Comme nous l'avons évoqué dans un précédent article, la photo mi-air mi-eau permet de saisir une image de ce qu'il se passe au-dessus et sous l'eau. Toute la difficulté va résider dans la capacité à avoir une image nette, avec une belle luminosité que ce soit sous l'eau et sur l'eau.
L'exposition d'une photo, qu'est-ce que c'est?
Avant de vous lancer, il reste encore bien des étapes pour réussir une belle photo mi-air mi-eau. Les réglages se faisant quasiment obligatoirement en mode manuel et non auto, il faut bien maitriser l'exposition. Une image bien exposée est une image avec juste ce qu'il faut de lumière. Trop de lumière et votre image sera "cramée". Les zones claires apparaitront blanches. Pas assez de lumière et votre photo sera "bouchée", sombre et terne.
L'exposition peut se définir comme la quantité de lumière qui est saisie par le capteur pour réaliser une photographie.
Trois paramètres permettent de jouer sur la quantité de lumière. Il faut trouver le bon équilibre avec ces 3 paramètres. On parle d'ailleurs de triangle de l'exposition.
Les ISO
Les ISO caractérisent la sensibilité du capteur. Plus votre capteur est sensible, plus il capte de la lumière. Mais n'allait pas croire qu'il suffit de mettre les ISO à fond pour avoir une belle image lumineuse dans la nuit… Ce n'est pas aussi simple. En effet, plus vous allez pousser la sensibilité de votre capteur, plus vous allez le solliciter et générer des "bruits numériques". Il s'agit de microtâches/aberrations de couleurs qui affectent la netteté du cliché. Pas question donc de mettre trop d'ISO. Plus vous photographierez bas dans les ISO, plus votre photo sera propre et nette. Il faut donc qu'il y ait assez de lumière.
L'ouverture
L'ouverture désigne le diamètre "d'ouverture" du diaphragme de l'objectif. C'est comme une fenêtre ronde par laquelle passe la lumière vers le capteur. Plus il est ouvert, plus il laisse passer de lumière vers le capteur. Là encore, il ne suffit pas d'ouvrir à fond pour obtenir une photo réussie ! Plus l'ouverture est grande, plus l'image est floue sauf au point de mise au point. Cela permet vraiment de dégager un sujet de son environnement et d'avoir un côté esthétique apprécié. Mais en mi-air mi-eau, on veut voir sous et au-dessus de l'eau. Une ouverture trop grande offre trop de flou sur ce qu'il se passe en surface et c'est dommage. Pour le mi-air mi-eau, une ouverture trop grande est aussi complexe à gérer. Il faut que la mise au point soit parfaitement sur le poisson, sinon c'est moche…
Une petite ouverture offre beaucoup de profondeur et de netteté sur tous les plans, mais l'image a tendance à s'assombrir.
La vitesse
Enfin, dernier paramètre sur lequel jouer pour exposer son image est la vitesse d'obturation. Là encore, plus l'obturateur reste ouvert, plus il a de lumière captée par le capteur et inversement. Mais encore une fois, il ne s'agit pas de laisser l'obturateur ouvert longtemps pour faire un cliché réussi…
En effet, lorsque le capteur reste longtemps ouvert, le moindre mouvement de l'appareil ou des sujets va devenir flou. Pour photographier un poisson en mouvement, il faut donc une vitesse d'obturation relativement rapide pour que le poisson en mouvement n'apparaisse pas flou.
Mes réglages de base
Pour une photo focalisée sur le poisson avec arrière-plan flou esthétique, mes réglages de bases sont les suivants :
- Vitesse 1/350 seconde pas moins, car sinon j'ai des flous de "bougé". Le poisson est vivant, dans son milieu reste très mobile. Rarement plus de 1/350, car je perds en quantité de lumière.
- Ouverture entre f4 et f8. Mais là encore tout dépend de la photo. Trop ouvert (f2.8), vous aurez une très belle focale sur le poisson et un très joli flou d'arrière-plan, mais vous perdez l'intérêt du mi-air mi-eau, à savoir que l'arrière-plan hors de l'eau est moins mis en avant. Trop net (f12) et il faut une grande luminosité ambiante ou monter en ISO pour compenser.
- ISO entre 200 et 500. L'idéal est d'avoir le moins d'ISO possibles. J'évite de monter au-delà de 500. Mais certains appareils très haut de gamme sont impeccables jusqu'à 1500 iso sans soucis...
- Autofocus "point" et je cherche à faire la focale sur le poisson. Un objectif performant est un vrai plus, car il faut une mise au point rapide et précise. Cette configuration mi-air mi-eau est très délicate à gérer pour les objectifs. Qui plus est pour notre passion, la pêche, où on doit viser le poisson...
- Balance des blancs automatique. Je ne m'embête pas trop avec ce paramètre à tort. Certaines eaux vertes mériteraient quelques réglages...
Je shoote en mode "rafale". Je fais plusieurs rafales. Le cadrage et la mise au point sont hyper difficiles à obtenir. Vous orientez l'appareil photo à l'instinct et ne regardez pas vraiment dans l'objectif, sauf si vous êtes complètement dans l'eau... Et encore. Il m'est arrivé de prendre une série de 500 photos et de n'avoir qu'une photo correcte exploitable ! Pour gagner en cadence de rafale, je shoote en JPEG. C'est un parti pris, car beaucoup recommande de shooter en RAW pour mieux retoucher la photo ensuite. Ce format, très lourd, fait perdre en cadence de rafale. Attention d'ailleurs, il en est de même si vous enregistrez sur une carte SD bas de gamme.
Ces réglages vont varier suivant la luminosité, la clarté de l'eau et le type de cliché que je veux produire. Ils vont aussi changer suivant la qualité de l'objectif ou de l'appareil photo utilisé. Il s'agit d'un bon compromis de base à affiner suivant vos besoins.