Retour de session / Bar record à la mouche en Bretagne, un nouveau rêve se réalise !

Un bar record pris à la mouche à vue © Enjoy Fishing / Jean-Baptiste Vidal

Je traque les bars d'avril à Noël à la mouche exclusivement et surtout à vue. L'hiver est une excellente période pour les gros poissons. Après un début de session compliqué, c'est juste avant de partir que je prendrai mon bar record avec ce superbe spécimen.

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Des poissons de sortis mais pas facile à prendre

Ce matin, les conditions sont extrêmement froides avec un ressenti bien en dessous de 0°C, mais un grand soleil est annoncé et peu de vent.

Je décide donc de retourner en estuaire pour tenter les bars à vue, car je les avais délaissés depuis quelque temps, occupé ailleurs et notamment au bureau.

Et bien m'en a pris !!

La matinée commence bien, car les bars sont présents. J'attaque très rapidement un premier joli poisson qui fouillait le long d'un gros rocher à la recherche de sa nourriture préférée, les crabes verts !

Malgré une assez bonne présentation, je prendrai un premier refus, catégorique. Puis sur un poisson un peu plus petit, un autre ! Décidément ! Je change de crabe au cas où, même si ce modèle que je monte depuis des années a fait ses preuves et tente avec une création de Franck Ripault, très bon pêcheur de bar et monteur, un « petit enragé ».

Imitation de crabe vert maison
Imitation de crabe vert maison

Très rapidement, j'aperçois une grosse masse sombre sur le bord, immobile.

La lumière est compliquée en cette saison, car rasante et le soleil monte tard, mais mon œil aguerri décèle un mouvement. Je m'approche tout doucement. C'est bien un gros bar inactif, posé. Je lance ni une ni deux en m'appliquant. Ces poissons sont très durs à duper. Mon crabe tombe 1,5 m devant lui et coule doucement. Le bar s'approche, très intéressé, et à une dizaine de centimètres part en trombe ! Bon, encore un refus ! C'est le jeu et ces poissons sont si méfiants qu'ils viennent inspecter scrupuleusement leur proie. Les refus sont monnaie courante.

Un premier bar à vue au crabe
Un premier bar à vue au crabe

Deux poissons de taille modeste

Je ne verrai plus rien pendant vingt bonnes minutes quand deux bars de 50 cm environ s'approchent dans très peu d'eau, en chasse. Mon crabe tombe loin devant eux et j'attends leur passage. Le plus petit d'entre eux l'a repéré et vient dessus, puis l'engame. Ferrage rapide et ferme. Il est au bout. Super, même si ce n'est pas un gros. Ils sont toujours très combatifs et chaque poisson se mérite.

Puis, je remonte bien plus haut sur la bordure, car le spot devant moi est moins intéressant avec le niveau d'eau qu'il reste.

Je vais sur un très bon coin à gros. J'y ai pris mon record au crabe. Un magnifique poisson de 77 cm il y a quelques années.

Après 10 minutes de prospection, rien ne bouge. Pas d'activité du tout. Puis j'aperçois un remous plus en aval sur le bord. Je m'empresse d'y aller et tombe sur un autre bar, seul, en maraude et visiblement actif.

Il redescend vers moi. Je pose le crabe et attends qu'il arrive. À son passage, je le fais bouger légèrement, et il bondit dessus. Un deuxième bar plus joli entre 50 et 55 cm. Cela fait plaisir même si ce sont les gros que je recherchais.

L'heure tourne et j'avais décidé de ne pas faire la montante, car j'ai du travail au bureau.

Je remonte à ma voiture et vais sur un spot où je sais qu'il y a souvent des bars et quelques très gros qui passent justement à ce moment de marée. J'en profiterai pour manger mon sandwich, puis je rentrerai.

Chaque bar à vue à la mouche se mérite!
Chaque bar à vue à la mouche se mérite !

Mon record au bar à vue à la mouche !

J'arrive à peine qu'un ami m'appelle, car nous prévoyons un voyage de pêche en « exo » cet hiver.

Pendant que je lui parle, un très gros bar arrive et mange un crabe sur le fond devant moi dans pas loin de deux mètres d'eau ! Je raccroche et cours à la voiture attraper ma canne.
Pas de bol, il est reparti.

Je rappelle mon ami Olivier, puis discute tout en scrutant l'eau. Je raccroche à nouveau, car un joli bar remonte la bordure et mange un crabe juste devant moi. Je lui lance le mien. Il se retourne et s'en saisit. Ferrage dans les règles et un super combat s'en suit avec la reprise du courant. Génial ! Il fait bien plaisir. Un joli bar de 65 cm environ pour finir la matinée.

Je rappelle mon ami, fini ma conversation puis raccroche.

Je scrute encore l'eau, car le courant se met en place, et même si elle commence à être un peu haute, je pourrai encore voir des poissons.

Je n'avais pas encore fini mon sandwich qu'un très gros arrive sur le poste. Mon premier lancer et présentation le laissera indifférent. Il n'est pas effrayé et remonte tranquillement. Il vient se poster entre le sable et les algues du fond dans l'attente de nourriture.

Je lance mon crabe 5 mètres en amont pour qu'il puisse arriver au fond non loin de lui et qu'il n'entende pas l'impact de la mouche sur l'eau. Le lancer est parfait et la dérive aussi. Comme en nymphe à vue pour la truite. Ma mouche lui arrive dessus à la profondeur idéale. Il n'a plus qu'à s'en saisir.

Il bouge un peu et tourne la tête. Il y a plus d'un mètre cinquante d'eau et ce n'est pas simple de voir ce qu'il fait. Mon expérience et mon instinct me disent de ferrer et c'est ce que je fais.

À mon grand étonnement, la soie se tend et le poisson se contorsionne. J'ai du mal à y croire, mais il est au bout !! C'est tellement rare de tromper ces gros et vieux bars d'estuaire.

S'en suit un rush de plus de 20 mètres où il tente de me fausser compagnie.

Je le bride autant que je peux, mais je suis en 25° (8 lbs) et le poisson est bien plus gros que la résistance du fil. De plus en fluorocarbone il y a très peu d'élasticité.

Le combat est incroyable, car il se sert du courant comme ils savent le faire. Je suis sans mes affaires. Ni mètre, ni appareil photo, ni téléphone. Je demande à un géomètre venu manger au soleil à cet endroit qu'il me rende service et aille me chercher dans mon coffre de voiture tout ce qu'il me manque. Il accepte très gentiment !

Le combat est loin d'être fini et le poisson sonde, repart et revient. Je suis bien tendu, mais j'essaye de positiver, même si dans ma vie de pêcheur, j'ai perdu de nombreux gros poissons.

Il fatigue et je décide de lui tourner la tête pour le faire descendre dans le courant au lieu de lutter contre. Je descends la bordure et m'approche du bord pour le faire venir dans un amorti où je pourrai le brider et échouer sa tête.

Il n'est pas content, mais j'arrive à mes fins à la deuxième tentative. Il s'approche, et finalement se rend. Je le saisis par la bouche comme à l'accoutumée et lâche un énorme cri de joie ! Ouf ! Quelle action de pêche et combat.

Mensuration rapide et quelques photos pour rapidement le remettre dans son élément. Quel poisson ! Quel moment de pêche inoubliable. Mon record personnel avec ce splendide spécimen de 82 cm pour 42 cm de circonférence. Sa tête est énorme. Un poisson vraiment sublime !

Enfin la barre mythique des 80 cm est dépassée ! Je suis sur un petit nuage !

Un de mes rêves vient de se réaliser !

Un vrai bar trophée .. une consécration!
Un vrai bar trophée, une consécration !

Matériel utilisé :

  • Canne SAGE SALT HD 9 pieds soie de 8
  • Moulinet SAGE Spectrum C 7/8
  • Soie Rio Striper flottante WF8F
  • Bas de ligne Rio Striper 7 pieds
  • Pointe en fluoro YKG 8 lbs
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