2020, le centenaire de la présence du sandre en Saône
Cela fait 100 ans que le sandre est présent en Saône dont 80 ans de gestion de l'espèce via la taille minimale de capture qui est passée de 15 cm en 1939 à 50 cm en 2018.
Comme le rappelle Jean-Pierre Faure, Directeur technique de la Fédération de Pêche du Rhône, cette notion de taille minimale de capture, appliquée en France sous Charles X dès 1829, ne s'appuie sur aucune base scientifique.
Maille à 50 cm : impact sur les poissons Vs impact sur les pêcheurs
« Nous effectuons un suivi des captures de sandres de Saône depuis 10 ans. Depuis 2018 et la hausse de la taille minimale de capture à 50 cm, aucune évolution concernant le nombre de prises et la taille des poissons capturés n'a été constatée. Les poissons de 40-50 cm sont de jeunes géniteurs qui investissement fortement dans la croissance et qui sont sujets à une forte mortalité naturelle. Probablement que le prélèvement par la pêche venait compenser en partie cette mortalité. La mise en place de la maille à 50 cm n'a donc pas eu d'effet, du moins, c'est ce que l'on constate. » précise Jean-Pierre Faure, avant d'ajouter que « Si la mise en place de cette maille n'a pas eu d'effet sur les populations de poissons, elle a eu un effet sur les pêcheurs puisque le nombre de poissons conservés par les pêcheurs a été divisé par 2 depuis 2018. »
Repousser la date d'ouverture ou mettre en place la fenêtre de capture ?
« La date d'ouverture n'est pas un enjeu pour améliorer la gestion du sandre dans le département du Rhône car la fraie débute dès que l'eau atteint 10°C avec un pic aux alentours de 14°C si bien que dans le département l'essentiel de la reproduction s'étalerait du mois de mars jusqu'au 26 avril. » rappelle le technicien.
Mise en place d'une fenêtre de capture du sandre
La Fédération de Pêche du Rhône annonce la mise en place à titre expérimental , en partenariat avec la Fédération de Pêche de l'Ain, d'une fenêtre de capture entre 40 et 60 cm sur les 60 derniers kilomètres de Saône.
Le technicien de conclure que « ce dispositif expérimental prometteur va avoir pour effet de protéger les gros individus et notamment les grosses femelles qui produisent des œufs plus gros, mieux fournis en ressources vitellines ce qui améliore le taux de survie des larves. Cette fenêtre de capture devrait donc améliorer le recrutement de l'espèce. Par ailleurs, elle permettrait à la fois de rehausser de 20% la biomasse conservable par les pêcheurs tout en reportant le prélèvement sur les plus petits sujets bien plus à même de le supporter car plus représentés. »
