Choisir ses secteurs de pêche pour prendre des truites à la mouche en début de saison

Le choix d'un secteur adapté et une bonne lecture de l'eau vous permettront de prendre vos premières truites © Jean-Baptiste Vidal

Découvrons les critères qui nous permettent de choisir quels secteurs privilégier en cette période bien particulière du début de saison. Selon votre région, vos préférences, le choix des spots et des techniques peut être différent.

Ça y est nous y sommes. Après une longue phase de préparation, d'acquisition de nouveau matériel, de montages de mouches et de fabrications de bas de ligne, nous allons pouvoir retourner au bord de l'eau tenter nos premières truites.
Voyons les critères qui nous permettent de choisir quels secteurs à privilégier en cette période bien particulière du début de saison.

Prendre en compte la situation géographique

Le choix de son secteur  sera primordiale pour réussir dès le début de saison
Le choix de son secteur sera primordial pour réussir dès le début de saison

Bien entendu, en fonction de la région dans laquelle nous vivons, les conditions hydrologiques, météorologiques et climatiques sont bien différentes. De ce fait, les rivières auront des niveaux d'eau plus ou moins hauts, des températures très fluctuantes (variant de quelques degrés à plus de 10 °C), une nourriture disponible spécifique, et nos poissons un comportement en conséquence.

Les rivières d'altitude sont bien plus tardives que les rivières de plaines ou les petites rivières, qui se réchauffent plus vite que les grands cours d'eau. De même, les rivières du sud de la France seront plus précoces que celles du Nord.

Les poissons auront donc un métabolisme et une activité alimentaire très variable, qui entre en ligne de compte pour organiser nos parties de pêche et notre ouverture tant attendue.

Au sein d'un même département, il y a aussi des différences notables qu'il est bon de savoir pour trouver les coins les plus adaptés à nos premières sorties de la saison.

Choisir sa rivière d'ouverture doit donc prendre en compte tous ces paramètres. Les types d'insectes étant également intimement liés à leur aire de répartition (géographique) et une fois de plus à la température de l'eau. Il faut être au courant de leurs périodes d'éclosions et de la nourriture disponibles pour être au bon endroit au bon moment.

En fonction de la technique (noyée, streamer, nymphe, sèche) que l'on souhaite pratiquer, le choix du secteur et du type de rivière sera également bien distinct.

 Les types de rivière et les postes clefs

Un secteur favorable pour trouver quelques éclosions et tenter ses premières truites en sèche
Un secteur favorable pour trouver quelques éclosions et tenter ses premières truites en sèche

La France dispose d'un vaste territoire halieutique qui nous offre un terrain de jeu très intéressant pour pratiquer notre loisir.

Des petites rivières bretonnes et normandes, voire du Massif Central, aux grandes rivières du Jura ou des Pyrénées par exemple. En passant par les rivières rapides ou les torrents de montagne, nous n'avons que l'embarras du choix. La plupart d'entre nous réaliserons l'ouverture localement, mais certains pêcheurs n'hésiteront pas à se déplacer, parfois d'assez loin, pour ouvrir le bal sur une rivière qu'ils affectionnent particulièrement et/ou trouver des conditions plus adaptées. De nombreux pêcheurs réalisent un pèlerinage annuel à cette occasion en compagnie d'un groupe d'amis. L'ouverture, c'est surtout un retour aux sources et un moment convivial.

Au sein même de ces rivières, certains secteurs seront plus propices à la capture de dame fario, qui apprécie les eaux peu rapides, parfois profondes, pour venir se délecter de diverses proies sans trop d'effort.

Les postes parsemés de blocs rocheux et autres structures ralentissant le courant et offrant une cache sont à prospecter méthodiquement et parfois même en insistant. Rien de ne sert de courir, car en ce début de saison insister sur une zone intéressante peut permettre de faire sortir une belle truite encore un peu léthargique. Un streamer bien présenté ou un train de noyée à la dérive contrôlée auront toutes les chances de se faire intercepter et d'intéresser une truite en poste. Plus l'eau est froide, moins les poissons sont actifs et se déplacent. Parfois, quelques degrés peuvent faire une grande différence.

Selon la technique et le profil du secteur, il faudra pêcher le moins rapide du plus rapide et passer lentement et correctement à proximité des postes clés. La lecture de l'eau est donc très importante pour ne pas perdre son temps et pêcher dans les zones favorables.

Les préférences du pêcheur

Chacun de nous à ses croyances, préférences, que ce soit en termes de type de rivière, de technique et bien sûr de modèles de mouches.

Nous choisirons donc parfois une technique moins efficace qu'une autre juste car elle nous procure du plaisir et des sensations que l'on avait perdu pendant ces longs mois de trêve.

Même si la pêche en sèche n'est pas idéale en début de saison, certaines rivières et moment de la journée sont favorables à la capture de quelques poissons.

Le reste du temps, nous pourrons sortir « l'artillerie » et proposer de lourdes nymphes, un train de noyée ou encore un streamer qui pêcheront plus creux et seront mieux adaptés au comportement des truites de début de saison.

Cette jolie truite aura craqué pour une noyée bien présentée
Cette jolie truite aura craqué pour une noyée bien présentée

Ce qui est sûr, c'est que chaque technique fonctionne mieux sur un type de poste et un secteur donné.

La pêche en nymphe au fil et la noyée sont bien plus « pêchante » dans les courants modérés et de bordure et sur les secteurs jonchés de roches où les truites peuvent se poster en début de saison.

La pêche au streamer sera particulièrement adaptée dans les zones lentes, profondes, les bordures et aux abords de structures pour tenter un beau poisson ou en tout cas, de par la taille de la mouche de faire réagir un poisson.

La sèche sera pratiquée plutôt par pur plaisir que par souci de réussite, même si certaines rivières précoces permettent de prendre de belles truites à la faveur d'une éclosion de grands éphémères comme la March Brown bien connue des pêcheurs. Dans le cas contraire, le simple fait de fouetter et  de faire virevolter sa soie en l'air, et poser sa mouche délicatement et précisément nous procurera une grande satisfaction. La capture n'est que la cerise sur le gâteau et nous savons tous que nous ne ferons pas de miracle en cette période de ré-ouverture. Mais qu'importe !

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