Toute sortie en mer doit se préparer en amont dans le but d'éviter les mauvaises surprises et les déconvenues. Une fois au large, celles-ci peuvent prendre une ampleur importante.
À travers cette série d'articles, nous allons voir comment préparer au mieux votre sortie, mais aussi les choses à ne pas oublier à l'issue. Nous garderons ici un œil de pêcheur sportif en mer. D'autres plaisanciers, notamment les navigants à la voile, ne recherchent pas les mêmes conditions météorologiques et n'ont pas les mêmes contraintes que les nôtres pour s'adonner à leur passion.
La météo : la base de toute sortie !
Sortir en mer ne s'improvise pas et le premier paramètre à prendre en compte est la météo. Il est nécessaire de l'analyser à l'avance.
Il faut certes prendre en considération le vent du jour J, mais aussi des jours passés. Celui-ci, s'il a soufflé fort la veille, entrainera une mer hachée même s'il a bien molli le jour de la sortie. On appelle cela le résidu de la mer du vent qui apportera la houle par la suite.
Son secteur est évidemment à prendre en considération. Un vent de terre a pour effet de lisser la mer contrairement à un vent venant du large qui vous apportera une mer plus agitée. Par conséquent il est tout à fait possible de pratiquer une pêche de bordure avec un vent soutenu venant de la terre, à condition de ne pas vous éloigner.
Le courant de marée
Directement lié au coefficient qui s'échelonne de 20 à 120, le courant aura un impact sur la vitesse de votre dérive, mais aussi l'état de la mer.
Sur les zones de haut fond avec un fort courant, la mer sera forcément plus agitée. À cela, ajoutez un vent opposé et vous pouvez rapidement vous trouver dans une situation chaotique.
Lors de la programmation de votre sortie, choisissez une zone exposée si le coefficient est faible ou à l'inverse privilégiez-les zones de bordure ou peu exposées en cas de fort coefficient.
Pour exemple, lorsque je sors sur les îles de Sein ou d'Ouessant (29), j'essaye autant que possible d'éviter les coefficients supérieurs à 90 si je cible le lieu en verticale. Au-delà de 90, il me sera quasi impossible de tenir le fond et de pêcher correctement.
À l'inverse, avec de tels gros coefficients, la pêche en traction avec des shads animés en travers des veines de fort courant est parfaitement adaptée.
Choisir sa zone en fonction des éléments
En tenant compte des choses vues précédemment, il vous sera plus simple de choisir une zone appropriée pour vous assurer une sortie en toute sécurité, qui restera aussi confortable.
- Le vent :
Analyser le secteur et la force du vent. D'une manière générale dès que le vent avoisine les 17/20 nœuds, il faut se poser la question de maintenir ou non la sortie. La taille de votre embarcation est à prendre en compte. L'état de mer se fera sentir différemment sur un semi-rigide de 5 m et sur une coque open de 8 m.
- Le courant :
En bateau, essayez autant que possible de pêcher avec le vent et le courant dans le même sens. Cela facilitera grandement les dérives.
Un vent opposé au courant entrainera une bannière et rendra la pêche techniquement plus compliquée. Il sera peut-être nécessaire de vous abriter de l'un ou l'autre élément. Une rade ou un estuaire est un bon endroit pour cela.