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En observant de très bons pêcheurs à travers des compétitions ou en les côtoyant, je me suis rendu compte d'une chose, ils ont tous un point en commun. Ils tentent tous de réduire le facteur "chance" de la pêche à son minimum. Et c'est ce que l'on va apprendre ici.
1- Match the hatch ou imiter la nature
Si vous regardez des vidéos de pêches américaines, vous avez très certainement entendu cela : « Match the hatch ». Cet anglicisme que l'on pourrait traduire ici par « imiter la nature » sous-entend qu'il faut s'inspirer de son biotope pour choisir son leurre et son animation.
Pour ce faire rien de tel qu'un peu de biologie. Vous trouverez sur Internet des tableaux reprenant les espèces de poissons ainsi que leurs périodes de reproduction. Cette première chose vous donnera un indice quant à la vulnérabilité de certaines espèces selon la saison.
Prenons comme exemple ce qui suit : un ami vous invite à pêcher la rivière du Gardon (au sud de la France) au mois de mai. Cette rivière est réputée pour abriter une belle population de perche soleil (calicoba) et cela tombe bien puisque ce poisson se reproduit à cette période de l'année. Il y a donc de fortes chances pour que les carnassiers se focalisent sur cette espèce. Optez alors pour des profils de leurres "hauts" ainsi que des coloris style sunfish ou bluegill, puis ciblez les roselières et herbiers peu profonds.
2 - Le syndrome de la berge d'en face
Loin d'être létale, ce syndrome touche, de nos jours, une grande partie des pêcheurs. Je ne pense pas avoir besoin de l'expliquer, l'expression se suffit à elle-même.
Le problème de cette pratique est que vous ne prêtez plus attention à ce qui se passe à vos pieds et passez à côté de nombreux poissons. À l'avenir, arrêtez-vous 2 - 3 mètres avant d'arriver sur votre spot, et faites quelques lancés sur la berge avant de vous en rapprocher. Vous seriez surpris de voir le nombre de poissons que vous faites fuir en arrivant trop vite sur votre poste.
Je vois venir les pêcheurs en embarcation de loin, le problème est le même pour vous, lorsque vous restez encré durant de longues minutes, il arrive que des poissons viennent se mettent à l'abri sous votre embarcation, il est donc très important garder ceci à l'esprit.
3 - Faites face
Que ce soit le vent ou le courant, il faut que vous ayez constamment ces éléments à contre-sens. Pour le courant, cela vient du fait que les poissons se tiennent continuellement face vers l'amont pour apercevoir plus rapidement leur nourriture entraînée par le courant.
Pour le vent, cela vient du fait que les micro-organismes et alevins ne sont pas assez forts pour lutter contre cet élément. Un « écosystème » se créé alors sur la berge exposée et attire, ainsi, les carnassiers. En pratique, cela signifie qu'un vent d'Ouest vous fera pêcher la rive Est.
4 - Le confort
Cela peut sembler hors-sujet, mais je suis convaincu que porter les « mauvais vêtements » peut diminuer vos chances de réussite. Pas de façon directe évidemment, mais se sentir dans l'inconfort risque de conduire à de la fatigue et la fatigue à de la déconcentration. Et c'est ici que vous commencerez à vous accrocher en lançant, à rater des touches, à bâcler vos nœuds…
Prenez donc le temps de regarder la météo et de bien choisir votre équipement en condition. Dans le choix de vos vêtements, la couleur de ces derniers pourrait être un facteur à prendre en compte également. À condition de pêcher des eaux relativement claires bien évidemment.
Je pars du principe que les poissons nous perçoivent à partir d'un angle de plus ou moins 30°, j'opte alors pour des couleurs proches de ce qui se trouve derrière moi. Un environnement plat avec peu de végétation me poussera par exemple à choisir un haut de la couleur du ciel tandis que si je pêche le littoral breton, je vais avoir tendance à choisir des teintes assez foncées comme le noir ou le marron pour me rapprocher au plus de la couleur du granite.
5 - Du matériel à portée de main
On reste dans l'équipement, mais ici, nous allons parler de matériel. Ayez à l'esprit que pour augmenter vos chances de prendre du poisson, il faut optimiser votre temps de pêche. Ne pas perdre 5 minutes à chercher tel ou tel leurre ou hameçon. Priorisez votre matériel. Le plus important à portée de main et les à-côtés en retrait.
Ainsi, je garde dans mes priorités : une pince, hameçons, plomb ainsi que 3 leurres que je prépare en fonction de mon biotope. Ces derniers sont toujours les mêmes, un Worm, un Rubberjig et un Topwater. Ces leurres m'ont très souvent permis de faire mordre des poissons après une attaque ratée ou encore de faire réagir un poisson posté. C'est typiquement ce genre d'instants où il faut être réactifs et organisé, un poisson raté laisse rarement plus de 2 chances.
Voilà donc, ce qui peut vous aider pour faire une différence entre une session moyenne et une super session. N'oubliez pas, la clef de la pêche réside en une seule chose, réduire au maximum le facteur « chance ».