Ouverture de la truite, une histoire de famille et de transmission

Ouverture de la truite et sourire © Paul Duval

L'ouverture truite est une bonne occasion de se retrouver entre générations. Cela fait maintenant 7 ans que chaque début mars, grand-père, père et petit fils arpentons les berges de nos ruisseaux sauvages. Une passion partagée en famille.

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Le rendez-vous de l'ouverture à la truite

Comme chaque année, c'est un rendez-vous que nous ne manquons pas avec mon fils et mon petit-fils. Nous laissons nos grèves salées pour aller dire bonjour à dame fario sur nos petites rivières bretonnes. Ces petits cours d'eau sauvages sont situés dans ce qu'on appelle la côte des Légendes.

Ce sont en fait les parties eau douce des trois rivières côtières que sont l'Ildut, le Benoit et le Wrac'h. Des fleuves côtiers en fait, à forte population de salmonidés. Truites de mer, saumons et bien sûr farios fréquentent ces eaux. Nous nous intéressons essentiellement aux farios sauvages, dans la partie sources de ces fleuves côtiers. Ici, il n'y a pas de lâchers, ce sont uniquement des souches locales, à la robe différente selon le cours d'eau pratiqué.

Transmettre la passion de la pêche
Transmettre la passion de la pêche

Pêche au toc

Notre technique est simple, nous pêchons uniquement au toc, avec de jolis vers de berges que nous ramassons la semaine précédente. Je les garde dans de la mousse avec un peu de marc de café, ou quelques gouttes de concentré d'anis. Les eaux de ces petits cours d'eau sont souvent troublées à l'ouverture, surtout s'il a plu juste avant. Le côté olfactif est alors un plus pour les décider.

Le matériel se compose de cannes de 3,30 m environ, avec fil intérieur ou pas. Le moulinet capoté est aussi un plus. Le corps de ligne est en 14/00 et le bas de ligne en 12 ou 10/00 selon la clarté de l'eau. Un hameçon fin de fer en taille 8 ou 10, ardillon écrasé recevra un joli ver. Deux indicateurs de touche espacés d'un mètre et de couleur flashie complètent le montage. Nous ne plombons pas les lignes, le poids du ver suffit à lui faire dévaler le courant de façon naturelle.

Session pêche au toc
Session pêche au toc

Cuissardes et sacs à dos pour le casse-croûte, nous descendons le courant le matin sur plusieurs kilomètres. Après la pause casse-croûte et nous remontons par l'autre berge jusqu'au point de départ. Les farios sont nombreuses sur ces parcours sauvages, elles sont systématiquement relâchées après la photo, d'où l'utilisation d'ardillons écrasés.

De jolis poissons
De jolis poissons

Ode à la nature

C'est également une leçon de nature que nous prenons tous les trois pendant ces quelques journées partagées. Nous croisons souvent différents habitants de la faune locale sauvage. Les ragondins, bien sûr, qui sèment des pièges sur les berges, il faut faire très attention aux trous qu'ils creusent un peu partout.

C'est aussi la période de nidification pour les cols verts, on doit faire attention aux nids cachés parmi les roseaux. Chevreuils, biches, renards, lièvres, voir même des oies une fois, croisent nos chemins. C'est toujours un vrai plaisir de voir cette diversité de vie le long des berges. Nous passons ainsi la journée à discuter, à rire, à partager ces moments trop courts avec volupté.

Un bouquet de jonquilles et de beaux souvenirs
Un bouquet de jonquilles et de beaux souvenirs

Cette année ce ne sera sans doute plus une sortie entre mecs, ma petite fille est maintenant assez grande pour nous accompagner aussi, un peu de douceur dans ce monde de brutes… À la fin de la session, un bouquet de jonquilles sera cueilli pour faire plaisir à mamie et à maman et nous excuser de ne pas ramener de poisson pour le repas du soir, esprit no-kill….

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