Pêche de la carpe en été, prendre en compte les conditions climatiques

Pêcher la carpe en été © Grégory MARTIN

L'été permet de rencontrer des conditions agréables pour pêcher. Mais qu'en est-il vraiment de la pêche de la carpe en été ? Quels sont les différents éléments climatiques à analyser pour comprendre la pêche ?

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Pour appréhender l'été, il est important de connaître à minima les caractéristiques de cette saison et les modifications qu'elles entraînent sur le milieu aquatique et donc sur le comportement des carpes. Avec quelques connaissances de base, il nous est alors plus facile de choisir des lieux de pêche et de mettre en place une approche adaptée.

Les phénomènes de l'été

En été, les journées sont souvent chaudes avec parfois un phénomène d'accumulation dû à des nuits étouffantes. Alors certes, une température élevée permet une diminution du temps de digestion, mais le taux d'oxygène dissous, parfois faible, inhibe ce processus. Notre pêche devient alors très aléatoire. Attendre que les conditions climatiques soient optimales reviendrait très souvent à dessécher au soleil.

Un des seuls poissons d'une session estivale de plusieurs jours.
Un des seuls poissons d'une session estivale de plusieurs jours.

Il est donc préférable de faire avec. Le comportement des carpes sera entre autres dépendant de deux facteurs très importants que sont la température de l'eau et son taux d'oxygène dissous. Les poissons sont donc en constante recherche de zones où ils trouveront un bon équilibre entre ces deux facteurs. Installées une majeure partie du temps sur des zones de confort, les carpes s'alimentent peu ou pas.

La pêche peut s'avérer stérile ou presque sur plusieurs jours voire semaines.
La pêche peut s'avérer stérile ou presque sur plusieurs jours voire semaines.

Quand l'eau devient soupe

En été, à l'instar de l'air, l'eau est très chaude. Au menu, c'est quasiment soupe tous les jours. De façon générale, les eaux peu profondes sont chaudes et homogènes, mais les lieux plus profonds engendrent la fameuse thermocline. En effet, dans notre pays au climat tempéré, la plupart des lacs profonds se divisent en strates de températures.

L'épilimnion

La couche supérieure, appelée épilimnion, sera chaude. C'est cet épilimnion qui, exposé le plus au vent, renouvellera le plus son oxygène. À l'inverse, l'hypolimnion, c'est-à-dire la couche inférieure d'eau, sera froide. Cependant, en avançant dans l'été, il perdra petit à petit de son oxygène dissous.

Ces deux couches ne communiquent pas entre elles du fait de cette thermocline qui les sépare et qui limite voire empêche totalement les échanges de température et d'oxygène. C'est notamment pour ces raisons que les poissons passent la majeure partie de leur temps dans les couches supérieures, car elles y trouvent un certain bien être vous l'aurez compris.

En rivière, plus le courant est soutenu et plus la température est basse. La température et l'oxygénation détermineront donc notre pêche et devront nous conduire à prendre les bonnes décisions dans l'approche et dans le choix des lieux.

La complexité de la pêche estivale est certes dépendante de ces deux facteurs, mais est aussi accentuée par : l'abondance de nourriture, des nuisibles très actifs, une prolifération accrue des herbes de toutes sortes, beaucoup de monde au bord de l'eau…

En été tout se complique !
En été tout se complique !

Les conditions optimales

Les conditions pour déclencher beaucoup de touches sont assez rares en été. La température et le taux d'oxygène dissous doivent être élevés. C'est en cela qu'un vent soutenu en été permet souvent de débloquer des situations figées depuis plusieurs jours voire plusieurs semaines. Il permettra aux différentes couches d'eau de se mélanger pour avoir au final une température et une oxygénation adéquates.

Dans le même ordre d'idées, un orage avec une chute des pressions sera très efficace, mais ceux-ci sont plutôt rares alors que des orages plus classiques et répandus seront quasi inefficaces. Certes, une dépression est notée à chaque orage, mais elle est souvent trop faible et trop rapide pour influencer nos résultats dans la durée. Alors, oui, une pluie intensive déclenchera une activité surtout en eaux stagnantes, mais sera éphémère. Ainsi, les conditions salvatrices se font parfois attendre pour ne jamais arriver.

Les conditions optimales en été sont trop rares.
Les conditions optimales en été sont trop rares.

Bonne saison ou cauchemar halieutique ?

Outre une réponse catégorique, il incombe de maîtriser au mieux l'été afin de trouver des solutions non pas miracles, mais qui permettent d'avoir des résultats intéressants conjugués de plaisirs. Comme toujours et l'été n'y échappe surtout pas, il faut s'adapter ! Nous passerons en revue dans un prochain article les différentes approches pour cela.

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