Pourquoi prospecter de nouvelles zones ?
Le monde de la pêche n'échappe pas au principe de l'éternel renouvellement. Les choses évoluent rapidement dans ce domaine qui compte de plus en plus de pratiquants. Il faut donc faire évoluer nos zones de pêche.
La prospection permet de découvrir de nouveaux secteurs et par la même occasion de nouvelles espèces qui sont souvent là, à portée de ligne, mais dont nous ignorions la présence ! Les meilleurs coins sont souvent connus de beaucoup de monde. Ceux qui sautent aux yeux aussi, lorsque l'on regarde une carte marine. La forte pression de pêche sur un même secteur entraine la raréfaction du poisson ou le rend beaucoup plus méfiant. La découverte de nouveaux spots vous assure la tranquillité, la forte probabilité que le poisson y soit plus présent et moins farouche et enfin vous procure le plaisir particulier d'avoir découvert une nouvelle zone, enrichissant ainsi votre panel de spots de pêche.
A titre personnel, c'est sans aucun doute ce que je préfère dans la pêche en mer. Dès que je sors, je n'hésite pas à passer des journées entières à prospecter, à faire de la route, à essayer différents endroits pour finalement, lorsque tout se passe bien, découvrir une nouvelle zone. Je vais vous expliquer ici ma façon de procéder ainsi que les outils que j'utilise en reprenant en exemple sur une de mes sorties où la prospection nous avait apporté de jolis poissons.
La carte électronique, l'outil de base
De nos jours l'électronique est présent sur la quasi-totalité des bateaux de plaisance. Du traceur de cartes le plus simple au plus sophistiqué, il y en a pour tous les budgets. C'est certes une aide précieuse, mais cela ne suffit pas si vous ne savez pas interpréter les informations.
La première étape est la lecture des cartes marines électroniques. Plusieurs fabricants en développent, mais les plus connues sont Navionics et Cmap. Prenons en exemple Navionics, celle que j'utilise personnellement. Cette première étape peut se faire chez vous, depuis votre ordinateur, tablette ou smartphone. En téléchargeant l'application ou en vous rendant sur le site de Navionics.
Ce que je recherche dans un premier temps ce sont les choses qui ne sautent pas aux yeux du premier coup ! Eh oui, ce qui est évident pour moi en regardant une carte l'est certainement pour bien d'autres pêcheurs. Alors je cherche les petits détails comme :
- Des différences de nature de fond.
- Un rapprochement de ligne de sonde.
- Un couloir entre 2 plateaux.
- Des endroits où le courant s'accélère dû à une remontée de fond.
Comment faire ?
L'application Navionics est relativement bien pensée et simple d'utilisation. L'objectif de la sortie était de trouver de gros lieus. Je recherchais donc une zone profonde, assez éloignée de la côte pour espérer être seul sur zone. J'avais repéré un secteur qui au premier regard était assez prometteur et réunissait quelques critères pour espérer trouver du lieu, à savoir de la profondeur et du relief.
Sur cette première image titrée du site Navionics, nous distinguons une zone moins profonde avec une sonde à 36 m alors que les profondeurs aux alentours se situent entre 55 et 70m. Nous sommes donc ici en présence d'un plateau qui remonte beaucoup par rapport aux zones voisines. Une telle zone est susceptible de créer une accélération de courant, d'abriter de la vie, du fourrage et donc des prédateurs tels que le lieu que nous cherchons ce jour. Cependant, une autre vue plus détaillée est nécessaire pour affiner les informations.
Navionics offre gratuitement l'option « sonar chart » c'est-à-dire la possibilité de faire apparaitre énormément de lignes bathymétriques dans le but de mieux distinguer le relief du sous-marin. Grâce à cette vue, plusieurs petits plateaux qui étaient invisibles sur la vue précédente apparaissent. A savoir qu'une remontée de 3 - 4 m au milieu de nulle part constitue un abri pour les poissons et donc un spot à prospecter.
Enfin, en utilisant cette 3e vue (uniquement disponible sur l'application ou depuis votre combiné) qui comprend l'ajout de couleurs par profondeurs, les choses deviennent plus simples à analyser.
On voit clairement se dessiner 6 remontées qui sont potentiellement autant de spots à investiguer. C'est d'ailleurs sur l'un d'eux que j'ai réussi à trouver une belle concentration de lieus actifs lors de ma session.
La profondeur n'est pas affichée sur cette carte, mais en passant votre curseur dessus vous aurez la valeur de celle-ci.
Les autres paramètres à prendre en compte
En plus de l'analyse des lignes de sonde et du relief, la nature des fonds est également à prendre en compte. Cette cartographie est disponible directement sur votre combiné sondeur/GPS, mais aussi depuis l'application Navionics.
Les différents types de fonds sont représentés par les différentes couleurs. Pour les connaitre, il suffit de pointer le curseur dessus. Chaque substrat peut potentiellement abriter un type proie que les prédateurs peuvent potentiellement rechercher. Par exemple les zones de sable sont propices aux lançons, les zones rocheuses le sont plus pour les crabes, crevettes… En fonction de l'espèce visée, vous vous orienterez sur tel ou tel fond.
Le sens de l'eau
Vous l'aurez compris ici, la prospection permet d'enrichir son panel de zones de pêche, mais aussi la diversité des espèces capturées. L'électronique et les cartes marines sont une aide majeure, mais il faut associer cela au sens de l'eau, chose qui s'apprend par expérience uniquement avec le temps passé en mer.