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Étant en guidage quasiment tous les jours de fin mars à fin novembre, mes sorties sont souvent comptées, de courtes et principalement en fin de journée après un guidage.
Je profite d'un guidage qui se terminera plus tôt pour aller tenter les belles aloses sur un de mes coins préférés.
Coup de fin d'après-midi après le travail
Il est 17:30 et je file en vitesse sur le poste où je sais que les aloses remontent en petite quantité, mais sur une rivière où elles sont moins recherchées.
Les deux rivières de Bretagne où il se prend le plus d'alose sont l'Aulne (29) et le Blavet (56), deux rivières canalisées. Cependant, dans certaines rivières de plus petites tailles, il y a des remontées d'aloses qui se retrouvent souvent arrêtées dans leur migration par un barrage, un seuil, là où elles s'arrêtent chaque année.
Je prépare mon matériel au bord de l'eau, comme toujours pour observer la rivière et voir si elles se manifestent en surface. En effet, les aloses marsouinent comme les saumons. C'est-à-dire qu'elles montent en surface et sortent la tête, puis le dos et la queue, même si l'on ne sait pas trop pourquoi.
Je monte ma canne, une SAGE Sonic de 10 pieds soie de 7 qui est bien pratique pour pêcher depuis le bord, lancer en roulé et combattre de jolies aloses. Ici, les aloses font entre 50 et 70 cm. C'est l'espèce la plus grande du genre alosa. Ses cousines les feintes sont de plus petites tailles.
Sur une soie flottante, je rajoute un polyleader de 3 m en intermédiaire, puis une pointe en fluorocarbone de 2 m environ en 22 à 25°. Cela permet de brider un peu les poissons afin de les remettre à l'eau dans les meilleures conditions possibles.
Savoir où se postent les poissons et comment les pêcher
Je connais cette pêche par cœur pour la pratiquer depuis 2003 sur les cours d'eau bretons, et 2015 sur cette rivière. Je sais où elles se postent et comment les prendre. Il m'a fallu quelques temps pour trouver comment les déclencher.
Alors que sur l'Aulne et le Blavet, on pêche principalement en dérive inerte aval, et on cherche à présenter la mouche à la bonne vitesse et profondeur en effectuant divers mending (replacement de la soie), ici la pêche se pratique différemment.
Le courant est bien moindre, et l'idée est de faire descendre la mouche puis la faire remonter progressivement vers la surface par animation de la mouche. Pour ce faire, je lance aval, perpendiculaire ou amont selon l'activité et la profondeur du coin. Puis j'anime par strips saccadés et cherche ce qui leur plaît.
Si les eaux sont claires et/ou basses, il n'est pas rare de les voir monter et prendre la mouche ce qui est souvent spectaculaire et très excitant. Il est même possible de les pêcher à vue.
Cette année, nous avons de l'eau et il n'est pas encore possible de les voir suivre et prendre. Néanmoins, les touches se font bien sentir. Il faut donc ferrer très rapidement, car les aloses recrachent rapidement.
Je monte une de mes mouches favorites pour pêcher l'alose. J'utilise aussi d'autres variantes, mais très souvent de couleur orange qui je pense fonctionnent le mieux.
Après quelques lancers, je prendrai une première grosse tape à laquelle je répondrai par un ferrage rapide et sec. Les aloses sont fraîchement remontées et très puissantes. Celle-ci ne se laisse pas faire et remonte la rivière en trombe !
Je la laisse partir, car les aloses ne cherchent pas les obstacles. Il suffit de bien régler son frein pour la ralentir, puis de garder le contact. Les décrochés sont fréquents, car elles ont la bouche cartilagineuse donc très dure.
Voici la première au sec. Un très beau poisson de plus de 60 cm. Certainement une femelle, qui sont souvent plus grandes que les mâles.
Je prendrai un autre poisson dans ce « pool » puis une autre et une décrochée dans un autre trou plus haut. Elles sont actives !
Les tapes étaient bien franches ce qui permet d'en rater peu. Les combats toujours aussi sympas. C'est un migrateur fabuleux. Il est temps de rentrer. Hâte d'y retourner.