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Présentation de l'émissole tachetée
Ce poisson de la famille des requins est très présent en ce moment. Il fréquente la rade en grand nombre de juin à septembre, surtout les femelles, mais on peut en piquer toute l'année. L'espèce concernée est l'émissole tachetée (mustelus astérias).
Elle peut être confondue avec l'émissole lisse (mustelus mustelus). Celle-ci diffère par sa dentition et la commissure des lèvres, et bien sur son absence de taches. Elle est très rare en rade et fréquente plus la Méditerranée et sud Gascogne.
Ces poissons sont des mangeurs de crabes. Cela représente 90 % de leur alimentation. C'est important de le savoir, car cela va déterminer la façon de les rechercher. Sa reproduction est vivipare a placentaire. Cela signifie que les embryons se développent dans des capsules au sein même de l'utérus de la femelle. Les portées vont de 6 à une trentaine d'individus.
C'est une espèce quasi menacée en Europe et vulnérable en Méditerranée. Il existe une pêche commerciale dessus. Elle est vendue sous le nom de saumonette.
La pêche de l'émissole
La plupart des pêcheurs de la Rade pratiquent le no kill pour cette espèce et c'est préférable. Il est donc important d'adapter ses montages pour les rendre les moins blessants possible.
Pour ce faire, j'utilise de gros hameçons circle hook, de taille 5/0 de préférence. Le bas de ligne est en monofilament de 45/100. Ils sont montés sur un montage coulissant qui reçoit la plombée. J'utilise un plomb poire de 50 à 100 grammes, en fonction du courant de marée. La forme poire accrochant moins au fond.
Personnellement, je pêche en dérive, je ne m'ancre jamais en kayak, en bordures de roches, sur des fonds de vase. Je sélectionne aussi de gros crabes vert, la taille des crabes est aussi importante pour intéresser les plus jolis poissons.
En moyenne, ce sont des poissons entre 1 m et 1,20 m, elles peuvent aller jusque 1,50 m. Ce montage peut également décider les grosses dorades royales qui fréquentent aussi ce spot.
Le bon moment
Pour moi, le meilleur moment, c'est 01 h 00 avant la basse mer et les 2 premières heures de montante. Le crabe dérive doucement sur le fond, on peut aussi le ficeler à l'aide de ligature à appâts. Je ferre pratiquement à la touche, cela permet de les piquer en bord de gueule. Toujours dans l'optique de la meilleure relâche possible.
Bien sûr, j'en loupe quelques-unes, mais celles piquées repartent juste avec un petit piercing supplémentaire.
Une espèce suivie
Je participe à un programme de marquage sur cette espèce, mis en place par l'APECS (association pour l'étude et la conservation des Sélaciens). Ainsi, j'ai pu déjà marquer 3 jolis poissons. Beaucoup de choses sont encore à apprendre sur ce merveilleux combattant de la rade de Brest.
Le tout en vidéo sous la pluie :