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Bonjour Samuel, peux-tu te présenter aux lecteurs de Peche.com ?
Samuel Urbain -Bonjour à tous ! Je me nomme donc Samuel Urbain, j'ai 36 ans, je suis originaire de Belgique et je vis actuellement à Sainte-Maxime dans le Var.
J'ai débuté la pêche en Belgique avec mon père et mon arrière-grand-père, à la recherche des poissons d'eau douce et plus précisément en bord de Meuse.
Il y a un peu moins d'une vingtaine d'années que j'ai commencé à pratiquer la pêche en Méditerranée... J'ai débuté par la recherche des bonites, pélamides, loups, barracudas, à la traîne... Quelques années plus tard, je me suis initié à la pêche aux thons, au large des Îles d'Hyères en traîne rapide ou au broumé, mais aussi à la pêche de la seriole et du denti en traîne lente aux vifs, jig et leurres souples.
Depuis près de dix ans maintenant, je me suis focalisé et spécialisé sur la pêche de l'espadon Xiphias, "Le" poisson mythique que tout pêcheur rêve d'avoir au bout de sa ligne et c'est justement pour cela que je me suis intéressé spécifiquement à celui-ci !
Tu viens de remporter pour la quatrième fois le titre du meilleur pêcheur d'espadon au monde, félicitations. Tu peux nous en dire plus ?
Samuel Urbain -Alors j'ai remporté cette compétition pour la quatrième fois, mais pas consécutive... J'ai gagné en 2017-2019-2020-2022. Et j'ai terminé en deuxième position en 2018 et en 2021 !
C'est une compétition internationale organisée par la célèbre « The Billfish Foundation » la plus grande fondation mondiale de la protection, la préservation et la recherche des poissons à rostre.
Cette compétition se déroule sur une année complète, le but est de marquer le plus de poissons possibles sur l'année ! Marquer le poisson consiste à lui placer une petite balise appelée "Tag", ensuite nous relâchons le poisson rapidement.
Le but de marquer les poissons est de voir leurs évolutions et déplacements, c'est essentiellement pour la protection et la préservation de l'espèce.
La compétition se déroule dans le monde entier et chacun pêche dans sa région... Et cela s'étale sur une année (du 1er novembre au 31 octobre) pour que chacun puisse pêcher durant la meilleure période de sa région... Par exemple chez nous, c'est l'été la meilleure période, mais dans d'autres parties du globe, c'est au printemps ou pendant notre hiver.
Pourquoi et comment avoir décidé de participer à une telle compétition ?
Samuel Urbain -Disons que dans un premier temps, j'ai commencé à taguer et à relâcher les espadons, car un ou deux beaux poissons sur une saison vous suffisent largement pour votre consommation personnelle... Et puis est arrivé une protection encore plus importante de l'espèce en suivant certaines recommandations de l'ICCAT qui nous a dirigé vers un 100 % no-kill.
Et là je me suis dit, je vais donc intensifier le marquage sur les espadons afin de récolter un maximum d'informations pour contribuer à mon niveau à leur protection et leur préservation en Méditerranée. Et vu le nombre assez important de prises, j'ai décidé de participer à cette compétition.
Tu pêches donc en France ?
Samuel Urbain -Oui, je pêche presque exclusivement en France, et vous l'aurez compris mes poissons de prédilections sont les espadons. J'aime également la traque des gros thons rouges au broumé.
Ton prochain rêve est de décrocher un cinquième titre ?
Samuel Urbain -Mes projets... Continuer ma passion aussi longtemps que je pourrai le faire ! Et pourquoi pas encore d'autres titres dans les années futures... Transmettre ma passion à mon fils s'il le souhaite. J'aimerais devenir guide de pêche dans le but de partager ma passion pour le Xiphias et ainsi pouvoir accueillir des pêcheurs du monde entier afin qu'ils puissent se confronter à ces colosses méditerranéens... Mais malheureusement, je manque actuellement de temps en vue d'obtenir les brevets nécessaires pour exercer ce métier qui nécessite une longue formation.
Tu as un conseil à donner à ceux qui voudraient un jour se mesurer à un espadon ?
Samuel Urbain -Il faut avant tout s'armer de patience, car c'est un poisson assez difficile à cibler spécifiquement, mais tellement fascinant... Concernant les techniques de pêche utilisées sportivement, la plus connue est de les rechercher de nuit. Mais depuis une quinzaine d'années, la pêche de jour a porté ses fruits, celle-ci est devenue plus populaire, car elle est beaucoup plus confortable... Néanmoins, elle est nettement plus difficile à réaliser !
Les techniques peuvent varier fortement selon les régions, les courants et le comportement des poissons, il faut donc adapter ses montages pour pallier ces différences... D'où la complexité de leur recherche et de la réussite de cette pêche, ce qui en fait tout le charme !
