interdit d'accès ou que les inspections ont révélé des problèmes, les informations doivent être transmises au pays d'enregistrement du navire. En outre, les autres membres du traité ainsi que les responsables portuaires des pays voisins doivent être informés.
* Liste des pays membres : l'Australie, la Barbade, le Chili, le Costa Rica, Cuba, la Dominique, l'Union européenne (en tant qu'organisation membre), le Gabon, le Guyana, la Guinée, l'Islande, l'île Maurice, le Mozambique, la Birmanie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, Oman, les Palaos, la République de Corée, Saint-Christophe-et-Niévès, les Seychelles, la Somalie, l'Afrique du Sud, le Sri Lanka, le Soudan, la Thaïlande, les îles Tonga, les États-Unis d'Amérique, l'Uruguay et le Vanuatu.