Un problème créé par l'homme
La nature possède un mécanisme très complexe, tout comme une horlogerie de luxe, retirer ou ajouter une toute petite pièce peut nuire à son bon fonctionnement. En France, le myriophylle aquatique fait partie de ces petites pièces rapportées qui peuvent nuire au mécanisme de notre environnement !
Il est aussi appelé myriophylle du Brésil, cette plante d'eau invasive est originaire d'Amérique tropicale et subtropicale. Son introduction remonte à la fin du 18e siècle, pour des essais de naturalisation, dans la région de Bordeaux. Elle est très utilisée pour orner les bassins et les aquariums. Cette plante rustique est idéale pour les milieux artificiels, car elle est extrêmement robuste, de plus elle se divise et se propage très facilement !
Ce sont d'ailleurs très probablement les particuliers qui ont contribué à son expansion au niveau national. En effet, quelques fragments de myriophylles suffisent pour coloniser un plan d'eau ! Chaque morceau arraché à la plante est capable de s'enraciner et de se développer rapidement jusqu'en surface, les tiges peuvent atteindre 2 mètres de long. Elles forment ensuite des herbiers denses qui réduisent dangereusement le taux d'oxygène dans l'eau et accélère l'envasement, au détriment de la faune et de la flore du milieu ! Le myriophylle se fixe principalement dans les eaux stagnantes ou à faible courant. Il a besoin de lumière pour se développer.
Tige d'un herbier de myriophylle
Les solutions pour lutter contre le myriophylle
La prévention est de mise pour éviter que cet envahisseur n'infecte pas de nouveaux secteurs. Il faut sensibiliser les gens qui ont des bassins et des aquariums, sur la nature ultra-invasive de cette plante dans notre milieu.
Attention, se débarrasser du myriophylle est très compliqué, avant tout on doit isoler la zone avec un grillage à maille de 1cm x 1cm, pour éviter aux fragments de se propager. Sur les petites surfaces un arrachage manuel et ponctuel donne de bons résultats. Quand la zone est plus importante, il faut une barge avec un godet qui permet d'arracher le myriophylle avec ses racines.
Les Canadiens sont également concernés par le problème, ils expérimentent une nouvelle technique qui consiste à poser de grande toile de jute lestées sur les herbiers. Le myriophylle à besoins de lumière pour se développer, donc il finit par mourir sous la toile.
Si vous constatez que le myriophylle infecte un nouveau secteur, vous pouvez en informer votre fédération de pêche.
Arrachage mécanique du myriophylle