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Connaissance du poisson et de son comportement
En France, nous avons différentes sortes de mulets qui vivent en mer, estuaire et remontent même en eau douce. Le mulet lippu (ou à grosses lèvres), le mulet doré, et le mulet porc colonisent tous trois nos eaux françaises.
Ils se nourrissent d'algues, de micro-algues, de planctons, de débris organiques et petits invertébrés selon l'espèce. Il est de ce fait difficile à capturer que ce soit au leurre ou à la mouche.
Les deux espèces qu'il est le plus souvent possible de prendre à la mouche sont le lippu et le doré qui vivent en petits groupes et viennent se nourrir dans peu d'eau sur les bancs de vases et autour des algues.
À la marée montante, ils sont souvent très actifs dans très peu d'eau, et la concurrence alimentaire est importante. C'est souvent dans ce cas de figure que l'on peut les faire mordre.
Quel matériel utiliser pour pêcher le mulet ?
Les mulets font généralement entre 40 et 50 cm même si des spécimens plus gros existent (75 cm maximum).
Il est préconisé d'utiliser une canne de 9 pieds soie de 6, afin d'être discret, qui peut être une canne réservoir ou migrateur, équipée d'un moulinet au frein étanche (sel et vase) qui contient une soie flottante.
Un bas de ligne dégressif d'une longueur et demie de la canne, terminé par une pointe en 18° à 22° est approprié.
Très souvent, un train de deux mouches permettra d'améliorer ses chances de capture et de proposer deux modèles de mouches.
J'utilise personnellement avec une certaine efficacité quatre modèles de mouches que m'a recommandé un des modérateurs de la page Facebook « Mullet on the Fly ». La mullet bach, la sand shrimp, la mud shrimp et la spectra shrimp montées sur des hameçons de type Kamasan B170 en taille 10 et 12, qui ont été inventé par des pêcheurs anglo-saxons.
Comment prendre ses premiers mulets à la mouche ?
Il est certainement possible de prendre du mulet à la mouche de bien des manières, mais personnellement, je favorise la phase de marée montante. Je préfère les coefficients entre 45 et 70 afin que la marée monte doucement. Je vais sur des vasières où je vois de bons groupes de mulets qui s'activent sur le fond dans très peu d'eau.
Lorsque la profondeur est faible, c'est-à-dire moins de 30 cm, les résultats sont assez bons, mais dès lors que l'eau monte trop vite, il est alors rare d'en prendre. Je pense que la concurrence alimentaire est bien plus importante dans peu d'eau et que les poissons voient mieux nos mouches qui se déplacent sur le fond.
Je monte une shrimp en pointe et une mullet bach en potence espacé de 1 mètre. Souvent, ces mouches ont un tag rouge en queue qui semble être le facteur déclenchant. Si le courant suffit, il n'est pas nécessaire d'animer ses mouches. Cependant, parfois de petits strips rapides et courts permettent de déclencher la touche.
On se rend compte que l'on n'a pas une imitation de leurs proies favorites car il faut souvent multiplier les lancers et nos mouches passent proche de nombreux poissons sans attirer leur attention. Puis la touche et la prise interviennent sans que l'on ne comprenne trop pourquoi ! Il est rare de les voir prendre ce qui est dommage car cette pêche serait très proche de celle du bonefish.
Les combats sont amusants sur de petites cannes, et les rushs peuvent être rapides. Néanmoins, ils sont cependant bien moins puissants que les espèces marines exotiques.
Remarques :
Un ami breton, passionné de pêche du bar et du mulet, Franck R. connu pour ses modèles de mouches avant-gardistes, prend des mulets également avec des imitations de néréides, de petits vers et d'algues.
Dans les villes comme Quimper où passe un estuaire, il est possible de prendre des mulets lippu avec des nymphes à truites notamment des pheasant tail casquée orange et des gammares. Les imitations de pain sont souvent employées et fonctionnent par moment, mais c'est une autre pêche.