La tresse offre des possibilités que le nylon n'offre pas et vice-versa. Elle est notamment connue pour sa sensibilité et sa finesse. Voyons en quoi elle est complémentaire du nylon pour la pêche de la truite au leurre.
Les propriétés de la tresse
La tresse est une ligne dite multibrins. A contrario des monofilaments, il s'agit de plusieurs brins fins tressés entre eux qui donnent un fil. La plupart des lignes proposées sont des 4 ou 8 brins, et plus récemment des 12 brins. Le nombre de brins donne le nombre de fibre qui constitue l'âme de fil. Plus il y a de brins, plus la ligne est douce et ronde.
En revanche, il n'est pas toujours vrai que plus une ligne possède de brin, plus elle est résistante, notamment à l'abrasion. Pour ma part, j'utilise de la 8 brins pour du PE0.6, PE 0.8 et PE1 et de la 4 brins en dessous (PE0.4, PE0.3, PE0.2…). De toute manière, dans les diamètres les plus fins de tresse, l'offre en 8 brins est anecdotique (en dessous du PE0.4).
Les deux avantages incontestés de la tresse sont qu'elle est plus résistante que n'importe quel monofilament à diamètre égal et qu'elle possède une très faible élasticité.
Le premier va permettre de pêcher plus fin, ce qui offre la possibilité de lancer plus loin avec moins d'effort, plus précisément et de pêcher plus creux, la ligne fendant mieux l'eau et ayant moins de portance dans l'eau.
Le second offre beaucoup de sensibilité. C'est très pratique quand il faut prendre contact avec le fond, en cas de vent. Mais aussi pour les pêches où l'on doit sentir le leurre travailler et pour ressentir la moindre touche ou perturbation dans la ligne. Cela va aussi de pair avec l'argument cité ci-dessus, à savoir que si l'on pêche loin ou profond, le ferrage sera plus efficace avec une ligne peu élastique comme la tresse qu'avec le nylon qui absorbera en partie la force déployée à ferrer.
Mais l'élasticité est aussi un gros inconvénient lorsqu'on pêche la truite. La truite, dans les courants, est un poisson très rapide dont le combat peut être soumis à un panel de variantes infinies : saut, coups de tête, sondage, dévalaison… sont autant de mouvement à la fréquence varié qu'il est difficile de contrer avec une ligne peu élastique. Je déconseille pour cela l'usage de la tresse sur des pêches en amont, car elle n'offre que trop peu de marge de manœuvre.
C'est encore plus vrai lorsqu'on pêche sans ardillon ou en compétition ! Ils sont nombreux les compétiteurs que j'ai croisés à avoir décrochés de quoi gagner une date parce qu'ils pêchaient en tresse !
Pour quel usage ?
Je réserve la tresse lorsqu'il faut lancer et pêcher loin et creux en lac ou en grande rivière. Sa résistance la rend aussi indiquée sur la pêche de gros poissons qui pèsent dans la ligne de part leur inertie et qui se décrocheront moins facilement.
Je l'utilise aussi sur des pêches tactiles à l'ondulante ou au leurre souple. Quand j'ai besoin d'être concentré sur le travail de mon leurre, sur le fait de ressentir la moindre touche pour être réactif au ferrage.
La tresse étant peu élastique donc, elle absorbe peu les vibrations. Je la déconseille pour pêcher à la cuillère tournante ou au cranckbait.
Les diamètres que j'utilise sont le PE0.2 en area ou en lac de montagne, le PE0.6 en lac de barrage et rivière et PE0.8 ou 1 pour des pêches spécifiques au casting jig ou au poisson nageur.
Pour la truite, je compense dans tous les cas la raideur de la tresse avec un frein de moulinet bien réglé et plutôt doux, et une canne qui va se courber rapidement avec idéalement un scion plein.