Tu es diplômée du BPJEPS depuis 2014 et tu souhaitais développer un projet professionnel de guidage de pêche dans le Golfe. Peux-tu nous en dire plus ?
Pauline Bellicourt - En effet, en déménageant dans le Morbihan, je souhaitais poursuivre et développer davantage mon activité de guide multi-pêche tant les terrains de pêches sont nombreux et variés. Je m'étais donnée une année pour bien découvrir le territoire et identifier de bons spots de pêche afin de me lancer dans mon projet professionnel en ayant toutes les cartes en main. L'objectif était de vivre pleinement de mon métier un an après mon arrivée dans la région bretonne, cela aurait donc dû se concrétiser en ce moment.
As-tu pu mener à bien ton projet malgré les confinements ?
Pauline Bellicourt - Non, pas vraiment mais ce n'est pas une mauvaise chose. Le confinement m'a permis de prendre un temps de réflexion que je n'aurais pas pris sinon. L'idée que je m'étais faite de mon projet professionnel a beaucoup évoluée ces derniers mois, je l'ai muri, j'ai travaillé sur ma différenciation par rapport aux autres offres de guidages, etc. Sans le confinement, je me serais probablement lancée dans des missions sans prendre suffisamment de recul. Je me tourne désormais plutôt vers l'animation pêche et nature auprès des enfants et des personnes en situation de handicap ainsi que les groupes tout en conservant une activité de guidage et de perfectionnement individuel.
Donc pendant les confinements, qu'as-tu pu faire pour avancer sur cette vocation ?
Pauline Bellicourt - J'ai d'abord pu réaliser des tests d'atelier avec ma fille de 5 ans, Lyana ! Parce qu'en animation avec les publics jeunes, il faut les préparer avant d'aller au bord de l'eau et pêcher. J'ai donc pu travailler sur des activités pédagogiques, des animations de lancer sur cible, les jeux pour comprendre le cycle de l'eau, ou encore les laisses de mer (accumulation de débris naturels ndlr), des maquettes, etc.
A côté de cela, j'ai également pu prospecter auprès d'écoles, d'associations, de centres aérés, de mairies et certains contacts se sont concrétisés en vrais projets de collaborations.
Et en attendant de pouvoir concrétiser ce projet, j'ai continué de réaliser et vendre des bas de ligne pour le surfcasting, la carpe et le feeder. Puisque c'est pour le moment le seul moyen que j'ai pour faire entrer de l'argent dans les caisses de l'association, j'ai poussé le concept plus loin et je propose pour Noël des mallettes de montages sur-mesure, en répondant aux besoins du pêcheur. Et encore une fois, c'est le confinement qui m'a repoussé dans mes retranchements et qui m'a aidé à trouver cette idée.
Est-ce qu'on peut en conclure que tu envisages 2021 avec positivité ?
Pauline Bellicourt - De toute façon, après cette année que nous venons de passer, 2021 ne peut être que meilleure ! Blague à part, j'ai vraiment hâte d'arriver en 2021 pour que tout ce travail réalisé cette année puisse enfin se concrétiser et que je puisse retrouver ce qui me motive : le plaisir de voir le sourire des enfants lorsqu'ils ont pêché un poisson ! Je me sens très bien dans mes bottes, j'ai confiance en mon projet. Les bases de mon projet sont désormais solides et correspondent bien à ce qui me passionne et me motive. J'ai également hâte de mener à bien un projet qui me tient à cœur : « La pêche pour tous » qui sera un événement dédié à la sensibilisation au handicap et qui aura pour but d'aider à l'adaptation des zones de pêche pour les pêcheurs en situation de handicap.