Interview / Entretien avec Jean-Baptiste Grillon, le nouveau propriétaire de DPSG

Jean-Baptiste Grillon et un superbe espadon voilier.

L'enseigne "Des Poissons Si Grands", fondée en 1987 par Vincent Debris vient de changer de propriétaire. Nous avons voulu en savoir davantage sur Jean-Baptiste Grillon, le nouveau dirigeant. Un parcours marqué par la nature et la pêche, avec une spécialisation commerce. Entretien.

Après la présentation de l'entreprise DPSG et son changement de propriétaire, nous avons voulu mieux connaitre son nouveau dirigeant.

Bonjour M. Grillon, pouvez-vous dans un premier temps vous présenter rapidement aux lecteurs de Pêche.com Magazine ?

Jean-Baptiste Grillon – J'ai 39 ans, je suis marié et père d'une petite fille de 5 ans qui rêve d'aller pêcher le mahi-mahi (dorade coryphène ndlr) avec son papa ! Je suis solognot et normand d'origine. C'est dans la région aux milles étangs que j'ai fait mes gammes de petit pêcheur dès l'âge de 6 ans. D'ailleurs, j'ai abandonné l'appellation « DPSG Paris » au profit de « DPSG » tout court car j'estime non seulement que nous ne sommes pas une société de luxe et en plus, des 6 membres que compte le staff DPSG, un seul est parisien ! Aujourd'hui je suis heureux, j'ai une belle équipe autour de moi et nous avons un outil de travail qui ne demande qu'à être développé !

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Jean-Baptiste Grillon – J'ai un parcours académique standard qui s'est terminé par une École de Commerce à Paris. J'ai travaillé pendant 15 ans avant de reprendre DPSG en avril 2020, d'abord dans un grand groupe français puis avec les américains, en ayant toujours une activité profondément ancrée dans le commerce. Fort de ces expériences dans des grands groupes, je cherchais l'expérience d'une plus petite structure qui était en croissance. C'est à ce moment que j'ai intégré Bankin' pendant 2 ans. J'ai monté la Business Unit pour monétiser la technologie auprès des professionnels. Nous étions 10 à mon arrivée et plus de 70 lorsque je suis parti. Vivre cela pendant 2 ans m'a permis de comprendre les enjeux d'une société en développement, de travailler avec des personnes beaucoup plus jeunes, contrairement à mes plus anciennes expériences où je travaillais avec des personnes plus expérimentées que moi.

Carangue GT de l'île des Pins.
Carangue GT de l'île des Pins.

Qu'est-ce qui vous lie à la pêche ?

Jean-Baptiste Grillon – J'ai 39 ans et cela fait 35 ans que je pêche ! Je ne me considère pas comme un expert, je suis très généraliste, je pêche toutes les espèces. J'aime la pêche, la nature. Outre mes origines solognotes, une petite histoire assez simple, qui donne le pourquoi du comment de la pêche et de l'aventure DPSG par la suite, est que j'ai eu la chance de partir en vacances chez ma grand-mère qui habitait sur la façade atlantique. Elle nous avait mis, mon frère et moi, au Club Mickey, situé sur une petite plage de Vendée. Elle nous y laisse donc le matin et au moment de venir nous chercher en fin d'après-midi, nous n'étions plus là. Nous avions fait environ 2km à pied sur la plage et elle nous a retrouvé sur l'Estacade au milieu des pêcheurs. Nous nous sommes bien faits rouspéter le soir et le lendemain nous avons recommencé ! Ma grand-mère s'est rendue à l'évidence. Elle a ressorti les vieilles cannes de mon grand-père et nous ne sommes plus jamais allés au Club (rires). J'ai ensuite remonté la chaîne alimentaire. J'ai débuté en pêchant des éperlans avec une petite ligne. Plus tard, avec les queues d'éperlans j'ai commencé à prendre des maquereaux, puis, avec les queues de maquereaux j'allais au congre. J'avais donc la possibilité de pêcher chaque été sur la côte et le restant de l'année en Sologne. Bien des années après, j'ai multiplié les expériences de pêches exotiques.

Carangue bleue de Guinée Konakry.
Carangue bleue de Poum (Nouvelle Calédonie).

La Sologne est plutôt associée à la chasse dans l'imaginaire commun. Pourquoi la pêche ?

Jean-Baptiste Grillon – Effectivement mais j'ai tout de suite préféré la pêche pour ce plaisir de laisser la vie. A la chasse on presse une queue de détente et on fait le choix d'ôter la vie, en son âme et conscience. L'Homme ayant supprimé les grands prédateurs, il y a une nécessité de prélever mais il n'empêche que l'on prend cette décision de prélever. A la pêche on a cette possibilité de prendre du plaisir, de ressentir la touche, de vivre le combat pour finalement bercer son adversaire et le laisser repartir dans son milieu naturel. A la chasse j'ai rapidement pris du plaisir à faire des approches. C'était d'ailleurs un grand jeu avec mes frères : Qui va approcher au plus près des chevreuils (sans arme) ? Je respecte la chasse, il m'arrive de partager des journées chasse en famille. J'apprécie chasser le pigeon ramier, mais la pêche a toujours été beaucoup plus passionnante pour moi.

A l'écoute de vos parcours à la fois professionnel et de pêcheur, la reprise de DPSG fait sens mais quel élément déclencheur vous a amené à reprendre cette enseigne ?

Jean-Baptiste Grillon – Il est clair que pour mon entourage cela n'a pas été une surprise. Geoffrey, mon actuel adjoint et ami de longue date, m'a parlé pour la première fois de DPSG il y a bien longtemps. Lorsque nous nous sommes rendus à la boutique je me souviens avoir eu le sentiment de découvrir une véritable caverne d'Ali Baba. Quelques temps plus tard, au cours d'une sortie pêche ensemble, à l'époque où je terminais mon école de commerce, Geoffrey me lance : « Avec ton école de commerce et ta passion de la pêche, c'est DPSG qu'il faut que tu reprennes ! ». Depuis lors, cette phrase a résonné en moi de manière particulière. 15 ans plus tard, je suis là en tant que repreneur !

DPSG, véritable caverne d'Ali Baba du pêcheur aux leurres !
DPSG, véritable caverne d'Ali Baba du pêcheur aux leurres !

Comment avez-vous abordé cette nouvelle aventure professionnelle ?

Jean-Baptiste Grillon – Avec beaucoup d'humilité ! Même si je connais le milieu de la pêche en tant que pêcheur, que j'ai une expérience professionnelle d'une quinzaine d'année, le monde du business pêche est une découverte. Il est important de rester humble. C'est un des piliers de l'équipe DPSG. Nous ne sommes pas les plus petits, nous sommes loin d'être les plus gros. Il faut savoir jouer dans sa cour et faire son travail du mieux possible. Vincent Debris (ancien propriétaire et fondateur de DPSG) est toujours proche de la société. Nous échangeons beaucoup. Il avait d'ailleurs profité de la dernière édition du Salon de la pêche de Clermont-Ferrand en janvier dernier pour me présenter à l'ensemble des fournisseurs. Une manière de passer le relais en toute simplicité.

Quels sont les objectifs de DPSG pour le futur ?

Jean-Baptiste Grillon – DPSG est un projet sur lequel il y aura encore beaucoup d'itérations, qu'il s'agisse du site internet ou des boutiques. Il y a beaucoup de projets à venir mais ce qui me satisfait le plus et qui représente l'objectif principal, au-delà du chiffre d'affaire généré, est le fait de voir les clients contents de nous voir et de discuter. Voir toute la clientèle repartir avec le sourire est le plus important pour moi car le chiffre d'affaire en découlera naturellement. Accorder du temps aux clients, leur parler le plus naturellement possible, être précis et constant dans le travail, créer une atmosphère chaleureuse pour l'équipe, respecter l'humain, la nature, notre passion. Je me répète ces phrases chaque jour.

Merci M. Grillon !

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