La plupart des pêcheurs se cantonnent à 3 ou 4 animations différentes lors de leurs sorties de pêche, car 90 % du temps, elles suffisent à tirer son épingle du jeu. Pourtant il existe des situations où il est très compliqué de faire mordre les prédateurs. Dans ces contextes particuliers, certaines animations spécifiques ont la particularité de déclencher des attaques qu'on aurait pas obtenu d'une autre manière.
Pourquoi un poisson apathique se décide à attaquer un leurre
S'il existe sans doute plein d'autres raisons, ce qui peut pousser un poisson à sortir de sa léthargie et attaquer notre leurre, et sur quoi on doit essayer de baser nos animations, sont en premier lieu l'énervement ; soit en jouant sur l'instinct de territorialité , soit en le narguant ou encore en le dérangeant dans sa quiétude.
En second lieu, c'est la combinaison de l'opportunisme et de la peur de rater la proie qui permet de déclencher des attaques de la part de poissons boudeurs.
Comment énerver les prédateurs
Afin d'agacer ou de déranger un poisson au point de le forcer de passer à l'attaque, on peut utiliser des leurres qui produisent de fortes vibrations et/ou en les animant assez vite, mais qui produisent aussi beaucoup de bruits (grâce à leurs billes) et éventuellement en utilisant des leurres flashy. Bref, on cherche à les agresser ! Dans le même esprit, l'utilisation de gros leurres permet de jouer sur l'instinct de territorialité et de donner aux prédateurs l'envie de refouler un éventuel concurrent de sa zone d'évolution.
Au contraire, une autre possibilité qui permet d'énerver un carnassier est de laisser traîner son leurre devant lui longtemps, voire très longtemps jusqu'à ce que sa présence devienne dérangeante. Alors, soit il partira, soit il chassera ce malotru qui le nargue !
La peur de perdre une proie
Les prédateurs sont parfois intéressés par nos leurres ou par une proie mais pas au point de les attaquer ! Cependant, la peur de perdre une opportunité facile d'alimentation peut les pousser à attaquer. Ainsi il faut leur donner le sentiment que s'ils ne placent pas une attaque rapidement et sans réfléchir, cette proie sera définitivement perdue ; alors, on peut jouer sur la vitesse excessive de nos animations mais aussi parier sur des phénomènes physiques.
En effet, dans les milieux très profonds, les poissons ne remonteront pas au-dessus d'une certaine profondeur car le phénomène de décompression sera trop difficile à supporter. Dans le même esprit, la lumière peut être un paramètre dérangeant qui pourrait inciter un prédateur à cesser sa poursuite… Dans ces deux cas, il n'y a que deux solutions : attaquer ou renoncer !
D'autres facteurs évidemment
S'il existent évidemment bien d'autres paramètres qui peuvent décider un poisson à déclencher une attaque contre sa volonté, les animations « atypiques » jouent souvent sur les deux facteurs décris précédemment.
Exemples d'animations atypiques
Ainsi, dans la volonté d'agacer un prédateur ou de l'obliger à placer une attaque par peur de perdre une proie il existe 3 animations spécifiques que j'utilise régulièrement.
La première est le Do Nothing qui consiste à strictement ne rien faire et à laisser son leurre posé au fond ou en suspension de très longues secondes ! Mais pas n'importe où évidemment ! Particulièrement ennuyant mais aussi parfois très efficace !
La seconde, incontestablement ma préférée, est le Burning, qui consiste à animer son leurre en linéaire extrêmement vite ! Avec des minnows ou des leurres de réaction comme les lipless ou les spinnerbaits, il s'agit-là d'une animation qui peut faire sortir n'importe quel carnassier de sa léthargie.
Enfin, la troisième que j'utilise en mer dans les endroits très profonds sur les lieus et le bar notamment est l'ascenseur qui consiste à ramener son leurre verticalement dans la couche d'eau. Les prédateurs vont le suivre jusqu'à ce que l'effet de la décompression se fasse sentir et qu'ils soient obliger de l'attaquer ou de le perdre !