Pro-Staff / Etienne Goletto : « Communiquer sur les bienfaits de la pêche »

Bonjour Etienne, peux-tu te présenter aux lecteurs de Peche.com ?

Etienne Goletto - Etienne, j'ai 32 ans et je suis le cadet d'une famille de trois frères, tous passionnés de pêche. En plus de la pêche, je pratique pas mal de sport en mer, dont le surf, la chasse-sous-marine et le kite-surf. Résident dans le Sud Est, j'ai un peu vadrouillé en France, en Haute-Savoie et en Corse notamment. J'ai traqué les poissons dans la plupart des départements du pays.

Pêcheur touche-à-tout, même si le plus souvent je pêche aux leurres ou à la mouche, je n'ai pas de spécialités et j'aime découvrir de nouvelles espèces et de nouvelles techniques. Je suis un grand fan de pêche en kayak et j'adore aussi voyager pour apprendre toujours plus et m'émerveiller des richesses que l'on trouve sous la surface de toutes les eaux du globe.

Tu peux nous parler de tes débuts en matière de pêche ?

Etienne Goletto - J'ai commencé la pêche au toc très jeune accompagné par mon père et mes frères autour de Barcelonnette dans la rivière l'Ubaye. Quand on est jeune la pêche aux appâts est souvent plus simple et plus efficace que les leurres ou la mouche et c'est un formidable moyen d'apprendre le fonctionnement du milieu naturel.

Ensuite, j'ai pêché autour de chez moi ou bien en vacances : les blancs au coup, la calé en mer, le feeder en étang, la carpe... Petit à petit le leurre et la mouche on pris de plus en plus de place et mon rayon d'action s'est élargit en passant du vélo à la mobylette puis à la voiture.

Quand, comment et pourquoi avoir accepté d'être Pro-Staff ?

Etienne Goletto - Avec mes frères Colin et Vincent, nous avons été mis en relation avec la marque Flashmer par le biais du journaliste Stéphane Charles, à l'époque rédacteur en chef du magazine « Le pescadou ». Après avoir écrit des articles sur la pêche aux calamars autour de 2005, Flashmer nous a contacté pour des essais de produits.

Il n'y avait pas encore de réseaux sociaux et le rôle des Pro-Staff était plus de tester des produits que d'en faire la promotion. Les pêcheurs en collaboration avec une marque n'étaient pas aussi nombreux qu'aujourd'hui et nous étions extrêmement fiers et reconnaissants qu'une marque de cette envergure nous fasse confiance et demande notre expertise. C'est très intéressant de participer au développement d'un produit ou à la sélection de matériel adapté aux besoins des pêcheurs que nous sommes ou que nous côtoyions.

Grâce à divers articles et vidéos qui nous ont donné une certaine notoriété dans le monde de la pêche en kayak, nous avons été approchés par des revendeurs de la marque Hobie, la marque des kayaks que nous utilisons. Nous faisons actuellement partie de l'équipe pêche du magasin « Hobie Shop Hyères » qui est un revendeur de la marque Hobie pour le Sud de la France.

Être ambassadeur, cela veut dire quoi pour toi ?

Etienne Goletto - Comme je l'ai dit pour moi la fonction d'ambassadeur d'une marque a évoluée depuis l'émergence des réseaux sociaux, passant d'une fonction de test et d'expertise à une fonction plutôt de communication. Même si certaines marques ont encore des Pro-Staff qui sont consultés en vue de créer du matériel ou pour tester les futurs produits qui seront vendus, la plupart des marques demandent surtout à leurs équipes de faire des photos, des vidéos et de rédiger des articles pour promouvoir leurs produits.

Sur Facebook, notamment, on a assisté à une explosion du nombre de pêcheurs, souvent jeune, qui on été déclaré ou se sont déclaré « Pro-Staff » alors qu'ils recevaient juste un peu de matériel en échange de publicité pour la marque.

Je pense qu'un ambassadeur est avant tout là pour donner son expertise sur du matériel ou pour aider à la création de produits destinés à un poisson ou à une technique qu'il maîtrise parfaitement. Il faut savoir dire quand quelque chose ne va pas, mais aussi comment il serait possible de l'améliorer. Mettre en valeur un produit ou une technique via de belles photos, des films ou bien des articles fait aujourd'hui parti des missions d'un collaborateur d'une marque, mais cela ne doit pas être son unique mission.

Ton plus beau souvenir, ou une anecdote, en tant que Pro-Staff à partager avec nos lecteurs ?

Etienne Goletto - Être membre d'une équipe de Pro-Staff permet de rencontrer des pêcheurs de tous les horizons et de faire de belles rencontres. On apprend toujours d'autres pêcheurs et c'est par exemple intéressant de voir comment un autre membre de l'équipe va utiliser avec succès un leurre, alors que nous il ne nous réussit pas. Il y a aussi les expositions sur les salons qui m'ont toujours plu, que cela soit pour les échanges avec le public ou bien avec les autres membres de la Team.

Quel regard portes-tu sur la pêche en France ?

Etienne Goletto - La pêche est très ancrée dans la population française et a plutôt bonne presse, même si les clichés ont la vie dure. Le veille homme en train de surveiller son bouchon une bière à la main, assis sur son panier contenant ses prises, reste pour beaucoup de monde la représentation de la pêche.

Un des grands problèmes est que nous sommes de très nombreux pratiquants, mais sans réelle unité. Ce qui fait que nous n'avons que peu de poids face aux différentes agressions dont notre sport est victime. Cela concerne à la fois les milieux dans lesquels nous pêchons, mais aussi l'action même de pêcher qui est de plus en plus remise en question.

Et que se soit en mer ou en eau douce le constat est simple, il y a de moins en moins de poissons. Les marques de pêche ne semblent pas particulièrement préoccupées, mais pourtant il est simple de comprendre que moins il y a de poissons, moins il y aura de pêcheurs et donc forcément une réduction de la clientèle.

Le monde de la pêche et ses représentants se regardent un peu trop le nombril et devraient communiquer sur les bienfaits de la pêche et s'unir pour sa sauvegarde plutôt que de se battre par réseaux interposés comme on le voit trop souvent.

Un conseil pour les pêcheurs qui souhaitent un jour intégrer une Team de Pro-Staff ?

Etienne Goletto - Avant d'envoyer des « CV » à toutes les marques accompagné de photos et vidéos le mieux c'est de pêcher. Un pêcheur qui se fait remarquer pour ses prises, même si ce n'est que localement, aura plus de chance d'être approché par une marque. Le monde de la pêche ce n'est finalement pas très grand et on remarque vite ceux qui sortent du lot.