La plupart d'entre nous sommes capables de percevoir une différence entre deux cannes dont les caractéristiques annoncées par les fabricants sont totalement identiques. Certains mêmes peuvent mettre des mots sur ces sensations. En effet, deux cannes d'action fast et de puissance 10-40 g sont à priori identiques… Et pourtant une fois au bord de l'eau l'évidence ne peut être ignorée, ces deux cannes se comportent de manière significativement différente.
L'absence de valeurs objectives
Ces différences résident dans le fait que la définition de ces caractéristiques ne repose pas sur des valeurs chiffrées. Mais sur l'interprétation d'une courbe pour l'action et de l'évaluation de professionnels pour la puissance qui repose essentiellement sur leurs connaissances, expériences et habitudes de pêche. Si ces données ne sont pas fausses, elles manquent cependant de précision et sont incomplètes, car elles définissent uniquement l'action statique des cannes.
Le CCS
Ainsi, au début des années 2000, le Dr William Hanneman avait pour ambition de pouvoir caractériser scientifiquement et objectivement les paramètres de l'action d'une canne. L'objectif étant de pouvoir déterminer des points de comparaisons physiques et mesurables entre différentes références de cannes ou de blanks en terme de puissance, d'action statique et de fréquence. Alors il a établi un protocole, le CCS (Common cents system) qu'il a publié dans le magazine américain RodMaker Magazine.
L'IP, l'AA et le CCF
Ce protocole permet alors à travers une série de mesures de déterminer de manière chiffrée la puissance d'un blank, qu'il nomme l'IP pour Intrinsic Power. Cette valeur en grammes permet de comparer les puissances réelles de cannes entre elles.
La seconde valeur est l'AA ou Angle Action qui permet de caractériser l'action statique d'une canne. Cette donnée qui est donc en degrés permet de définir si un blank est semi-parabolique ou de pointe par exemple et surtout de le faire avec précision. Au-dessus de 70°, il s'agit alors d'une action très de pointe, appelé X-Fast dans le langage usuel des pêcheurs.
Enfin, la troisième valeur obtenue grâce à ce protocole est le CCF (Common Cents Frequency) qui caractérise le comportement dynamique de votre canne, à savoir la vitesse du blank à revenir à sa potion initiale.
Des données brutes et non des interprétations
Même si cela a été fait et qu'il est possible de traduire ces données en conseils et en plage d'utilisation, l'objectif fondamental de ce protocole est de pouvoir objectiver et comparer de manière précise les caractéristiques statiques et dynamiques de plusieurs cannes afin de faire son choix. Ces données demeurent très rares à ce jour, mais ont le mérite d'exister et peu à peu de devenir une information disponible pour les rodbuilders lorsqu'ils achètent un blank. Si tous les fabricants ou fournisseurs passent un jour le pas, elles peuvent devenir la norme et apporter à chaque pêcheur une plus grande connaissance de leur matériel et de son utilisation.
Enfin, si ces caractéristiques sont les principales à être considérées lors d'un achat, il en existe bien d'autres pour définir une canne et son utilisation, comme par exemple la réserve de puissance, les matériaux, etc.