L'amour blanc, un exotisme à portée de cannes pour le pêcheur de carpes

Cténopharyngodon Idella © Grégory MARTIN

Tout pêcheur s'intéresse forcément à d'autres espèces que son poisson fétiche. Pour les pêcheurs de carpe, l'amour blanc est l'espèce la moins déroutante à pêcher. Un exotisme accessible à qui veut apprendre à le connaître.

Notre fidélité à Cyprinus Carpio n'est plus à démontrer. Nous sommes des passionnés de ce poisson qui hante nos esprits jours et nuits. Vous ne me direz pas le contraire, je pense ? Votre famille non plus d'ailleurs, j'en suis sûr ! Mais il est un attachement encore plus fort, celui de la pêche en général. Alors oui, quelques fois dans l'année, je me détourne de mon Grand Amour (la carpe) pour m'évader quelques jours avec Cténopharyngodon Idella (l'amour piscicole). Ce poisson de toute beauté mérite un certain intérêt.

Poisson « exotique » sans sortir de l'hexagone.
Poisson « exotique » sans sortir de l'hexagone.

Une allure de chevesne

Cette « carpe amour » aux allures d'un gros chevesne appartient à la famille des cyprinidés. En Angleterre, l'amour est nommé « grass carp » ou encore « white amur ». Venant de Chine, plus précisément du fleuve Amour, il est présent dans beaucoup de pays du monde entier. L'Est de l'Europe est d'ailleurs une destination incroyable pour s'adonner à la traque de ce beau poisson. Son corps est allongé avec des écailles moyennes à grandes.

On dirait un gros chevesne non ?
On dirait un gros chevesne non ?

Sa ligne latérale, complète, court sur le côté de la queue. Ses nageoires anales et dorsales sont courtes et sans épine. Sa nageoire caudale est profondément fourchue. Son dos est foncé et ses flancs clairs, parfois dorés pour certains sujets.

Photo datant de plus de 10 ans mais illustrant parfaitement la robe dorée que certains sujets peuvent avoir. Il fait partie de ces poissons qui marquent une vie de pêcheur !
Photo datant de plus de 10 ans, mais illustrant parfaitement la robe dorée que certains sujets peuvent avoir. Il fait partie de ces poissons qui marquent une vie de pêcheur !

Une vache aquatique

Presqu'uniquement herbivore, c'est un dévoreur de végétaux divers et variés. Un véritable bateau faucardeur. Son activité alimentaire est maximale de mai à septembre. Il devient alors une véritable vache aquatique. Il peut en effet manger entre 100 et 150 % de son poids de nourriture par jour. Sa bouche dure, quelque peu oblique, est totalement adaptée à son régime phytophage. Casser des végétaux durs est d'une grande simplicité pour cet arracheur compulsif.

L'amour blanc est un arracheur compulsif de végétaux.
L'amour blanc est un arracheur compulsif de végétaux.

Le mal aimé

A l'heure actuelle, l'amour est présent sur l'ensemble de l'hexagone. A noter quand même que son introduction est devenue compliquée (public comme privé). On se demande vraiment ce qui incite à un tel acharnement envers ce poisson qui présente en milieu naturel une reproduction quasi nulle (sur notre territoire) et qui entraîne bien moins de dégâts que d'autres espèces.

L'amour : rôle minimisé ?
L'amour : rôle minimisé ?

Tout est question de bon équilibre piscicole qui, il est vrai, peut s'avérer dévastateur s'il n'est pas respecté. A l'heure écologique, cette espèce pourrait tout à fait permettre de lutter contre l'eutrophisation grandissante des eaux françaises. Une piste intéressante pour les organismes de gestion de l'eau… mais certaines fédérations départementales le considèrent plutôt comme destructeur et envahissant. Il est d'ailleurs, pour certaines de ces institutions, devenu nuisible alors qu'il n'était jusqu'alors qu'une espèce non représentée en France, mais tolérée. Il reste toutefois possible de l'introduire en faisant une demande préalable (cerfa). Cherchez l'erreur…

Marquant, jusqu'à l'odeur

C'est réellement un poisson marquant (par son odeur forte également !) surtout quand on a la chance de toucher quelques sujets imposants.

Marquant par sa taille mais aussi par son odeur forte laissée sur les filets et tissus.
Marquant par sa taille, mais aussi par son odeur forte laissée sur les filets et tissus.

Dans mon Berry natal, je me souviens encore de mon retour à la maison après avoir pris mon premier amour. J'étais si fier d'avoir piégé un poisson si mystérieux et peu commun. Surtout qu'à cette époque, l'amour blanc n'était pas répandu comme aujourd'hui puisque seuls quelques départements de l'Est de la France attestaient de la prise de très beaux sujets.Depuis ces quelques années écoulées, cette histoire d'amour continue toujours à travers quelques sessions dédiées.

Ne dit-on pas que la véritable passion ne cesse jamais. J'ai l'impression que « l'amour de la pêche » illustre parfaitement ces dires.
Ne dit-on pas que la véritable passion ne cesse jamais ? J'ai l'impression que « l'amour de la pêche » illustre parfaitement ces dires.

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