On trouve maintenant du thon rouge (Thunnus thynnus) le long de toutes les côtes de France. De la Méditerranée à la Mer du Nord, ce poisson est présent et les tailles sont variables d'une région à l'autre. C'est en Bretagne Sud et dans La Manche que l'on observe les plus gros spécimens qui atteignent souvent plus de 150 kilos.
Le retour de ce poisson dans les eaux françaises est dû à la mise en place d'une réglementation plus stricte de cette pêche et la mise en place de quotas de prises pour tous les pêcheurs. La pêche de plaisance ne dispose que d'environ 1% du quota alloué à la France.
Une pêche saisonnière
Pour ce qui est de la pêche du thon rouge en no-kill (relâche du poisson vivant), la saison démarre en 2019, le 16 juin et prend fin le 14 octobre. Dans le cadre de cette pratique, il faut avoir à bord une autorisation des Affaires Maritimes à demander par écrit en début d'année. « La pêche de loisir du thon rouge est autorisée pour la période définie, à la condition de relâcher le poisson vivant immédiatement après la capture. Dans le cadre de la pratique du pêcher-relâcher du thon rouge la détention du poisson à bord est interdite » indique le législateur (arrêté du 27 mars 2019. JORF n°0074). Cette mesure se justifie fort bien car un thon à bord est un thon mort et il faut qu'il le soit pour que ses 150 kilos de muscles restent inactifs le temps d'une photo sur les genoux du pêcheur… Des outils permettent de décrocher l'hameçon aisément en maintenant le poisson dans l'eau. Au pire, le thon peut repartir avec l'hameçon dans la gueule et, étant donnée la puissance des sucs gastriques de l'animal, il s'en débarrassera rapidement.
Bagues et autorisations obligatoires et gratuites
Pour ce qui est de la pêche de loisir du thon rouge avec prélèvement, la saison va, dans un premier temps du 8 juillet au 30 août, puis se prolonge du 16 septembre au 5 octobre 2019 sous réserve que le quota alloué à la pêche de loisir ne soit pas consommé à hauteur de 40% (ou plus) à la fin de la première période. Si un thon rouge est hissé à bord et conservé, celui-ci doit être bagué entre le corps et la nageoire caudale. Ces bagues et autorisations sont à demander par les clubs qui y sont affiliés aux fédérations telles que la F.N.P.P. (Fédération Nationale de la Plaisance et des Pêches en mer) ou autres. A partir d'un certain nombre de pêcheurs intéressés, ces bagues et autorisations écrites sont délivrées gratuitement. N'hésitez pas à demander aux autres fédérations si c'est le cas ou pas, car il semblerait que certaines fassent payer le précieux sésame.
Des contrôles aériens
Les Affaires Maritimes disposent d'avions qui passent relativement bas au dessus des zones connues de pêche du thon rouge permettant ainsi de voir si un poisson est à bord ou pas. Si tel est le cas, l'immatriculation du navire permet de connaître le port d'attache de celui-ci et de venir contrôler au retour. En cas de pêche illégale avérée du thon rouge les sanctions peuvent être très lourdes entre le tribunal et la saisie du bateau, ainsi que du matériel de pêche.
Une pêche d'équipe
Les autorisations sont données au bateau et non-pas aux pêcheurs et cette pêche implique la présence de plusieurs individus pour être pratiquée. La taille de ces poissons implique de se passer le relai à la canne car les combats sont intenses et souvent longs. Il faut également qu'un skipper soit à la barre en permanence afin de soulager le pêcheur en action de maintenir le bateau dans le bon axe. En général, la prise de l'un de ces très gros poissons fait l'objet d'un partage au sein du club ou, mieux encore, d'un repas digne de ce nom entre amis.