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La touche
Lorsque la ligne en place au bon endroit avec un bas de ligne adéquat et une esche ou un leurre de qualité, l'attention est concentrée sur l'instant magique de la touche. Elle peut être violente, canne qui plie d'un coup, flotteur qui plonge en un instant ou leurre qui disparaît dans un bouillon d'écume. Le ferrage doit être immédiat en tirant la canne d'un coup sec sur une dizaine de centimètres, à moins d'utiliser un hameçon circle auto ferrant, dans ce cas le poisson doit se piquer seul.
Sur une grosse bouchée, vous pouvez également laisser partir quelques secondes afin que le poisson puisse engamer votre appât avant de ferrer ou de bloquer le fil. D'autres fois, le poisson ne se contente pas d'engamer d'un coup cette proie qu'il vient de trouver. Il la regarde, tourne plusieurs fois autour, la prend en gueule une première fois et la recrache instantanément. Ce manège peut durer de nombreuses minutes avec certaines espèces particulièrement méfiantes. Cela se traduit par de petits à-coups dans le scion ou sur le flotteur, parfois un semblant de frémissement ou des suivi visibles ou non derrière le leurre.
Le ferrage
La canne doit être prise en main, baissée, dans l'attente d'une traction marquée. Lorsqu'elle se produit, il faut imprimer à la canne un mouvement circulaire ample, qui permettra à la fois de résorber la bannière de la ligne et de piquer l'hameçon dans la gueule du poisson.
Il est également possible que la bannière se détende. Il s'agit alors d'un poisson qui se dirige vers vous après avoir gobé l'hameçon. Il faut mouliner rapidement la canne basse jusqu'à sentir un contact à l'autre bout, puis ferrer. Le frein du moulinet jouera là son rôle principal en donnant un peu de fil si vous avez tiré trop fort, ce qui évite la rupture de la ligne. Puis, si le poisson est beau, le moulinet se mettra à crisser violemment et la canne pliera franchement sous son démarrage.
Le combat
Pendant le combat, l'idéal est que le pêcheur cherche à maintenir entre la canne et le fil un angle compris entre 70° et 120°, ce qui permet d'assurer que la canne aura toujours son effet amortisseur sur les coups de tête et démarrages du poisson.
Pour ce faire, il se peut que la canne soit à la verticale vers le ciel, à l'horizontale, voire même plongée dans l'eau. L'erreur courante est de vouloir tenir la canne haute quand bien même le poisson serait à l'aplomb du pêcheur, ce qui mène presque à coup sûr à la casse, car le moulinet ne peut alors pas lâcher de fil sur une forte traction. Pour ramener la prise vers soi, le pêcheur récupère la ligne en pompant, c'est-à-dire qu'il tire sur sa capture en levant la canne puis mouline en l'abaissant pour emmagasiner le fil.
L'idéal n'est pas de tirer à l'opposé du poisson, mais plutôt latéralement ce qui le déséquilibre à la façon d'une prise de judo et raccourcit le temps nécessaire à l'amener à soi. Lorsque le poisson tire en puissance à son tour, il faut laisser le moulinet lui donner de la ligne afin qu'il se fatigue peu à peu.
Si la traction est vraiment puissante et rapide, sur un gros poisson en particulier, il peut être judicieux de diminuer légèrement le frein pour compenser l'importante prise à l'eau du fil que tire de toute façon votre adversaire. Puis c'est à nouveau au pêcheur d'agir, et ainsi de suite. Il est possible, sur un gros spécimen, que le bateau soit manœuvré afin de suivre la ligne. En effet, si une longueur de fil trop importante est sortie, il peut casser de sa prise à l'eau.
Que le bateau fasse marche avant ou arrière, faites bien attention de suivre la direction du fil et l'endroit où il pénètre dans l'eau, et non pas la direction que prend le poisson. Quand une longue distance de fil est dans l'eau, la direction du poisson et celle de la ligne peuvent être opposées.
Chaque poisson à sa propre défense, certains sautent hors de l'eau, d'autres partent en direction du large, il y en a qui file dans les profondeurs, et les plus durs à contrer sont ceux qui se réfugient dans les branches ou roches. Le combat doit être mené par le pêcheur en fonction du poisson. Si ce dernier cherche à aller au trou, le pêcheur doit le brider pour ne pas lui laisser la possibilité de s'y réfugier, parfois en approchant la limite de la résistance de la ligne car il s'agit alors de jouer à quitte ou double. Les poissons qui se battent en peine eau ou dans un secteur propre peuvent être combattus plus en douceur.
Régler le frein
Quelle que soit la technique employée, réglez votre frein, c'est-à-dire que, sous une traction un peu forte, la bobine du moulinet doit tourner et libérer du fil, sans que celui-ci ne casse. Ce réglage se fait en tournant une molette spécialement conçue à cet effet, généralement située au-dessus de la bobine sur un modèle à tambour fixe et sur le côté pour les tambours tournants.
Le but est simple, ne pas casser lorsqu'un poisson mordra à votre ligne et partira vers le large. Pour être plus précis, le réglage de base d'un moulinet doit être équivalent à 1/3 de la résistance de la ligne en effectuant une traction de la ligne à 90° de l'axe de la canne. Ce contrôle est facile à effectuer à l'aide d'un petit peson attaché à l'extrémité de la ligne.
L'angle entre la canne et le frein
Que la canne soit posée dans un support ou maintenue en main, l'angle formé entre la canne et le fil est toujours important. Plus celui-ci sera ouvert (entre 90° et 150°), et mieux la ligne sera efficace. En traîne et au lancer, les leurres auront la plus grande liberté d'évolution et le pêcheur en aura le meilleur contrôle pour leur inculper les mouvements de nage les plus fins. En pêche à l'appât naturel, cet angle permet une grande sensibilité de la touche, en offrant le moins de résistance possible au poisson qui engame l'esche.
C'est particulièrement intéressant si vous utilisez un hameçon auto ferrant, car lorsque le poisson se pique, il peut partir dans n'importe quelle direction, y compris vers vous ou le bateau, ce qui referme l'angle et cela devient risqué pour la ligne si vous possédez des supports à 45° par rapport à l'horizontale sur votre embarcation. Ainsi les supports de canne qui semblent les plus performants sont ceux avec un angle faible de 20 à 30° ou encore ceux à crans qui permettent de régler à l'angle voulu la position de la canne par rapport à la mer.
Lors de l'auto ferrage, l'ouverture angulaire choisie doit permettre au ressort de la canne de jouer au mieux son rôle d'amortisseur, favorisant un bon positionnement de l'hameçon dans la gueule sans avoir le risque d'une surtension de la ligne entrainant la casse.la position très basse de la canne favorise aussi la prise en main pour la sortir du support, chose qui n'est pas aisée avec un support à 45° lors d'une touche très puissante.
L'ultime étape
Lorsque le poisson arrive en surface, il faut le mettre au sec. S'il n'est pas trop gros, il est levé directement à l'aide de la canne. Si tel n'est pas le cas, ne vous précipitez jamais sur votre capture, c'est le meilleur moyen de faire une erreur qui pourra vous amener à le perdre.
Prenez au contraire votre temps, laissez le poisson s'immobiliser sous le scion ou au bout du bas de ligne si ce dernier est pris à la main. Et c'est seulement lorsque votre prise est calme et en bonne position que vous pouvez la faire glisser en surface jusqu'à la main ou l'épuisette.
Une fois au sec et débarrasser de l'hameçon, une petite séance photo et prise de mesure aura lieu rapidement puis immergez le à la surface de l'eau, le poisson repartira de lui-même quand il sera prêt.