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Quelle couleur ?
Rentrons dans le vif du sujet en répondant à LA question la plus posée dans le monde des utilisateurs d'asticots : quelle est la couleur la plus efficace ? En fait, tel le Normand qui sommeille en moi, je vous répondrai : « ça dépend ! » Mais de quoi ?
Si je vous donnais une réponse péremptoire, affirmant ici que, par exemple, le rouge rubis est la panacée, votre reflex devrait être de vous méfier. En effet, même si certaines couleurs fonctionnent globalement mieux que d'autres (le rubis sur les gardons, le bronze sur le chevesne, etc.), selon la zone de pêche, le poisson recherché et la période de l'année, vous allez avoir de nombreuses variations. Alors, soyez comme le peintre, emportez plusieurs couleurs avec vous.
Voici mes couleurs préférées :
- Le blanc : l'asticot naturel est une valeur sûre, surtout en hiver, où il tranchera bien avec son environnement. Il est également ma base pour l'agrainage en toutes saisons et je ne compte plus les vandoises et les barbeaux qui ont craqué pour son teint d'albâtre.
- Le rouge et le rubis : à mon sens, c'est le plus efficace au coup, sur les ablettes, gardons, brèmes et autres tanches. On distingue deux variantes : le rouge, coloré de l'intérieur par sa nourriture, et le rubis, un rouge qui a subi une sur-coloration externe (faites attention à vos boîtes et vos doigts, le colorant est puissant), qui lui donne des airs de vers de vase dodu. Je mets généralement les rouges dans l'amorce et les rubis sur l'hameçon.
- Le bronze est un incontournable de la pêche en rivière, car les chevesnes, les vandoises et autres barbeaux en raffolent. Une teinte qui plaît à tous les beaux poissons. Je l'utilise essentiellement sur l'hameçon, parfois en remplacement du caster.
Une astuce, les bronzés sont difficiles à trouver, alors faites-les vous-mêmes en saupoudrant des blancs avec du curcuma. En une nuit, ils seront parfaits, surtout si ledit curcuma est frais en racine et râpé très fin. Une très légère humidité augmentera son pouvoir colorant, y compris sur vos doigts.
Gozzers et pinkies
La taille importe ou pas ! Et j'ajouterai que l'on prendra aussi bien du petit que du gros poisson avec des gozzers (les gros asticots) et les pinkies (les petits). Les plus petits sont plus durs et moins nourrissants que les gozzers, ce qui les destinera plus régulièrement à être des esches dans l'amorce.
Les gros asticots sont plutôt utilisés à l'agrainage et à l'hameçon. Mais, parfois, souvent même, ce sera le contraire. Ayez les deux avec vous et testez les réactions des poissons. Un feeder plein de gros asticots peut faire des miracles, idem avec des pinkies.
À l'hameçon aussi, soyez inventifs. Si je ne mixe pas souvent les deux tailles, j'alterne par contre les petites et les grosses bouchées, 1 à 6 larves à l'hameçon étant la norme.
Un truc pour éviter le vrillage du bas de ligne avec 2 ou 3 asticots à l'hameçon, il suffit de les piquer tête-bêche !
Les asticots à caster
Pour le gros gardon et la brème, dans le feeder ou à l'hameçon, c'est un must et il m'arrive parfois d'en faire passer plus d'1 litre sur mon coup, durant les 5 heures d'un concours. Leur immobilité permet de sélectionner les beaux poissons et ils n'intéressent que peu le menu fretin, y compris le gobie ! J'en parlerai en profondeur dans un article futur.
Sachez juste que cet asticot n'a pas été traité avec des hormones bloquant son développement, comme la plupart des asticots en vente. Ceci veut dire que vous aurez une transformation bien plus rapide en caster et nettement moins de morts avec cette larve « nature ». En d'autres termes, tous les asticots ne sont pas bons pour faire des casters.