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Rendez-vous est donné à 7 h au Grand Pavois pour un petit-déjeuner et briefing avant le départ. Sans surprise, c'est la zone de replis qui est choisie. Les 27 bateaux vont se concentrer sur une petite zone à faible profondeur, voilà une manche qui s'annonce serrée.
Départ en queue de peloton
Le coup d'envoi est donné au pont de l'Île de Ré.
Sans surprise, la plupart des bateaux fusent devant nous. Le point fort du Barracuda 7 n'est pas la vitesse, bien que nous partons à 29 nœuds. C'est une vitesse respectable pour un bateau de ce type, mais nous sommes loin des semi-rigides de gros calibres. Qu'importe, nous avons un programme, nous allons le respecter quoi qu'il arrive.
Direction les hauts-fonds
Nous peignons de nouveaux parcs à huître sur la marée haute. Nous passons 30 minutes sur zone. Seuls des petits bars sont mis au sec. Des bars bien trop petits, nous changeons de zone et filons sur les hauts-fonds. Là, de nombreux bateaux sont passés pleine balle sur le secteur et les détections ne sont plus là. La pêche s'annonce très difficile. Nous peignons la zone pendant de longues minutes. Une heure trente de concentration, de changement de leurres, de recherche au sondeur, pour finalement sortir quelques poissons non maillés.
Bastian sort 3 bars consécutivement sur un petit slug. Nous en sommes à deux bars de 41 cm, à un point d'entrer dans le score. J'applique ce pattern et nous n'enregistrons plus une touche. Il y a du poisson, mais notre score est toujours à zéro. L'ambiance devient crispée.
Un premier bar maillé au slug
Je sors un gros slug pour faire contraste. Troisième lancer et bim, une belle touche. Un premier bar de 44 cm est enregistré, nous sommes sauvé, autrement dit, nous sortons de la queue de classement.
Malgré les efforts répétés, nous ne voyons plus un bar maillé.
Direction les parcs à huîtres
La mer a bien baissé, il nous reste une heure, nous nous dirigeons vers les parcs à huîtres pour finir la manche. Nous entrons doucement avec l'air du bateau pour ne pas faire de bruit. Le vent nous repousse vers l'extérieur. C'est parfait, les dérives sont sécurisantes et nous pouvons nous concentrer davantage sur la pêche. Fred prend une touche et met au sec un deuxième bar maillé au poisson nageur de 9 cm.
De mon côté, j'ai enregistré un refus en surface sur la même dérive. Je pars replacer le bateau, mais un autre compétiteur se place par notre tribord en amont de notre dérive. Je le contourne pour entrer davantage dans le parc ou j'arrête devant lui... Finalement, je me dis qu'il est mieux pour tout le monde de jouer la discrétion, j'arrête le moteur. Et là, le voisin prend un bar maillé devant nos yeux, là où Fred a touché le sien. Certes, il y a un peu de frustration, mais je suis ravi de voir mon ami Nicolas Pineau, canne pliée dans son fauteuil roulant à l'avant du semi-rigide. Il a un tempérament impressionnant et mérite amplement ce joli poisson. Le poisson est à l'épuisette, c'est bien maillé.
5e au classement provisoire
Nous ne parvenons pas à aller plus loin et sommes convaincus de ne pas être trop ridicules. Le classement tombe, nous sommes cinquièmes, non loin du premier, à un bar prêt ! L'équipe est motivée, nous avons l'opportunité de nous poser le temps d'une soirée sur La Rochelle grâce à la deuxième manche deux jours plus tard.
C'est d'ailleurs une très bonne idée d'organiser, pour les années suivantes, la compétition sur deux jours séparés. Cela permet de mieux profiter du moment et du salon, de se ravitailler en leurres entre les deux manches. C'est ce que nous faisons, en complétant notre collection de poissons nageurs au magasin du coin.