Quel est ton poisson favori ?
Étienne Branchu – C'est une question très difficile… J'ai fait mes armes en Seine sur le sandre mais maintenant que je suis en Espagne... Je vais donc dire le black-bass. D'une part, parce que la majorité des techniques de pêche modernes que nous connaissons sont issues de la pêche de ce poisson et d'autre part, parce qu'il n'y a aucune limite dans sa recherche. Et puis quand tu y as goûté tu ne peux plus t'en passer ! Thomas (Caumartin ndlr) a eu le mot juste dans son interview : ce poissons te met « la fièvre » !
Quelle est ta technique favorite ?
Étienne Branchu – Même si je pratique beaucoup de techniques différentes je garde mon drop shot dans un coin au chaud. Ce n'est pas forcément une technique très sexy car très lente mais elle permet de déclencher des poissons très méfiants et surtout d'en faire toute l'année, partout, quel que soit le milieu pêché. S'il y en avait une deuxième ce serait le stickbait. Prendre une attaque au stick en surface, c'est quand même quelque chose !
Quel est ton pattern ultime ?
Étienne Branchu – Je n'en ai pas vraiment en fait… Par exemple, si lors d'une session je prends beaucoup de poissons au shad sur tête plombée, ça va m'ennuyer au bout d'un moment... Je vais donc vouloir changer. Je vais prendre un jerkbait, un swim, tenter autre chose. Je me fixe des petits challenges ! Et je ne dis pas cela parce que je pêche les lacs d'Estrémadure car je faisais déjà ça en Seine notamment. Ça permet de tester et valider ou pas certaines choses, de sortir de sa zone de confort.
Skate, Surf ou canne à pêche ?
Étienne Branchu – En première position il y a la canne à pêche mais je ne peux pas dissocier ces trois disciplines de ma personnalité d'autant qu'elles se rejoignent sur pas mal d'aspects. L'esprit tout d'abord et la notion de partage avec les potes, celle de spot, les infos que tu vas glaner dans le shop de pêche du coin, l'envie de voyager pour découvrir d'autres choses, etc.
Drop shot à Elbeuf ou shad en traction en Estrémadure ?
Étienne Branchu – C'est difficile ! (rires) Je prends la quantité de touches d'Orellana et je l'emmène à Elbeuf ! (rires) Plus sérieusement, j'aime les pêches incroyables sur les lacs d'Estrémadure autant que les sessions avec les potes sur les quais d'Elbeuf, d'autant qu'il y a de quoi faire en Seine !
Quelle est ta saison favorite ?
Étienne Branchu – L'automne. J'adore pêcher toute l'année mais j'adore pêcher les mois de septembre et octobre. L'eau est encore chaude, les premiers fronts froids arrivent, les blancs commencent à se rassembler, les carnassiers sont actifs. Clairement la saison où tu prends le plus de poissons et qui réserve de belles surprises.
Quel(s) pêcheur(s) t'inspire(nt) le plus ?
Étienne Branchu – Il y en a eu beaucoup… Des très bons pêcheurs locaux de chez nous qui ne sont pas forcément connus. Je pense notamment à certains pêcheurs du port de Saint-Aubin. Sans entrer dans les détails, j'adore la vision que Gaël Even a de la pêche, c'est évidemment un grand nom qui m'inspire également. Je pense aussi à Adrien Ariès, un très bon copain spécialiste du black-bass.
Tu dois partir à la pêche avec 3 leurres : lesquels ?
Étienne Branchu – Une cuillère ondulante argentée pas trop lourde (15-20g), un shad en texan plombé et un jerkbait minnow suspending.
Quel terme définit le mieux ta vision de la pêche ?
Étienne Branchu – J'en ai plusieurs qui me viennent en tête. Le premier c'est « illimité ». La pêche c'est une discipline sans véritable limite. Je dirais aussi « simplicité » car c'est un loisir, un plaisir simple, un sport populaire à la base. Et enfin « liberté » !
Pêche solitaire ou à plusieurs ?
Étienne Branchu – J'ai deux visions… Je n'ai pas vraiment de préférence. J'aime beaucoup pêcher avec mes amis et parfois j'ai besoin de me retrouver seul au bord de l'eau, surtout lorsque je me fixe des petits challenges. En général tu atteins davantage les objectifs que tu peux te fixer lorsque tu vas pêcher seul. Certainement une question de concentration… Et puis tu es seul à pêcher sur ton spot.
Lac ou rivière ?
Étienne Branchu – Rivière. C'est un biotope très formateur à mon sens. Si je prends l'exemple de la Seine, c'est un milieu très vaste qui n'est pas simple à appréhender et qui va exiger un apprentissage, une connaissance pour qui veut espérer faire régulièrement de belles pêches. La Seine, et les grands fleuves en général, engendrent de bons pêcheurs. C'est une très bonne école. Un pêcheur qui s'est formé sur la Seine maritime va plus facilement se débrouiller en mer qu'un pêcheur qui fait le chemin inverse par exemple.
Bière ou café ?
Étienne Branchu – Je ne suis pas contre une petite bière mais le matin je préfère mon café ! (rires)
Tu as perdu combien de téléphone dans l'eau ?
Étienne Branchu – Ah… 5 ou 6 je pense… Les téléphones c'est une catastrophe avec moi. (rires)
Tu as perdu ou cassé combien de cannes à pêche ?
Étienne Branchu – Quelques-unes… j'en ai cassé 6 en 15 jours lorsque je suis arrivé en Espagne… Une qui casse au ferrage, une autre qui casse alors que j'essayais de décrocher ma TP avec le bout du scion, et puis la classique, le coup de vent et la portière qui se referme. J'en ai cassé 3 d'un coup comme ça…
Ça fait 5 cannes ça.
Étienne Branchu – Exact ! (rires) Il y en a une autre qui était celle d'un copain. Son nœud de raccord est très mal passé dans les anneaux au moment du lancer si bien qu'ils ont tous sauté les uns après les autres.
Pêche du bord ou en embarcation ?
Étienne Branchu – Franchement, j'aime les deux. Ça dépend des spots, de mes envies. Je ne me limite pas.
Float-tube ou bateau ?
Étienne Branchu – Pareil. Ma réflexion sur le sujet a évolué maintenant que je pêche quotidiennement sur un bateau. C'est super agréable d'avoir un bateau performant, bien agencé. C'est un gain de temps indéniable. Mais encore une fois, une bonne session Float dans la broussaille je trouve ça génial. On en revient à l'esprit Roots Fishing. J'aime les choses simples.
Pêche en silence ou pêche en musique ?
Étienne Branchu – Ça va encore une fois dépendre du contexte. Si je déroule 4 km de bordure au crank je peux me mettre un peu de son. Ça me booste et puis il s'agit d'une pêche de réaction donc ça ne va pas avoir d'incidence. En revanche, si je pars pêcher le bass à vue ou le brochet en verticale, c'est silence absolu. Cependant j'ai vu des poissons monter à l'écho alors que j'écoutais une musique particulière. Je suis sûr qu'il y a des liens à faire entre certains types de sons, de rythmes et les poissons.
Pêche en France ou à l'étranger ?
Étienne Branchu – (rires) J'adore la France pour certains spots mythiques en Bretagne, en Seine, sur le Lot, etc. Mais au fil de mes vadrouilles en Irlande, en Hollande, en Suède et maintenant en Espagne, la France a fini par me frustrer niveau pêche car le poisson manque… Si les pêcheurs français, quel que soit leur niveau, prenaient plus de touches dans leurs sessions il y aurait moins de problème de spots, etc. Néanmoins, certaines Fédérations et Aappma sont très dynamiques et font bouger les choses donc il faut rester positif et soutenir les efforts.
Coup du matin au coup du soir ?
Étienne Branchu – Coup du soir.
Quel est ton meilleur souvenir de pêche ?
Étienne Branchu – Il y en a beaucoup mais le N°1 ça reste le saumon à Rouen. Ça rejoint tout ce que j'ai dit précédemment, 15 à la pointe du BSG à pêcher les sandres en se marrant et d'un coup ce saumon se pointe. Tout le monde jette dessus. Mon leurre était encore dans l'eau. Je le ramenais lentement. Je vois encore le poisson pivoter et le prendre. Un grand moment du fait de la rareté de l'action et de l'ambiance générale.
Ta mésaventure la plus drôle ?
Étienne Branchu – Le dernier Challenge Roots Fishing de Poses ! J'ai coulé avec mon bateau. (rires) On avait fini sur une plage en détresse à cause du vent. Un mauvais souvenir dont on rigole encore beaucoup !