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La pêche aux trous, ouvrir l'œil pour repérer les palourdes
Les grosses, ce sont les palourdes de 4 cm et plus. Pour les repérer, les pêcheurs à pied se fient aux deux trous que forme la palourde pour s'alimenter. Une fois détecter, certains n'utilise aucun outil pour la déloger, juste les doigts. Cette technique de pêche, c'est la pêche aux trous.
La bonne pratique de pêche pour limiter l'impact sur le milieu, c'est bien la pêche aux trous et non de gratter à tout-va avec un râteau n'importe où. Cette technique est la plus efficace, mais c'est aussi la technique la plus douce qui permet d'éviter de ratisser la vasière.
À marée descendante, la mer découvre les parcs ostréicoles et les vasières, mais sachez qu'il est interdit de pêcher les coquillages et les poissons dedans ou à proximité de toutes les concessions marines.
Reconnaître les deux espèces de palourdes
Nous pouvons rencontrer deux espèces de palourdes, la palourde autochtone dite européenne (Ruditapes decussatus) et la palourde japonaise (Ruditapes philippinarum), qui a été introduite.
Pour les différencier, rien de plus simple. La palourde européenne est plus mince, plus anguleuse et elle ne présente pas de lunule, tandis que la palourde japonaise est plus dodue, avec une lunule bien marquée et souvent des petits motifs sur la coque. Les siphons de la palourde européenne sont séparés, d'où les deux trous bien nets, la palourde japonaise n'a qu'un siphon qui se sépare vers son milieu, formant deux trous plus rapprochés ou un seul trou.
Une réglementation pour préserver les gisements et les pêches futures
En plus de taille légale de 4 cm, s'ajoute aussi la quantité. Outre les 200 unités par jour et par pêcheurs, le quota le plus important à ne pas dépasser, c'est celui de sa consommation personnelle.
Mais avant de consommer vos palourdes, rappelez-vous qu'elles ont passé toute leur vie dans la vase. Voici un petit conseil qui pourrait bien éviter de gâcher votre pêche. Après les avoir lavées dans l'eau de mer, laissez-les dégorger plusieurs heures dans l'eau salée.
Savoir se déplacer pour ne pas s'envaser
Pour vous déplacer entre les vasières, emprunter les coursières, pour votre sécurité. Les coursières, ce sont les chenaux qui traversent les zones envasées. Comme la vase y est plus compacte, il est plus facile de s'y déplacer.
Les vasières sont les milieux les plus riches et les plus productifs de la planète, elles produisent plus, sur une même superficie que la forêt amazonienne. Il faut donc préserver ces milieux si riches.
Les vasières, sources de nourriture
Le pêcheur à pied n'est pas le seul à se nourrir sur la vase. Il y a, bien sûr, les oiseaux limicoles qui picorent les vers et les coquillages. En hiver, ce sont les bernaches cravants qui prennent le relais. Ces oies migratrices arrivent par milliers pour se nourrir sur les côtes atlantiques principalement de zostères, petites plantes fines poussant sur les vases. C'est une espèce protégée pour laquelle le site de Marennes Oléron est l'un des plus importants d'Europe. Pour préserver de bonnes conditions d'hivernage, il est important de ne pas détruire ces herbiers, par le labourage et le piétinement.
La réglementation et les alertes sanitaires varient d'un site à l'autre, n'oubliez pas de vous renseigner auprès des services maritimes avant d'aller pêcher.