S'intéresser à d'autres poissons fait partie de l'ADN même de tout pêcheur. S'attarder à d'autres espèces et à d'autres techniques nous fait forcément progresser dans notre pêche de prédilection et nous procurent des sensations incomparables.
Repérer leur présence
L'observation est comme pour la pêche de la carpe une phase incontournable. Elle permettra de déceler la présence des amours qui n'hésitent pas à montrer le bout de leurs nageoires ou à sauter tout simplement (surtout tôt le matin et en fin de soirée).
C'est parfois un véritable ballet aquatique qui favorise grandement notre « travail » de pêcheur. Des végétaux arrachés à outrance sur une parcelle ou une tige de jonc baladé par un amour… sont autant de signes à prendre en compte pour la localisation. En étant discret, on peut observer des amours en banc, surtout quand le temps est très ensoleillé, caniculaire ou orageux. Rien de plus impressionnant que de tomber sur un escadron d'amours blancs pour la plupart métrés.
La chaleur comme alliée
La température de l'eau et l'orientation du vent sont aussi des éléments très importants à prendre en considération. Les vents chauds d'ouest ou du sud sont bien entendu plus favorables que des vents plus froids qui entraîneront bien souvent un ralentissement métabolique des amours. De 3 à 6 °C, la prise de nourriture est irrégulière avec des arrêts d'une semaine environ. Une consommation régulière commence à partir de 10 °C, mais le taux d'alimentation optimal se situe entre 21 et 26 °C. Ce taux de consommation varie également avec l'âge et le poids des sujets.
Des préférences alimentaires
Trouvez les végétaux en abondance et vous devriez apercevoir non loin, quelques ombres massives. Attention, l'amour blanc ne s'attaque pas à toutes les espèces de végétaux. Il marque certaines préférences. De plus, ses goûts varient avec l'âge. Souvent, l'amour blanc ne s'intéresse qu'à certaines parties de ses végétaux favoris que sont les cératophylles, les élodées, les myriophylles, les naïades ou bien encore certains potamots. Même si les amours blancs préfèrent la nourriture végétale et ingère avec elle une certaine quantité de bactéries cellulolytiques (cellulose permettant son assimilation partielle), ils sont tout à fait capables de tirer profit d'un régime omnivore surtout si l'herbe vient à manquer. Il n'est d'ailleurs pas rare que certains se laissent tenter par des bouillettes carnées ou autres denrées destinées davantage aux carpes. C'est notamment dans cette configuration (où les amours se jettent sur tout ce qui bouge) que le déséquilibre piscicole est atteint. Et là, effectivement, ce bijou d'eau douce peut devenir fléau (mais facile à réguler si besoin).
Amorcer copieusement
Une fois la localisation des amours effectuée, il est important de choisir la bonne approche. Les amours blancs sont difficiles à détourner de leur nourriture naturelle surtout quand celle-ci est en abondance. A la belle saison, quand les eaux sont chaudes et que leur activité alimentaire est maximale, il ne faut pas hésiter à donner grandement à manger. Tout dépendra du cheptel présent bien évidemment. Le rappel est souvent primordial afin de maintenir l'activité alimentaire des poissons présents sur le coup, mais l'accoutumance en amont semble primordiale pour réaliser des pêches intéressantes.
Le choix des appâts
Tout type de graines comme la tiger, le maïs, le lupin ou d'autres mélanges en tous genres sont des mets de choix pour les amours. Les bouillettes sont également d'excellents appâts à condition de les adapter à leur régime alimentaire (pensez aux herbes séchées du lieu pêché). Les billes d'un gros diamètre permettront de lutter contre la blanchaille potentielle, mais surtout faciliteront la saisie. Le vert est la couleur qui m'a rapporté le plus de résultats.
Après plein de tests le constat est sans appel. J'ai aussi remarqué que les appâts contenant des additifs traversant toutes les couches d'eau s'avéraient plus efficaces. Quand on connaît le temps passé par les amours en surface ou entre deux eaux, on comprend vite l'intérêt de tels additifs : augmenter le message olfactif vertical pour les inciter à descendre afin de s'alimenter. Les huiles essentielles et les mélanges sur base éthylique m'ont toujours apporté de bons résultats. La pêche en surface ou au zig rig restent également des stratégies à utiliser quand les amours ne souhaitent pas s'alimenter sur le fond et que vous les avez sous les yeux ou presque. Pour ceux qui voudraient être originaux et se distinguer des autres pêcheurs, tous les fruits et légumes que nous consommons sont des friandises parfaitement adaptées à l'amour blanc (melons, courgettes, trognons de salade, pommes, mures…).
Le choix est immense… Avec une bonne stratégie de pêche et des appâts adaptés au comportement et au régime décrit plus haut, il est possible de rendre les amours blancs boulimiques. Dans ce cas, l'enchaînement des touches peut être impressionnant. Vous êtes prévenus, prévoyez la quantité !
En tout cas, quelle que soit votre approche, il ne faudra pas oublier que l'amour blanc à l'image de la carpe se conditionne, avec le temps, à nos différents stratagèmes. Ainsi, il changera de comportement et vous devrez vous adapter tant au niveau des stratégies d'amorçage, des esches utilisées ainsi que des montages. Nous aborderons d'ailleurs ces derniers dans un article relatant une session spéciale amours blancs.