Lors de vacances passées en famille, j'avais repéré quelques amours blancs en surface sur une pièce d'eau de quelques hectares et notamment un sujet plutôt impressionnant. Cette découverte s'est faite un peu par inadvertance même si se retrouver au bord de l'eau n'est jamais un hasard. C'était donc décidé ! Je tenterai ma chance un jour ou l'autre à cet endroit.
Même en vacances
Le concept Freeway de chez Starbaits possède l'énorme avantage de concilier vacances en famille et matériel de pêche. Génial !
Pour aborder mes pêches, j'amorcerai avec un mélange de graines composées de maïs, de tigers et de lupins. Ce mélange sera enrichi de bouillettes de gros diamètres spécialement roulées en quête du grand amour.
J'avais lors de mes investigations précédentes repéré deux spots très intéressants : un haut-fond d'à peine 2 mètres de profondeur rempli d'herbiers et une zone plus profonde (3 m environ) quasiment dépourvue d'herbes hautes, mais recouverte d'une couche filamenteuse qui garnissait mon montage à chaque fois que je le ramenais. Il fallait donc s'adapter notamment au niveau des montages.
Amorçage et technique
Pendant 4 jours, j'amorcerai les deux zones choisies de façon plutôt large dans le but d'inciter les poissons à se déplacer pour s'alimenter. Chaque zone accueillera environ 5 kg cuits de mon mélange. Sois 10 kg par jour. Cette quantité me paraissait suffisante, la densité d'amours blancs connue étant plutôt faible et la présence d'indésirables peu importante. Le tapis d'herbes du haut-fond étant très dense, je pêcherai au-dessus de ces végétaux en réalisant un bas de ligne d'1 mètre esché d'un appât flottant. L'autre ligne pêchant sur le second spot sera un bas de ligne de 30 cm présentant l'esche juste au-dessus du tapis filamenteux. A noter que je pêcherai trois jours de suite en coup du soir, avec seulement deux cannes.
Ne pas faire dans la dentelle
Quel que soit le type de pêche choisi, côté montage, il faut du solide. Que vous pêchiez en surface, à fond ou au zig, les montages utilisés ainsi que les matériaux doivent être robustes afin de vous éviter certaines déconvenues. En effet l'amour est adepte des violents coups de tête et des rushs à répétition. Autant dire qu'il y a du sport même si le combat ne commence réellement qu'à quelques mètres du bord puisque notre athlète halieutique a tendance à foncer vers nos pieds ou à se laisser traîner. Mais près du bord, il est capable de prendre plusieurs mètres de fil en très peu de temps. La bouche de l'amour est très dure. Il faut donc un plomb lourd d'au moins 140 g pour une pénétration optimale de la pointe de l'hameçon. Mon plomb est fixé sur un clip plomb enfilé sur du Leadcore Starbaits XCore. L'hameçon doit être fort de fer et parfaitement aiguisée afin de bien pénétrer dans cette bouche cartilagineuse. Les hameçons ayant une longue hampe ont ma préférence. Ils doivent être forts de fer sinon le risque de les ouvrir est grand. J'utilise dorénavant les Power+ Hook Long Shank ainsi que le Curved Shank pour la réalisation de Spinner Rig.
Le bas de ligne Concernant le matériau pour le bas de ligne, les tresses à dénuder comme la X-Wrap sont parfaites pour réaliser des bas de ligne de longueur traditionnelle à dominante flottante. Même si un bas de ligne de 20/30 cm est largement suffisant pour pêcher sur une tâche, il est souvent nécessaire de le rallonger afin de pêcher au-dessus des tapis d'herbes ou tout simplement pour pêcher la couche d'eau où les poissons se trouvent. Dans ce cas, ou lors de l'utilisation de Spinner Rig, j'utilise du Shadow en 40 ou 50.
Les meilleures présentations
Les présentations flottantes sont assez intéressantes surtout parce qu'elles favorisent la saisie de l'ensemble esche/hameçon. C'est vraiment l'intérêt premier de ce montage.
Cependant, il ne faut pas négliger les présentations denses ou équilibrées malgré les croyances générales, sinon quel est l'intérêt d'un amorçage sur le fond ? Il ne faut pas hésiter à varier les présentations jusqu'à trouver la plus efficace du moment. Un point très important qu'il ne faut pas oublier : l'amour attrape son appât contrairement à la carpe. Par conséquent, le cheveu doit être le plus court possible afin que l'amour se saisisse de l'ensemble et non de l'appât uniquement. Attention sinon aux fausses touches ou aux décroches qui découleraient d'une mauvaise piqûre. D'ailleurs, les touches se traduisent le plus fréquemment par la montée/descente de nos balanciers du fait des coups de tête d'après-saisie qui permettent aux amours d'arracher leur butin. Également, nous prenons souvent les amours blancs au milieu de forêts aquatiques. Il peut donc être intéressant d'utiliser de la tresse en corps de ligne afin d'extraire plus facilement le poisson des herbes.
Le grand blanc répond présent
Le jour J lors de mon arrivée sur le poste, le vent de sud-ouest souffle plutôt fort. L'observation est difficile et il m'est compliqué d'attester la présence des amours sur le coup. Mais il ne faudra pas bien longtemps pour être rassuré. Ma canne sur le haut-fond s'affole. Le balancier fait l'ascenseur. Sans aucun doute, c'est un grand blanc (ou un petit d'ailleurs). Le combat est typique. Quand on a l'habitude, presqu'impossible de se tromper sur l'identification du poisson.
Un combat caractéristique
Après la touche, lors de la prise de contact et s'il n'y a pas d'obstacle ou de berge à proximité, on peut avoir l'impression de ramener une grosse branche ou un petit poisson peu combatif. Mais arrivé près du bord ou proche de l'épuisette, changement de rythme ! Le combat commence ! Il faut donc être vigilant jusqu'au bout et régler son frein avec précision pour parer les coups de tête et les rushs très puissants. Ce combattant jusqu'au-boutiste est capable de repartir des dizaines de fois avec violence avant de se rendre. Attention lors de la mise à l'épuisette, car l'amour est un destructeur de filet qui, dès le moindre frottement, repart telle une fusée ou saute tout simplement pour s'échapper.
Surprise de taille
Ce premier poisson touché ne fera pas exception à ce descriptif. Et quelle ne fut pas ma surprise lors de la pesée puisque ce sujet dépassait allègrement les 22 kg.
Je m'en étais fait un objectif caché depuis que je l'avais aperçu ! C'était chose faite, et ce, en très peu de temps. J'avoue après coup que cette réussite était quelque peu insolente, mais savourons. Encore une histoire d'amour qui fera date dans ma mémoire halieutique. D'autres amours de taille plus modeste viendront me rendre visite les jours suivants.