Cela allait faire près de 3 ans que je n'avais pas pêché la truite du fait d'avoir passé les deux dernières années de ma vie au Canada. Pour 2022, j'allais renouer avec ma rivière d'enfance en Bretagne. Une rivière que je connais comme ma poche et que j'arpente avec toujours autant de plaisir.
Préparer sa sortie 15 jours à l'avance
Comme à mon habitude, j'aime aller voir ma rivière environ 2 semaines avant l'ouverture. Prendre connaissance des changements qu'elle a subit dû aux crues et/ou autres facteurs. Avant cela, je prends quelques informations sur VIGICRUES pour avoir une idée de son débit moyen et voir si celui-ci a changé dernièrement. Il n'en est rien pour cette année.
Je pars longer ma rivière. En arrivant sur place, je remarque immédiatement que son niveau est légèrement en dessous de celui que je connaissais, mais surtout que la rivière est extrêmement claire. Ce qui n'est pas à son habitude. Je prends l'aval de la rivière et me rends compte que celle-ci s'est élargie, les ragondins en étant majoritairement la cause. Ceci n'a néanmoins pas affecté son cour ni les postes que je pêchais étant plus jeune. Je continue ma reconnaissance et rentre confiant à la maison suite à cette prise d'informations. Suite à cette sortie, je commence à réfléchir à ma stratégie et prépare mon matériel en conséquence.
Quelques jours se passent et c'est alors qu'une dépression soudaine fait son apparition sur les radars. Entre 15 et 20 mm de pluie sont prévus pour la veille de l'ouverture.
Le jour J : ouverture de la truite
Nous sommes le matin de l'ouverture. Je rejoins mon père et des amis. Mon premier constat fut que la rivière avait un tout autre visage qu'il y a 2 semaines. Cette montée des eaux me pousse à commencer ma prospection par des zones plus calmes comme des amortis et des ralentis.
Je profite de ces eaux teintées pour pêcher l'aval, cela me permettra d'être un peu plus insistant sur les structures qui m'intéressent. Premier lancé, je ramène mon poisson nageur (Countdown ELITE 55mm coloris GILDED IWANA) à côté d'un arbre immergé baisse ma canne pour le faire descendre et maintient la position quelques secondes. Aucune réponse, je refais le même passage, mais ce coup-ci ouvre intentionnellement mon pick-up pour faire décrocher la nage de mon leurre et le laisser partir comme un poisson mort… Ma bannière se stoppe alors en plaine descente, je sanctionne immédiatement cet arrêt par un ferrage. Poisson !
C'est lourd, très lourd… Le combat est intense sur ma SILVERCREEK 662ML, j'annonce un gros poisson à mes amis. C'est en effet le cas, mais pas la bonne cible. Ce sera une belle carpe d'environ 5 kilos qui n'aura pas su résister à une friandise de chez RAPALA.
Tenter de se remettre en question
Après une remise à l'eau en bon uniforme, je continue ma progression durant près d'une heure sans aucune touche. PN, cuillères, leurres souples, rien n'y fait. « Je passe à côté de quelque chose… » Je ne pense pas que le leurre soit la solution aujourd'hui.
Je monte un alors un hameçon simple un plomb pincé au-dessus et me mets à chercher des vers. J'en trouve assez rapidement et (re) commence à pêcher. La réponse ne sera pas longue. Un premier poisson s'intéresse rapidement à mon ver, ce sera un chevesne, puis un deuxième, quelques gros gardons et perches viendront à l'épuisette également, mais toujours pas de truite.
La matinée s'achève et pas une seule truite ne viendra me voir pour cette journée d'ouverture. Le constat aura été plus ou moins le même pour tout le monde puisque le « meilleur » de la matinée aura fait 2 truites. Je finirais la journée avec un tableau des scores néanmoins respectable ; 1 carpe, 9 perches, 4 chevesnes et 2 gros gardons.
Bien que « ratée » cette ouverture aura au moins eu le mérite de mettre ma réflexion ainsi que ma capacité d'adaptation à l'épreuve. Le Lendemain sera très certainement meilleur…