Le booby, comme de nombreuses mouches, nous vient de Grande Bretagne, où il est très utilisé pour pêcher les plans d'eau. Son nom peut prêter à sourire, puisque boobs signifie « seins » en anglais. La particularité de cette mouche est en effet d'avoir deux yeux montés avec des matériaux flottants et une queue en marabout. Deux gros yeux globuleux proéminents qui rendent la mouche reconnaissable entre mille, et qui permettent des animations spécifiques.
Animation du booby : une mouche à tricoter avec une soie plongeante
C'est avec des soies plongeantes (voire intermédiaires) que la pêche se pratique pour ces streamers, par exemple en associant 2 boobies qui vont ainsi évoluer à 2 hauteurs d'eau différentes. L'association entre ces soies denses et les boobies flottants permet de prospecter efficacement les colonnes d'eau selon les animations imprimées à l'ensemble. Une fois le montage propulsé à la distance souhaitée, on laisse alors descendre les imitations grâce à la densité de la soie qui amène le montage vers le fonds.
A l'arrêt, les boobies sont légèrement décollés du fonds, selon la longueur du bas de ligne confectionnée. Dès que le pêcheur commence à « tricoter » la soie pour animer les mouches, celles-ci redescendent sous l'effet de la traction, puis remontent doucement à chaque pose.
Il s'agit finalement de varier ses récupérations pour trouver celle qui va décider les poissons le jour J. En comprenant à quelle profondeur se tiennent les poissons, il sera alors possible d'enchaîner quelques prises.
L'importance de ferrer dans le bon timing
C'est souvent lors des pauses que les touches interviennent. Il faudra toujours veiller à garder soie et bas de ligne bien tendus, sous peine de ne pas détecter les attaques et de risquer de blesser les poissons. Le streamer est en effet parfois interdit sur certains plans d'eau, les truites ayant tendance à l'engamer profondément lorsque le pêcheur ne sent pas la touche ou ferre trop tardivement.
Un Booby associé à d'autres mouches
Il est aussi tout à fait possible d'associer un booby que l'on placera en pointe à d'autres mouches montées en potence, par exemple des nymphes ou des chiros. Sur certains poissons éduqués, en fin de saison hivernale ou par conditions venteuses, un seul (petit) booby est aussi très efficace. C'est parfois uniquement un changement de couleur proposé aux truites qui fera la différence.
Une mouche plutôt facile à monter, à décliner à l'infini
Sur un hameçon de taille 10 à hampe courte, on commence par fixer un cylindre de mousse synthétique. On pose ensuite au niveau de la courbure une queue en marabout. Il existe de nombreuses façons de monter ses boobies. Pour le corps, on peut par exemple utiliser des chenilles, ou du marabout cerclé de tinsel argent.
Ces mouches se déclinent en différents coloris, pour pouvoir s'adapter aux conditions de pêche et trouver la couleur qui va faire réagir les poissons : noir, blanc, orange, rose, vert olive…
Ne pas réserver le Booby au réservoir exclusivement
A noter que le booby n'est pas efficace qu'en réservoir : des truites sauvages ne rechignent pas non plus à attaquer cette imitation étrange sur des plans d'eau de première catégorie.
Si ce streamer n'est évidemment pas conçu pour évoluer dans les courants, il n'est pas interdit de le faire nager sur les portions calmes de rivière de seconde catégorie, ce n'est pas uniquement l'arc-en-ciel qui succombe à sa nage. Chevesnes, black-bass, perches par exemple répondent bien aux sollicitations des boobies.