Pêche de la truite : apologie d'une approche non académique

La truite, ce poisson délicat, si méfiant et si fin à pêcher… mais pas seulement ! Ici on oublie la canne à mouche, le 12/100 et les pheasant tail hameçon 18 ! Ce sera canne casting, 30/100 et leurre de 11cm !

De début mars à fin avril, j'ai eu la chance de travailler sur deux passes à poissons sur l'un des fleuves du sud-ouest. La maison au bord de l'eau et une population de truites correcte abritant quelques gros spécimens, je n'ai pas eu à aller chercher très loin la motivation pour me rendre au bord de l'eau le jour de l'ouverture… !

Un matériel inadapté

Très rapidement, je comprends que ma petite spinning Light et mon ondulante de 5g ne sont pas vraiment adaptées à la configuration que je pêche. Heureusement, j'ai pris une seconde canne casting Medium d'action Regular, avec un moulinet spoolé en nylon 27/100, que j'avais équipée d'un Varuna 110sp de OSP. Il ne faudra que quelques lancers avant de faire ma première fario sauvage depuis des années.

Peu après, en fin de radier, je monte un Alive Chatter 70 Imakatsu et décroche rapidement un poisson d'environ 45cm. Ce petit manège attire quelques pêcheurs curieux de ma façon de pêcher, que ce soit le matériel, les animations et surtout la taille des leurres…

Un poisson correct rapidement décidé au Varuna 110sp OSP.
Un premier poisson honorable rapidement capturé au Varuna 110sp OSP.

Avant d'entrer dans le détail du matériel, ce qui fera l'objet d'un prochain article, permettez-moi d'abord vous présenter le contexte hydrographique et les conditions rencontrées qui ont joué un rôle décisif dans le choix de cette approche.

Contexte hydrographique et saisonnier

La rivière concernée peut être qualifiée de moyenne à grande rivière selon les secteurs. Elle subit un régime pluvio-nival, affecté par de nombreuses centrales hydroélectriques. Le profil de rivière est très variable, avec des zones peu profondes de radiers succédant à des fosses profondes au courant plus modéré.

Le genre de zone parfaitement adaptée à la recherche de grosses truites avec un matériel puissant
Un radier peu profond suivi d'une fosse et d'un amorti, le genre de zone parfaitement adaptée à la recherche de grosses truites avec un matériel puissant.

En ce début de saison particulier, les niveaux sont très bas, l'eau est claire et froide (de 5 à 11°C fin avril). Les niveaux ne monteront qu'à partir de la mi-avril suite aux précipitations et à la fonte des neiges, teintant un peu la couleur de l'eau. Jusqu'à cette petite montée d'eau, les farios étaient particulièrement méfiantes face au présentations alimentaires (mouches, appâts naturels et petits leurres) et globalement très peu actives, avec justes quelques bons créneaux chaque jour. C'est une des raisons qui m'a poussé à me concentrer sur une approche basée sur la réaction, l'agressivité et la territorialité des truites.

Berge extérieure parsemée de blocs rocheux avec une belle veine de courant, un poste de choix pour une belle truite.
Berge extérieure parsemée de blocs rocheux avec une belle veine de courant, un poste de choix pour une belle truite.

Un matériel non conventionnel

Etant en recherche spécifique de grosses truites, compte-tenu des conditions de début de saison, j'ai privilégié les secteurs les plus profonds, disposant de caches (enrochements, troncs d'arbres, veines de courant profondes, etc). Dans ces secteurs relativement profonds (2 à 5 m) avec un courant modéré à lent, l'utilisation d'un matériel casting typé black-bass n'a pas été problématique, voire même à mon avantage. En effet, j'avais le sentiment de réaliser des lancers et dérives précis, et surtout d'avoir un matériel avec suffisamment de répondant lors des combats avec des truites de plus de 50 cm.

Un poisson s'approchant des 50cm à l'ondulante lors d'une pêche de précision dans des blocs rocheux.
Un poisson s'approchant des 50 cm à l'ondulante lors d'une pêche de précision dans des blocs rocheux.

L'utilisation de « gros » jerkbaits, ondulantes de plus de 14g, et même de swimbaits, a été à mon sens facilité par mon combo casting, réduisant l'effort et la fatigue, notamment pour l'animation des jerkbaits, que j'animais de la même manière que pour le black-bass, à savoir avec des jerks très prononcés, entrecoupés de pauses marquées. Des pauses qui se sont avérées décisives, surtout lorsque l'eau était au plus froid et les poissons apathiques.

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