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Les chironomes et leurs larves, dites « vers de vase » représentent une part importante dans l'alimentation des poissons et notamment des truites en lac. Ils sont présents toute l'année et peuvent éclore à tout moment. La pêche dite « au chiro » consiste à proposer aux truites des imitations de chironomes à différents stades de leur cycle de vie.
Qu'est-ce qu'un « chiro » ?
Le chironome ou « chiro » est un diptère (deux ailes) de petite taille (1 cm environ) qui ressemble à un moustique, mais qui ne pique pas. Sa larve, qui vit dans la vase, est rouge (appelée vers de vase). Elle monte vers la surface sous forme de larves nageuses, puis de pupes pour ensuite éclore. L'adulte est souvent vert, mais peut être également de différentes couleurs. Les plus utilisées sont le rouge, noir, noir/gris, olive.
Tous les stades des chironomes intéressent les poissons et notamment les truites en réservoir, lac et étang.
Les éclosions ont lieu tout au long de l'année, cependant, c'est au printemps et à l'automne qu'elles sont les plus intenses.
En action de pêche, cela donne quoi ?
Les « chiros » sont donc à avoir absolument en sa possession pour pêcher toute la saison en réservoir. Il faut avoir dans ses boites autant des imitations des larves (de fond), que des larves nageuses, émergentes et adultes.
Le pêcheur en réservoir utilise souvent plusieurs mouches (3 maximum) sur un train de mouches (plusieurs imitations sont montées sur le bas de ligne).
Ces imitations peuvent être présentées à plusieurs « étages » ou couches d'eau en fonction des soies utilisées par rapport à l'activité des poissons. Très souvent, les pêcheurs les utilisent en surface lorsque les truites gobent les émergentes et adultes. Les truites en sont friandes.
La pêche au « chiro » en surface et sub-surface
C'est une des pêches les plus intéressantes en réservoir. Elle se pratique lorsque l'on voit des gobages qui sont très souvent dû aux éclosions de chironomes dont les truites se délectent régulièrement.
Dans ce cas, le pêcheur peut utiliser une seule mouche qui flotte ou qui reste dans la pellicule de l'eau selon ce qui intéresse les truites. Il faut lancer et poser délicatement sa mouche près des gobages et attendre que la truite monte. C'est une pêche statique, de patience. Lorsque la truite monte délicatement prendre la mouche, c'est toujours un instant magique.
Il est possible de monter deux mouches avec deux stades différents ou encore deux couleurs, pour trouver ce qui fonctionne.
Dans tous les cas, la pêche est visuelle et très excitante. Les refus sont monnaie courante, car les truites peuvent être très sélectives et ne prendre qu'une taille, couleur, ou niveau de flottaison.
Il faut parfois pêcher très petit (20, 22) même si souvent, on utilise des imitations en taille 16/14. Le diamètre du bas de ligne a également son importance, notamment lorsque les truites sont éduquées. Il est possible de descendre en 15/100 voire 12/100, mais gare à la casse !
Si l'on pêche à deux mouches (tandem), la mouche sèche (qui flotte) sert aussi d'indicateur. Lorsqu'elle coule, c'est qu'une truite a pris celle du dessous. Il faut alors ferrer rapidement, mais tout en douceur.
La pêche au chironome en noyée
Dans ce cas de figure, on emploi très souvent 2 à 3 mouches. Le train de mouches est alors constitué d'une imitation de larve, en pointe, d'une émergente (sous la surface) et d'une sèche, en potence. Mais cela peut être 3 larves, 2 larves et une émergente. Ect… les possibilités sont nombreuses. L'écartement dépendra des conditions et de ce que prennent les poissons.
En fonction de l'activité, on utilisera une soie flottante, une soie flottante pointe intermédiaire (midge -tip) ou une soie intermédiaire (lente à rapide).
En présence de vent, et en pêchant en surface ou en sub-surface, le courant créé par le vent donne vie aux mouches et il n'est pas nécessaire de les animer. On récupère le mou pour garder son bas de ligne tendu dans l'attente d'une tirée qui peut être discrète, mais parfois un vrai coup de fusil. Attention à ne pas ferrer trop fort et casser à la touche.
En l'absence de vent ou en soie intermédiaire, bien souvent, le pêcheur anime ses mouches en « tricotant » la soie. C'est-à-dire en ramenant très doucement sa soie entre ses doigts. Il est possible de faire des pauses, ou d'accélérer, pour trouver ce qui déclenche les truites et à quelle hauteur il faut positionner ses mouches dans la couche d'eau.
La pêche au chiro entre deux eaux
Si les truites évoluent plus en profondeur, il est possible de leur proposer un train de « chiros » en soie plongeante. Une soie S3 est tout appropriée. On procède de la même manière en animant ses mouches par tirées ou tricotage. Il faudra encore une fois trouver ce qui fonctionne et plaît aux truites.
Il arrive fréquemment que les pêcheurs montent une nymphe de « chiro » en potence au-dessus d'une autre mouche, comme par exemple un streamer. Les truites peuvent donc être attirées par le streamer puis prendre la nymphe. Cela permet parfois de tirer son épingle du jeu.
La pêche au chiro au fond
Lorsque l'on pêche en soie plongeante, quand les truites sont collées au fond, il peut être très efficace de monter un « chiro » en grosse taille (10/12), souvent noir ou rouge, en dessous d'une mouche flottante comme un booby ou un FAB (blob flottant) qui maintient le chiro au-dessus du fond.
Cette technique fonctionne notamment lorsque les truites sont sélectives et éduquées.
En conclusion, la pêche au « chiro » est possible de bien des manières et complémentaire à la pêche au streamer, boobies et autres techniques. Les truites sont parfois focalisées sur ces insectes et ne prennent rien d'autre.
Il faut donc absolument maîtriser toutes ces façons de les utiliser pour parfois faire la différence.