Nous sommes en 2014, nous fêtons l'anniversaire de mon fils. Il a alors 4 ans, un tout petit bout de chou. J'ai invité mon vieux pote Loic, ami d'enfance avec qui j'ai partagé toutes mes expériences de pêche du bord comme au large. Après le gâteau, nous contemplons la mer, et l'appel du large est trop fort. Je propose alors à madame d'embarquer mon petit, qui semble bien motivé. Mon plus grand, âgé de 6 ans, reste à la maison.
Nous embarquons dans mon semi-rigide et longeons la côte. Loic s'assure de la sécurité du petit pendant que je gère la barre.
Nous arrivons bien vite sur le poste côtier et commençons à faire des dérives dans les roches en bordure de falaise. Nous enregistrons deux touches sur une belle tête de roche et Loic capture un joli bar. Je décide, après quelques dérives, de me replacer très en amont de ce point isolé pour pêcher plus paisiblement avec mon fils.
Le petit sur mes genoux, il prend la canne de ses deux mains et je lui explique comment effectuer des animations minimalistes du leurre. Une pêche tranquille en quelques sortes.
BOOM ! Une belle touche est enregistrée, la canne plie bien et mon petit commence à mouliner. Je tiens le talon de la canne pour sécuriser mon fils ainsi que la canne. Il mouline dans le vide, c'est-à-dire que je ne sais plus si le poisson prend du fil ou si mon fils en récupère. Peu importe, je décide de laisser mon petit, que dis-je mon grand, maîtriser le combat comme il l'entend. Pendant de longues minutes, il mouline et le frein chante en même temps. Je vois alors le fluorocarbone arriver en surface et le nœud de raccord fait du surplace. C'est là que l'on mesure à quel point ce combat est hasardeux.
Le poisson part sous le bateau et il est temps de prendre les choses en main. Je pose mon fils dans le fond du bateau et je serre le frein pour prendre la main et récupérer les 2 derniers mètres de fluorocarbone. Je tire, monte sur le boudin, tend le bras le plus haut possible et je vois une tête énorme apparaitre de dessous la coque. « Noooooon ! C'est pas vrai ! ». Nous sommes abasourdis. Nous mettons à l'épuisette un monstre. « Il est gros », me dit mon petit Antoine. Tu m'étonnes ! Le bar mesure presque la taille de mon petit. Il est énorme. Antoine « fait la taille » avec son compagnon de jeu. Il est fier, moi et mon pote Loic sommes aux anges.
Après de jolis clichés, nous faisons quelques dérives et rentrons pour partager ce moment unique avec son arrière-papi. Histoire de lui expliquer que son arrière petit fils vient tout simplement de battre son record !