Pro-Staff / Jean-Baptiste Morel : « Il n'y a pas de secret, il faut pêcher, pêcher et pêcher »

Pro-Staff # 18 - Jean-Baptiste Morel est ambassadeur chez Lowrance et en charge pour le marché européen du marketing et de la communication pour les marques carnassiers du groupe Fox. Pêcheur à la carpe durant de nombreuses années, il s'est ensuite tourné vers la pêche des carnassiers.

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Bonjour Jean Baptiste, peux-tu te présenter aux lecteurs de Peche.com ?

Jean-Baptiste Morel - Hello, alors je suis Jean-Baptiste Morel dit JB, j'ai bientôt 41, déjà… et je viens des Hauts-de-France. Je suis originaire de la vallée de la Somme, mais depuis plus de 10 ans, je vis entre Calais et Dunkerque tout là-haut. Je suis en charge pour toute l'Europe du marketing et de la communication pour les marques carnassiers du groupe FOX.

Après presque 30 années de pêche à la carpe à travers le monde, je me suis focalisé il y a quelques années sur la pêche du bar en mer, des carnassiers et des salmonidés. Je suis chez Fox depuis 2009 et chez Lowrance via ses distributeurs depuis 2015.

La passion est toujours présente
La passion est toujours présente

Tu peux nous parler de tes débuts en matière de pêche ?

Jean-Baptiste Morel - J'ai démarré la pêche très peu de temps après être devenu bipède. Le mari de ma nourrice m'a initié à la pêche très tôt lors de chaque vacance et week-ends. N'étant pas encore très stable sur mes deux jambes, il me reliait à un arbre via une corde pour s'assurer que je ne bascule pas dans l'eau.

Très vite, la corde a disparu, mais la passion est solidement restée. Je me souviens encore lui re-régler son réveil une heure plus tôt derrière son dos pour nous assurer le coup du matin. Vers l'âge de 10 ans, je me suis mis à la mouche et au montage de ces dernières. Avec mon frère, de 3 ans mon cadet, nous élevions nous-même nos coqs de pêche pour nous fournir en plumes. Jusqu'à l'âge de 15 ans, j'ai écumé les salons mouche et concours de montages, tantôt avec un plâtre au bras, tantôt avec mon étau serré sur mon skateboard. Je dénotais un peu au milieu des anciens…

Pêcheur de carpes pendant 25 ans
Pêcheur de carpes pendant 25 ans

Puis à l'adolescence, les « sirènes » sans jeu de mots, de la carpe m'ont attirées dans leurs filets. Pendant 25 ans, j'ai écumé de nombreux lacs, canaux et rivières de France et d'Europe, de jour, mais surtout de nuit à la recherche de carpes géantes. Auteur dans des magazines européens, conférences, films, DVD, j'ai eu à un moment l'impression d'avoir fait un peu le tour de la question.

J'ai commencé par reprendre le fouet pour les migrateurs et les salmonidés, puis un déménagement sur la côte d'Opale m'a inévitablement poussé vers la mer toute proche. Et me voilà du côté obscur du carnassier maintenant.

Quand, comment et pourquoi avoir accepté  d'être Pro-Staff ?

Jean-Baptiste Morel - Lors d'un salon, j'ai été repéré par un commercial, Mathieu, du distributeur Lowrance de l'époque. J'étais très médiatisé dans la carpe et avec le commercial, on a vu le potentiel marketing pour étendre la marque bleu dans un domaine presque vierge en électronique. Très vite, via des vidéos et DVD, Lowrance est devenu la marque numéro une dans cette pêche grâce à sa facilité d'utilisation, son coté intuitif et plug & play. Les carpistes n'étant pas des érudits en matière de sondeur, les produits proposés par Lowrance étaient parfaitement adaptés avec leurs écrans tactiles très abordables.

Ma pêche a évolué et j'ai eu la chance d'avoir ce partenaire électronique qui m'a accompagné durant cette migration vers la mer et le carnassier.

La possibilité de pêcher avec de l'électronique
La possibilité de pêcher avec de l'électronique

Être ambassadeur, cela veut dire quoi pour toi ?

Jean-Baptiste Morel - Déjà, c'est une fierté de représenter une telle marque et un honneur incommensurable d'avoir cette confiance de leur part. Être un ambassadeur, c'est une bien plus lourde responsabilité qu'il n'y paraît. Nous sommes un maillon important dans la chaîne commercial et marketing sur plusieurs points.

Nous nous devons d'apporter la touche « utilisateur expérimenté » dans cette chaine. Grâce à notre utilisation quasi-hebdomadaire voir journalière des produits, nous pouvons apporter une expertise aux futurs clients, des conseils d'utilisation aux possesseurs de sondeurs, et les questions sont nombreuses via les réseaux sociaux. On apporte aussi des retours terrain pour les chefs produits ou commerciaux.

Et pour terminer, énormément de contenu photos et vidéos pour le service marketing. Il est aussi important d'être exemplaire sur l'eau et sur les berges, car nous sommes attachés à une marque et nous ne pouvons pas entacher leur belle réputation.

Ton plus beau souvenir, ou une anecdote, en tant que Pro-Staff à partager avec nos lecteurs ?

Jean-Baptiste Morel - Ce partenariat est une fabuleuse aventure. Il y a tellement de bons souvenirs et d'anecdotes. Mes premières cartographies maisons grâce au Genesis Live dans le bras Nord du mythique lac de Saint Cassien à la carpe. En quelques minutes, j'avais, sur mon écran de sondeur, la première carte détaillée de l'un des endroits les plus mythique de la pêche en Europe.

En 2019, j'ai eu la chance d'intégrer le bateau numéro 1 Lowrance lors de la sublime épreuve bars du BARRACUDA TOUR. J'étais le « jeunot » de l'équipe parmi de vieux loups de mer et locaux de l'étape. Une expérience de folie où j'ai pu mettre ma petite pierre à l'édifice en capturant le bar maillé manquant de la manche pour l'accession au podium. Autant dire que la 3ème mi-temps fût une « vraie » célébration.

Je n'oublie pas non plus les différents tournages avec la marque où à chaque fois on partage un peu de notre pêche avec des gens passionnés comme nous. Et je suis sûr que d'autres souvenirs encore plus beaux peut-être, sont encore à venir !

Passionné de pêche du bar
Passionné de pêche du bar

Quel regard portes-tu sur la pêche en France ?

Jean-Baptiste Morel - Alors j'ai la chance d'avoir une triple casquette, de pêcheur, industriel de la pêche, mais surtout d'élu Fédéral puisque je suis vice-président d'une AAPPMA et Secrétaire adjoint de la Fédération Départementale du Pas-de-Calais.

Coté marché, la France est avec l'Allemagne le plus gros marché pêche en Europe et c'est une superbe chose. On dit que la pêche se meurt en France, mais en termes de volume de matos, la France se porte très bien. Là où le tableau est moins rose, c'est en termes de milieux et du réseau associatif pêche. De nombreux efforts sont faits et sont encore à faire sur les milieux. Nos poissons subissent des agressions depuis plus de 40 ans. De mauvais choix de gestion, des prélèvements irraisonnés, un conservatisme ridicule font que notre réseau halieutique français est à la rue.

Les carpistes ont su se faire entendre à une époque dans les années 90 et ont réussi à protéger leur population de carpes faisant maintenant de la France la destination numéro 1 en Europe pour la traque de ce poisson. Malheureusement, pour les carnassiers et les salmonidés, on a préféré privilégier la vente de cartes et les effectifs plutôt que le loisir pêche. Et on comprend pourquoi de nombreux Français vont à l'étranger pour assouvir leur passion. A nous de manger notre pain noir pour les 20 prochaines années, le temps d'effacer 40 ans de mauvaise gestion.

Il faut pêcher, pêcher et pêcher
Il faut pêcher, pêcher et pêcher

Heureusement, les choses changent. Une poignée de pêcheurs sont rentrés en résistance, ont intégré des associations et des fédérations, et font prendre des virages à 180 degrés qui font du bien à notre passion. Et l'augmentation du nombre de cartes de pêche dans certaines régions est un superbe indicateur sur les attentes des pêcheurs. La révolution ne se fera pas sans une implication des pêcheurs dans leurs AAPPMA, entrer dans des bureaux ou devenir garde particulier, etc...

On voit de nombreux jeunes au bord de l'eau, ils suivent des Youtubeurs, influenceurs, pêcheurs connus, c'est une très bonne chose, cela crée une émulsion, il manque juste un peu de poissons pour les rendre complètement accros pour des nombreuses années.

Je rêve aussi d'unir un jour le million et demi de pêcheurs en mer avec le million et demi de pêcheurs en eau douce afin d'obtenir une fédération puissante qui se fera enfin entendre des pouvoirs publics et politiques. Mais c'est beau de rêver…

Un conseil pour les pêcheurs qui souhaitent un jour intégrer une Team de Pro-Staff ?

Jean-Baptiste Morel - C'est une question que l'on me pose depuis des années. Il n'y a pas de secret, il faut pêcher, pêcher et pêcher. C'est le temps sur l'eau ou au bord de l'eau qui fait l'expérience, pas le nombre de followers ou le prix du matériel dans les mains. Si l'on veut intégrer une équipe, il faut surtout se demander ce qu'une marque pourrait tirer parti de soi. Que puis-je lui apporter qu'elle n'ait pas déjà.

Apporter du contenu
Apporter du contenu

J'ai créé des équipes de pêche semi-professionnelles pendant 10 ans dans la pêche à la carpe, au coup et au carnassier. À chaque fois, je recherchais la personne légitime et qui apportait une pièce de plus au puzzle géographique et une compétence particulière dans un type de pêche que nous ne couvrions pas. L'expérience, la fidélité et la visibilité sont les choses primordiales que les marques recherchent. La pêche est une passion saine à consommer sans modération alors foncez !

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