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Pêche en sèche, au streamer, en noyées ou en nymphes… tout est possible en fonction des conditions de pêche, de la saison ou du moment de la journée. La réflexion du pêcheur et sa capacité d'adaptation seront sollicitées, que ce soit pour le choix des techniques, du matériel, des mouches… Voici un petit tour d'horizon de ce qui vous attend lors de votre prochain périple en altitude.
Une palette de techniques en fonction des conditions
La pêche en sèche est l'une des options souvent privilégiée par les moucheurs en altitude. Une technique qui peut se montrer efficace même en l'absence d'activité de salmonidés en surface. Dans ce cas, il n'est pas forcément nécessaire d'allonger ses lancers, la pêche des bordures peut révéler d'excellentes surprises : araignées, petites mouches d'ensemble noire montées sur du 16 ou du 18, ou petits culs de canards restent des valeurs sûres en altitude. Comme toujours, observer la nature qui nous entoure est primordial : à la belle saison, lorsque les sauterelles accompagnent nos pas sur les sentiers de rando, une Hopper pourra faire la différence sur l'eau… et en cas de retombées de fourmis sur le plan d'eau, le choix de l'imitation sera tout trouvé, pas question d'avoir oublié ses fourmis en plaine ce jour-là !
Mais c'est souvent au lever du jour, lorsque les rayons du soleil ne réchauffent pas encore l'atmosphère, lorsque des gobages réguliers viennent percer la surface de l'eau, que certains moucheurs passent leurs meilleurs moments au bord du lac en sèche. Au fur et à mesure que la journée avance, que les conditions et le comportement des poissons évoluent, il faut savoir changer de technique pour intéresser les poissons.
Comme sur tout plan d'eau, la pêche en chironomes, qui constitue une part importante de l'alimentation des poissons, peut donner de très bons résultats. En cas de conditions venteuses ou pluvieuses, qui viennent perturber la surface de l'eau, c'est un train de noyées qui viendra faire la différence. Des imitations qui viennent prospecter juste sous la surface, pendant que d'autres explorent un peu plus en profondeur. Les salmonidés se laissent surprendre par ces artificielles qui leur sont si peu souvent proposées.
Lorsque les conditions permettent au contraire d'observer l'activité des salmonidés proche des berges, c'est la pêche à vue qui s'impose : petites nymphes, approche méticuleuse, lancers délicats et longs bas de lignes seront ici préconisés.
A l'opposé, il n'est pas interdit de proposer parfois de grosses proies à ces poissons vivant dans ces milieux où la nourriture n'est pas si abondante. La pêche au streamer, avec des imitations vairon par exemple, a déjà fait ses preuves en altitude. Il faut savoir oser et sortir des sentiers battus, des couleurs vives pourraient ne pas effrayer un joli poisson… Et si vous sortiez un « bobby spécial réservoir » de sa boîte ? Vous pourriez être surpris du résultat…
Le matériel adéquat
Pour l'ensemble de ces techniques, un fouet de 9 pieds pour des soies de 4 ou 5 sera suffisamment polyvalent vous permettra d'aborder différentes conditions de pêche. Pour pêcher aux streamers ou dans des conditions venteuses, c'est une soie de 6 qui sera la plus adaptée, avec plusieurs densités de soies pour être capable d'explorer différentes couches d'eau.
S'adapter aux espèces de salmonidés présentes
Il est important de bien se renseigner avant le départ, afin de connaître les espèces de poissons présentes dans le plan d'eau convoité. Cela permettra au pêcheur d'adapter son approche et de mettre en oeuvre en priorité une technique a priori plus efficace.
Pour la pêche du cristivomer à la mouhe, il convient de connaître le comportement de ce poisson si particulier qui peut atteindre des dimensions fortes respectables. Il s'agit d'une espèce qui se nourrit plutôt la nuit, préférant éviter les heures ensoleillées, et qui cherche les eaux froides et oxygénées.
Pour cibler de jolis sujets, il faudra donc plutôt pêcher le plus tôt possible le matin, ou à la tombée de la nuit, sans hésiter à lui proposer de belles proies. Dans ce cas, des streamers imitation vairon pourraient faire la différence, soit animés sur les bordures dans une relative obscurité, soit nageant dans les profondeurs du lac. Soie plongeante (ou intermédiaire) de 6, double traction seront ici de précieux alliés…
C'est parfois le saumon de fontaine que le pêcheur se plaira à débusquer. Une espèce qui réussit à s'adapter à haute altitude, et qui reste active en toute saison, y compris parfois en milieu de journée lorsque les farios sont calées et fuient les rayons du soleil. Les saumons de fontaine peuvent s'attaquer à des proies importantes, de jolies imitations d'insectes ne leur feront pas peur. Lors de conditions venteuses agitant la surface de l'eau, un petit dragage de votre artificielle pourrait même faire la différence.
En profiter pour pêcher les torrents
Lors de la montée au lac, d'une rando entre 2 plans d'eau, ou lorsqu'il est temps de quitter son petit coin de paradis, il n'est pas rare de croiser un petit torrent de montagne. Il est dans ce cas toujours très tentant de mettre un coup de ligne en espérant croiser de petites farios sauvages et combatives… Encore une opportunité pour le moucheur de changer d'approche et de technique…