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Au vu des caractéristiques estivales et au vu des différentes pratiques de pêche, il m'est presque impossible de concevoir la pêche de la carpe, surtout l'été, comme à mes débuts.
Tout est possible
Lorsque les conditions optimales sont réunies, je ne me refuse aucun lieu, car tout est possible en abordant la pêche telle que nous le faisons le plus souvent. En ces moments favorables, les poissons sont enclins à se nourrir donc profitons-en si possible.
En revanche, lorsque la canicule est installée sans atténuations météorologiques notables, j'aime pratiquer l'alternance halieutique. J'adore dans ce cas pratiquer des lieux où je vais pouvoir pêcher des spots différents suivant le moment de la journée.
En été, je préfère ainsi des lieux offrant des spots enrichis en oxygène malgré les conditions difficiles : aval de barrage, arrivée d'eau, zones herbeuses en plein jour, haut fond situé non loin de la thermocline, rivière dont le courant reste convenable… Des spots différents, mais aussi des pêches différentes que nous avons passées en revue.
Pour ma part, c'est vraiment le grand intérêt de l'été que de pratiquer sa passion différemment. Et oui ! Sinon nous attendrions tous l'automne pour pêcher « classiquement » et abandonnerions la pêche estivale ou du moins la craindrions. Or, il y a vraiment de quoi s'amuser et de prendre beaucoup de plaisir et de poissons ! C'est en cela, je pense, qu'être statique et non-actif dans sa pêche estivale est souvent stérile.
Il ne faut vraiment pas se cantonner à une vision stéréotypée de la pêche (quelques endroits au fond) mais la voir en 3D (sur tout le volume d'eau). Pour moi rien de plus terrible que de se retrouver sur un lieu l'été où je sais que les touches auront lieu sur une tranche horaire plus que courte. J'ai vraiment l'impression de perdre mon temps et de pratiquer comme le disait mon grand-père une « petite pêche ». Entendez par là beaucoup de temps et de matos pour très peu de résultats.
Optimiser les spots de pêche
Avec un certain recul, il avait complètement raison lorsqu'il mentionnait ce dicton. Ainsi, lorsque les conditions optimales ne sont pas réunies (et c'est souvent le cas en été) j'aime optimiser mes terrains de jeu en étant actif dans ma pêche, à savoir pratiquer l'alternance des postes, des types de pêche et surtout des lieux. Cela est plutôt fatigant, mais le jeu en vaut la chandelle. Et pour ce faire, il faut être organisé et prévoir light au risque d'être dégoûté d'aborder la pêche de cette manière.
L'été dernier, j'ai eu recours plusieurs fois à ce stratagème avec quelques belles réussites. Un exemple sur une période : je pêchais à partir de 20 h un spot jusqu'au petit matin. Ensuite, je partais pêcher en surface un spot de 11 H à 12 h 30 pour finir par un autre lieu présentant une zone infestée d'herbes où les carpes étaient rassemblées l'après-midi.
La seule limite restant le temps passé dans la voiture et les kilomètres parcourus. Et bien les résultats furent réellement probants au point de devenir accroc à ce genre de pratique. Génial !
Stimuler les poissons
Si mon temps est compté alors je favorise la pêche au petit matin ou la pêche d'une nuit, c'est-à-dire aux moments où le taux d'oxygène dissous est à son comble. Il est important de préciser que je favorise très largement la stimulation aux amorçages de court, moyen ou long terme. Les fenêtres climatiques favorables étant restreintes.
Dans le même temps, j'adore utiliser de micros appâts surtout lorsque je m'attaque à une pêche dans les herbes ; armé d'un Chod Rig ou d'un Spinner RIg qui ont toute ma confiance. Je crois aux appâts plus petits tout simplement parce que les poissons ont à disposition beaucoup de nourriture de petite taille. Pour le Chod, quelle que soit la densité de l'herbe ça pêche sans soucis alors pourquoi s'en priver.
À l'image de l'hiver, c'est certainement le moment de l'année où j'utilise le plus de PVA pour réaliser ces pêches alternées (sacs, filets…). Et puis c'est pour ma part le meilleur moyen de stimuler les poissons sans les nourrir. Point important puisque l'activité alimentaire est très aléatoire. Et n'oubliez pas que les nuisibles sont très actifs. À vous d'utiliser des appâts résistants et/ou protégés. Et oui ! Pour une alternance efficace, l'optimisation doit se faire à tous niveaux !
Dans le même esprit, sur une gravière du nord, j'alternais les postes suivant les heures de la journée. En effet, les carpes étaient actives le soir venu, sur une zone ombragée plus tôt que les autres. Les touches pouvaient avoir lieu de 20 heures à 00 h. Puis je partais retendre mes cannes sur d'autres zones où les carpes étaient actives jusqu'au petit matin.
Sans la pratique de l'alternance des postes pêchés, mon nombre de poissons auraient été divisé par 2 sur quelques jours de pêche. Je considère que cette alternance des postes est la plus facile à mettre en place et la moins contraignante. Cette alternance a également l'énorme avantage de reposer des zones qui sont parfois surpêchées toute l'année.
Alternance et optimisation
Ainsi, mes pêches estivales se résument en deux mots : alternance et optimisation. L'été est la saison où les carpes sont amenées le plus, sur un cycle de 24 heures à changer de comportement. L'alternance demeure donc un bon moyen pour s'adapter aux contraintes climatiques de l'été. Elle permet d'éviter la fatalité si souvent engendrée par une pêche stéréotypée choisie au départ par trop d'optimisme !
Il faut toutefois signaler que les poissons disposent d'une sensibilité physiologique qui leur permet de supporter ou non les contraintes de l'été. L'activité alimentaire en sera pleinement dépendante (eaux du sud par exemple).
Mais pour une majeure partie du territoire, ALTERNEZ les approches. L'été aura tout pour vous plaire. Les moustiques seront excusés, j'en suis sûr !