Le 48e parallèle
Le 48e parallèle (Nord pour être précis) est une ligne imaginaire et parallèle à l'équateur qui passe au niveau d'Audierne (pointe sud du Finistère). Il sert de frontière virtuelle pour les divisions des eaux de l'Europe par le Conseil International pour l'Exploration de la Mer (CIEM). Ainsi les décisions et mesures mises en place concernant la pêche du bar sont différentes pour les eaux situées au nord ou au sud de cette ligne. Le CIEM considérant que de part et d'autre de cette frontière les stocks de bars sont totalement distincts…
Réglementation 2019 et 2020
Après plusieurs années de déséquilibre entre les quotas au nord et au sud du 48e parallèle, une équité a été mise en place cette année. En effet :
- Au nord, l'autorisation passe de 1 bar par jour et par personne du 1er avril au 31 octobre 2019 à 2 bars par jour et par personne du 1er mars au 30 novembre 2020.
- Au sud, le prélèvement reste autorisé toute l'année (pas de dates de fermeture), mais dans la limite de 2 bars par personne et par jour (contre 3 en 2019).
Équitable oui, mais raisonnable ?
Cette décision, qui a le mérite de rétablir l'équité entre tous les pêcheurs récréatifs français, ne va pas nécessairement dans le sens de la préservation de la ressource… En effet, si au sud du 48e parallèle les quotas diminuent d'un tiers, il double au nord et les prélèvements ont désormais lieu pendant 9 mois (contre 7 en 2019).
Une lecture rapide de cette nouvelle réglementation peut laisser imaginer une constance dans les prélèvements (3+1 contre 2+2… ce qui fait toujours 4), et une répartition plus équitable (2 bars pour tout le monde). Mais dans les faits, il sera plus facile de capturer et de conserver 2 bars plutôt que 3. Donc en addition des 2 zones, il risque d'y avoir plus de bars prélevés au final, de surcroît pendant 9 mois au lieu de 7.
Alors effectivement cette réglementation va vers l'uniformisation des règles pour tous les pêcheurs et dans une volonté globale de gestion des stocks de bars, qui doivent vraisemblablement interagir au-delà de cette frontière. Mais va-t-elle dans le sens de leur préservation ? Est-ce une avancée par rapport à celle de 2019 ?
L'avenir du bar et de notre loisir ne résiderait pas dans une mesure équitable et raisonnable de 1bar/jour/personne ?
Loin de moi l'idée de penser que l'impact des pêcheurs récréatifs est majeur dans l'amenuisement, voire l'extinction, des stocks de bars, mais notre impact n'est pas négligeable et nous serions en mesure de conserver le plaisir de la capture et celui de l'assiette dans une dimension tout à fait responsable !
La vraie bonne nouvelle
La vraie bonne nouvelle, concernant la survie de cette espèce, est sans aucun doute celle qui est tombée le 26 décembre 2019 : l'interdiction de pêche au chalut sur le Plateau de Rochebonne . Rappelons que cette zone reste une importante zone de reproduction du bar. Si cette décision a été prise dans le but de préserver les dauphins (victimes régulières de cette pêche), elle n'en pas moins excellente pour notre compagnon de jeu et pour notre loisir.