Nous sommes fin août et des amis sont de passage en Bretagne. L'objectif de ce séjour, si la météo nous le permet, est la recherche et la capture de ce géant breton : le thon rouge. Ici, dans le sud de la Bretagne, naviguent au large de Belle Île des spécimens de 80 à 250kg que l'on traque principalement au vif, compte tenu de la rareté des chasses dans ce secteur.
Mission vif bien escortés
Il est 7h lorsque nous mettons le bateau à l'eau et le premier objectif est la prise de quelques maquereaux ou chinchards en guise d'appât. Alors que nous nous dirigeons vers une épave où j'ai repéré quelques jours avant une belle concentration de maquereaux nous faisons la rencontre d'une compagnie d'une trentaine de dauphins. Il s'agit toujours d'un moment extraordinaire et nous ne manquerons pas de les suivre et de profiter de leur présence pendant 15 minutes avant de remplir le vivier de quelques vifs bien remuants.
Un montage simple mais solide
Arrivés sur zone, au sud de Belle Île dans la zone des 50 mètres de profondeur, nous préparons les lignes. Le montage est relativement simple mais à la hauteur des prises espérées, à savoir une tresse PE10 en 130lbs et un bas de ligne de 10 mètres en fluorocarbone 170lbs terminé par un hameçon circle hook (auto-ferrant) en 7/0. Au bout de ce dernier, un chinchard ou un maquereau sera alors esché par le nez avec un cheveu (morceau de tresse liant le vif à l'hameçon). Enfin, un ballon de baudruche accroché par un élastique fera office de flotteur.
Une dérive au broumé
Les lignes sont désormais à l'eau et nous pouvons entamer alors une longue dérive le long de la ligne de sonde en envoyant régulièrement à la mer quelques morceaux de maquereaux fraîchement découpés. l'objectif est de créer une trace olfactive jusqu'à notre embarcation et si possible faire venir les thons rouges environnants jusqu'à nous.
Si ce jour-là, les thons se sont montrés absents, notre broumé n'a pas laissé indifférent toutes les espèces…
Un requin tourne autour du bateau
Le requin peau bleue est un poisson pélagique qui vit en surface et qui est très sensible au broumé. Alors que nous dérivons depuis 30 minutes, un spécimen d'environ 1,50m vient alors tourner autour du bateau. Si nous le contemplons pendant quelques minutes et le nourrissons de quelques tronçons de poissons pour le garder présent, l'envie d'ajouter une nouvelle espèce à notre « fishlist » nous vient rapidement.
Un hameçon simple 9/0, un morceau de maquereau et ce sera alors à vue, à un mètre sous la surface et autant du bateau que nous le ferons mordre. La technique n'est pas compliquée, le combat vite expédié sur des cannes surpuissantes. Dans ce contexte la prise n'est pas particulièrement honorifique, mais c'est un plaisir de capturer et découvrir une nouvelle espèce.
Si mes derniers requins étaient des émissoles, requins dépourvus de dents, le peau bleu est, quant à lui, muni d'une véritable dentition qui impose d'être prudent lorsqu'on le saisit par la queue, puis la nuque, pour le monter dans le bateau afin d'immortaliser sa prise avant remise à l'eau.
Une revanche à prendre
Au final, ce requin constituera la seule capture de la journée et sur le trajet retour, nous projetons de prendre notre revanche sur les thons rouges les jours suivants, soit de nouveau au vif, soit aux leurres mais cette fois-ci en Bretagne Nord...