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Bonjour Philippe, peux-tu te présenter aux lecteurs de Peche.com ?
Philippe Bernard - Bonjour, je me prénomme Philippe, récent quadragénaire, je suis originaire et vis en Alsace. Enseignant de profession, je m'occupe parallèlement durant mon temps libre de la gestion halieutique d'un camp de pêche en Laponie : « North&Pike Advendure ».
Passionné de pêche, j'aime m'évader au bord de l'eau pour traquer les carnassiers, uniquement à la mouche et aux leurres : d'une nature hyperactive, au grand dam de ma femme, j'ai du mal à rester sur place, il est essentiel pour moi de pratiquer des pêches dynamiques.
Dinosaure des ambassadeurs de la marque Fiiish, j'ai eu la chance de voir grandir et évoluer cette marque puisque je fais partie de cette superbe équipe depuis plus de 10 ans maintenant !
Tu peux nous parler de tes débuts en matière de pêche ?
Philippe Bernard - Avec plaisir. Autodidacte, mon parcours est plutôt atypique puisque personne de ma famille n'est pêcheur. Je me souviens de mes débuts, gamin, à attendre au bord de l'eau avec un bâton en guise de canne et un caillou faisant office d'appât. Attendris ou attristés, je ne sais toujours pas, mes parents m'ont alors offert pour mes 5 ans ma première canne à pêche.
Depuis je suis tombé dans le chaudron, à la recherche constante de l'élaboration d'une potion gagnante. L'expérience m'a montré que pour réussir à la pêche le seul facteur chance n'est pas suffisant. Cette réussite est une combinaison de plusieurs facteurs tels que l'analyse qui débouchera sur un plan tactique, et de la réflexion visant à proposer la meilleure technique d'attaque.
Bref, trouver le pattern gagnant n'est pas toujours évidant, nos connaissances ne sont jamais figées, les remises en questions sont fréquentes et c'est pour cela aussi que j'aime si maladivement ma passion.
Quand, comment et pourquoi avoir accepté d'être Pro-Staff ?
Philippe Bernard - Cette histoire fait appel à de lointains souvenirs ! Je me souviens d'une annonce dans un magazine où la société Fiiish cherchait des Pro-Staff pour faire connaitre et développer ses produits. Cela ne constituait en aucun cas pour moi une finalité, ni même un aboutissement ou un quelquonque besoin de reconnaissance. Mon objectif premier à la pêche a été et sera toujours la prise de plaisir. Bref, intrigué, j'ai répondu à ce questionnaire mêlant sujets d'écritures et de réflexions, en y joignant un certain nombre de photos demandées. De mémoire, seuls 5 candidats furent retenus parmi des centaines de réponses, et j'ai eu la chance de faire partie de ces 5.
C'est donc en premier lieu la curiosité qui m'a amené à postuler à un poste d'ambassadeur. Ensuite, le fait d'apporter mes connaissances et de participer à l'élaboration et la mise au point d'un produit au sein d'une marque qui reflète tes valeurs sont des éléments qui m'ont poussé à continuer à m'investir dans mon rôle !
Être ambassadeur, cela veut dire quoi pour toi ?
Philippe Bernard - Avant tout, un ambassadeur va forcément de pair avec un grand passionné. C'est aimer transmettre sa passion et partager ses connaissances dans un objectif d'évolution de la marque.
Cela nécessite forcément de l'investissement et du temps. C'est se rendre au bord de l'eau avec comme objectif non pas d'attraper du poisson mais de tester la nage d'un leurre et de penser à d'éventuels axes d'améliorations. Personnellement je vois comme une chance d'avoir entre les mains certains prototypes pour les tester. Un autre grand rôle de l'ambassadeur est celui de participer à la promotion de la marque. A travers des compétitions, reports et autres publications de photos, l'idée est de mettre en avant le matériel à des fins commerciales.
Ton plus beau souvenir, ou une anecdote, en tant que Pro-Staff à partager avec nos lecteurs ?
Philippe Bernard - Cela remonte a 7-8 ans. Il s'agit d'une action de pêche improbable, un coup de ligne qui n'arrive qu'une seule fois dans sa vie : un doublé de brochets d'une taille de 115 cm et 117 cm en deux lancés en testant une nouvelle taille de Black Minnow ! Je me souviens encore de mon appel complètement euphorique à Romain (Community Manager de la marque Fiiish) pour lui annoncer la nouvelle !
Quel regard portes-tu sur la pêche en France ?
Philippe Bernard - Mon regard et ma vision sur l'avenir de la pêche en France ne sont pas forcément des plus optimistes. Notre passion n'est pas reconnue à sa juste valeur. Régulièrement décriés, elle est aujourd'hui en souffrance. Sans être réducteur, nous sommes encore trop souvent vus comme des aliénés, viendards et alcooliques. Beaucoup oublient ou n'ont pas connaissance de notre rôle qui est aussi celui de sentinelle du milieu et de pêcheur sportif.
Cette vision péjorative est renforcée par l'avènement de différentes associations écologiques, dont l'objectif est de restreindre nos libertés pour arriver, un jour surement, à une privation. Les pêcheurs se tirent eux même une balle dans le pieds : avec plus de 1,5 million de pratiquants, des enjeux économiques non négligeables, nous sommes incapables de nous faire entendre et de nous représenter.
Faute sans doute à une politique menée par la FNPF pour moi critiquable, mais peut être aussi faute à certains représentants de notre activités, comme les Pro-Staff, plus obnubilés par une nécessité maladive de vouloir prendre les devants de la scène en s'affichant avec de belles prises plutôt que de mettre leurs compétences au service de la démystification de notre passion et du partage…
Un conseil pour les pêcheurs qui souhaitent un jour intégrer une Team de Pro-Staff ?
Philippe Bernard - Dirige-toi vers une marque qui partage tes valeurs et ta philosophie. Fais toujours preuve d'humilité, tu es et resteras « qu'un pêcheur », les enjeux et pressions commerciales que certaines sociétés peuvent t'imposer ne doivent pas te faire oublier le pourquoi de ta venue au bord de l'eau !
