Août 2012, à l'occasion d'un séjour en Thaïlande de 3 semaines, j'ai eu l'occasion de découvrir le Giant Catfish du Mékong. Si sa pêche me semblait très basique au premier regard, je me suis vite rendu compte que quelque chose avait dû cependant m'échapper.
Dernier jour de vacances après avoir traversé le pays du nord au sud pendant 3 semaines. Il me reste quelques heures avant de prendre l'avion à Bangkok. Histoire de se reposer, mais aussi de profiter de ses derniers instants pour découvrir une nouvelle espèce de poisson, je me rends dans une pêcherie « Bumsarang » accolée à l'incroyable magasin de pêche 7seasproshop.
Un loisir familial et prisé
Les Thaïlandais, les plus aisés compte tenu du matériel que j'ai pu observer, sont très nombreux à se rendre dans ces piscicultures pour capturer des poissons-chats géants de plusieurs dizaines de kilos. Pour les recevoir, il existe des cabanes qu'ils peuvent louer pour passer le weekend ou une semaine avec un service de restauration sur place.
Je me promène sur les pontons et observe les pêcheurs en action, espacés d'une dizaine de mètres chacun. La pêche paraît excessivement simple et facile au vu de la régularité des prises. En effet, à l'aide d'un flotteur coulissant, d'un ressort sur lequel ils font une grosse boule d'amorce et piquent leur hameçon, les locaux prennent en moyenne un Giant Catfish toutes les 10 minutes…
La leçon de pêche
Je me décide donc à aller louer le matériel adéquat à l'accueil de la pêcherie : une canne de 50 lbs de puissance et un moulinet garni d'un vieux nylon en 50/100 qui risque fort de casser tant il paraît inadapté à la canne qu'on vient de me fournir. Le montage est déjà prêt et le loueur me demande si je veux l'aide d'un guide… Compte tenu de ce que je viens d'observer, je juge cette proposition inutile et la refuse.
Je prépare donc mon amorce, chose que j'ai rarement faite dans ma vie pratiquant quasi exclusivement des pêches aux leurres, et lance mon montage à l'eau au milieu de mes partenaires du jour.
Les prises s'enchaînent à un rythme incroyable pour tout le monde… Sauf pour moi ! Pendant que j'observe les locaux combattre et sortir ces poissons-chats les uns après les autres, mon bouchon reste totalement immobile. Pas un mouvement ! visiblement j'ai du louper quelque chose.
J'aime comprendre par moi-même, mais j'ai seulement 3 heures devant moi, donc après 1 heure de frustration je suis bien obligé de me rendre à l'évidence : l'aide d'un guide m'est nécessaire !
Première désillusion
Mon guide m'explique tant bien que mal que je n'ai pas préparé et mouillé mon amorce de la bonne façon et que les boules que je réalise sont trop compactes. Il prend un seau et m'initie à la façon de faire, puis je lance à nouveau.
Quelques minutes s'écoulent et mon bouchon tressaute, coule et me voilà enfin aux prises avec ce nouveau poisson très puissant qui n'a qu'une idée en tête, foncer dans les poteaux en bois soutenant le ponton. En toute logique je resserre le frein de mon moulinet, afin de pouvoir exploiter la puissance de la canne, mais ce vieux nylon ne le permet pas et casse instantanément.
Nouvelle désillusion et confection d'une nouvelle boule d'amorce avec l'idée en tête qu'il va falloir combattre sans brider le poisson et que cela risque de compliquer fortement le déroulement des opérations.
La délivrance
À peine mon montage avait touché l'eau que je suis de nouveau attelé à un de ces moustachus géants. Bien décidé à pouvoir l'ajouter à ma Fishlist je ne commets pas l'erreur précédente et le laisse filer sous les pontons dont il finira par sortir à force de patience et d'acharnement.
Les subtilités sont comprises, du moins suffisamment pour prendre du poisson et le matériel grossièrement maîtrisé, je peux enfin enchaîner les prises pendant le court laps de temps à ma disposition.
Un dernier souvenir humide
Alors que les vacances touchent à leur fin et que j'entame un dernier combat avec ce qui s'avérera être le plus gros Giant Catfish de la journée, la Thaïlande qui entame la saison de la mousson souhaite me laisser un souvenir particulier et humide de mon séjour. C'est donc sous une grosse averse et non sans le sourire que je mettrais « au sec » ce dernier poisson.
Moralité
Comme chaque sortie de pêche a souvent une saveur particulière et qu'il faut tirer un enseignement de toute réussite et de tout échec, de celle-ci il me restera : « Il ne faut pas se fier aux apparences » !