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Une ouverture au pays des légendes
Cette année encore, c'était rendez-vous au pays des légendes pour l'ouverture de la truite. Après un épisode de sécheresse, une semaine avant l'ouverture, ce sont de grosses pluies ininterrompues qui se déversent sur le pays des abers. Les niveaux d'eau sont bien remontés, certaines prairies sont encore gorgées d'eau, mais les dieux de la pêche sont avec nous.
Ce samedi d'ouverture, la météo se calme pour la journée, et même si la couleur de l'eau est chargée, il ne pleut plus et le vent est modéré. Après un réveil difficile pour le plus jeune de la bande et un petit-déjeuner copieux à la maison, nous embarquons le matériel et prenons la route du pays des abers, côte des légendes.
Nous avons ramassé de gros vers de jardin, ce qui nous permet de nous passer de plombée sur nos montages. Deux rigolétos sur la ligne, c'est le poids des gros vers qui fait couler la ligne. Nous pêchons en descendant la rivière et la ligne suit le courant de façon naturelle. Les premiers poissons sont difficiles à trouver. Il faut insister derrière les branches immergées ou dans les virages des méandres de la rivière, là où le courant ralenti un peu.
Puis nous arrivons sur la prairie des chevaux, c'est le genre de moment où la pêche devient accessoire, cette rencontre avec les habitants du coin. En l'occurrence trois sympathiques chevaux de monte qui ne recherchaient que des caresses. Une demi-heure en marge... Quand on prend le temps de prendre son temps, une sortie truite, c'est aussi cela, regarder et profiter de la nature.
La pause-déjeuner, un moment important le jour de l'ouverture
Après cet épisode chevaleresque, nous revenons vers la voiture pour changer de coin. Nous remontons un peu plus haut la rivière pour un endroit plus sauvage, vers la Chapelle de Loc Mazé. Ce sera aussi l'endroit où nous ferons la pause casse-croûte. Cette chapelle est située sur la partie source de l'Aber Benoît. La chapelle délaissée depuis 1928 retombe en ruine, à partir de 1979, un groupe de jeunes de la M.L.C de Plabennec, puis l'association "Buhez ha Plijadur e Lok-Maze" (Vie et joie à Loc-Mazé) sous l'impulsion de Fanch Jestin entreprennent sa restauration. Ce petit endroit en dehors du temps est idéal pour la pause-déjeuner.
Une ouverture réussie
La rivière à cet endroit comporte des endroits dégagés et des zones très encombrées. Les truites sur cette partie ne sont pas énormes, 4 de piquées sur cette zone, la plus grande était à 25. Ce ne sont que des sauvages, à la belle robe colorée et bien sûr, relâchées après la séance photo. Le long des berges, jonquilles, primevères, et même des hellébores sauvages, apportent une jolie touche de couleur.
Comme une partie du cours d'eau est dégagé, j'en profite pour donner une leçon de pêche au toc à mon petit-fils. Depuis le début de la journée, il avait une canne plus courte que les nôtres et manier une canne de 3 mètres parmi les ronces et les branches, ce n'est pas inné. Il s'en sortira plutôt pas mal.
Après cette pause très agréable, nous reprenons la voiture pour pêcher le même cours d'eau un peu plus bas. À cet endroit, c'est un peu plus large et il y a de jolies zones de cailloux, c'est là que nous trouverons aussi quelques truites, toujours dans les 25 à 26 cm. Et toujours pas faciles à sortir parmi les branches et les ronces sur les berges. Nous dérangerons plusieurs fois des couples de colverts en période de reproduction, ainsi que quelques grands hérons.
Une fois de plus, nous avons pris une belle leçon de nature. Une quinzaine de truites nous aurons rendu visite, ce qui est pas mal au vu des conditions. Nous avons pu, surtout, perpétuer ce rendez-vous de plusieurs générations auprès d'une passion commune.