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Bonjour Pablo, peux-tu dans un premier temps te présenter aux lecteurs de Peche.com ?
Pablo Chaves -Bonjour, c'est avec plaisir que je me présente. Je m'appelle Pablo Chaves, je suis colombo espagnol, j'ai commencé à pêcher grâce à un voisin et son père à l'âge de 10 ou 11 ans.
Au niveau professionnel, j'ai débuté comme guide de pêche en novembre 2010, pour le centre de pêche en Espagne Pesca Extremadura. En 2017 en hiver, pendant que le centre de pêche était fermé, j'ai commencé à organiser des séjours guidés en Colombie à travers mon agence ADS Fishing Concept. En 2020 et 2021, j'ai travaillé pendant la saison du peacock bass comme manager dans un lodge en Colombie. Depuis 2020, je suis Pro-Guide chez Ultimate Fishing et grâce à eux, je suis Pro-Staff chez DUO International aussi.
J'habite en Colombie et pendant la saison sèche, qui va de décembre à fin mars, je m'occupe de mes clients. J'ai comme projet de guider ailleurs dans d'autres pays en Amérique du Sud. Pour l'année prochaine, il y aura un séjour arapaima en Bolivie disponible.
Pourquoi es-tu devenu guide de pêche ?
Pablo Chaves -C'était vraiment le hasard. Je suis espagnol de naissance et en Espagne, il n'existe pas la formation de guide de pêche. D'ailleurs, avant que je ne devienne guide, je ne savais pas que c'était un métier ! Bien sûr pour exercer ce métier, il faut être passionné par la pêche et aimer le contact.
J'étais au chômage et pas loin de commencer à étudier, quand soudain j'ai reçu un appel avec une offre de travail. Cela ne m'a pas pris très longtemps pour donner une réponse affirmative. Même si à l'époque je n'avais pas trop d'appui de la famille dû probablement au fait qu'il n'y a personne de ma famille qui pêche et tous ignoraient que cela pouvait être un métier.
Quels types de produits de guidage proposes-tu ?
Pablo Chaves -À travers ADS Fishing Concept, j'offre des séjours avec quasiment tout compris depuis l'arrivée du client à Bogotá. De cette façon les clients ne doivent s'occuper de rien. Ce sont des séjours de 6 ou 13 jours de pêche. Dans le séjour long, je propose deux rivières ou deux parcours complètement différents à faire sur la même rivière.
Une fois sûr place je m'occupe des pêcheurs, s'ils ont besoin de quelque chose en cuisine, au logement… Et bien sûr j'accompagne tous les jours les clients au bateau pour prendre des photos, des vidéos, les guider. Ce sont des séjours où le client cible le peacock bass. Bien sûr il y a d'autres carnassiers comme la payara, le surubim (une espèce de poisson-chat), la sardinata ou le piranha entre autres. J'accueille autant de pêcheurs au leurre que des pêcheurs à la mouche, peu importe le niveau.
Qu'est-ce qu'être guide de pêche pour toi ?
Pablo Chaves -La base, c'est de faire prendre aux gens des poissons indépendamment de leur niveau de pêche. Le guidage ne commence pas au bateau, cela commence au premier contact quand tu expliques aux clients, le matériel nécessaire à prendre pour la réussite du séjour. Après, au bateau, il faut faire tout le possible pour arriver au succès.
Personnellement, je ne suis jamais fermé à écouter les clients et parfois dans des moments durs, grâce à eux et à leurs avis ou un leurre ou une technique en lesquels je ne croyais pas forcément, on fait du poisson. Il faut toujours se remettre en question et continuer à apprendre. Le guidage va plus loin normalement que la pêche en soi-même et dans mon cas, je mets en avant ce pays qui est la Colombie notamment au niveau de l'environnement.
Pour moi, c'est une passion sans laquelle je ne serai pas la même personne. Je profite toujours des pêcheurs qui sont avec moi, je garde contact avec plusieurs d'entre eux. Il y a toujours beaucoup de choses à apprendre d'eux au niveau de la pêche et de la vie. J'ai la chance de travailler dans des cadres à couper le souffle, alors je profite de ces moments. Grâce à ce métier, j'ai vu des anacondas, des caïmans noirs de l'Orénoque, des capybaras, des papillons merveilleux, des arbres grands incroyables.
Tu pêches ou pas lorsque tu es en guidage ?
Pablo Chaves -L'idée est de ne pas mettre un coup de canne à pêche, mais si la journée est dure je pêche pour tester de trouver un leurre ou une technique qui marche. Une fois trouvé, j'arrête et si le client n'a pas le leurre, je lui prête le mien. Dans les moments durs, je peux pêcher pour motiver les gens. Je peux aussi faire quelques coups de canne si au bateau je suis avec des amis ou avec des collègues de chez Ultimate Fishing.
Même si on arrive à un spot où je sais qu'il y a de beaux poissons ou d'un moment à l'autre les beaux sujets seront actifs, je plie ma canne. J'ai aussi d'anciens clients, comme Pierre 75 ans qui revient l'année prochaine, et parfois avec ces clients fidèles, je pêche parce qu'ils me demandent et une fois le poisson piqué, je leur passe la canne à pêche.
Ce qui me fait vraiment plaisir dans ce métier, c'est de voir un client prendre un beau poisson et se prendre en photo avec, la preuve que l' on a réussi. Je dis "on" parce qu'en fin de compte c'est un travail d'équipe. Si je prends un beau poisson, cela m'arrive, et bien cela me gêne plus qu'autre chose, car pour moi c'est un trophée de moins pour le client.
Que fais-tu lorsque tu ne guides pas ?
Pablo Chaves -Beaucoup de mes clients sont des pêcheurs qui reviennent régulièrement, mais mon but, c'est de trouver toujours de nouveaux clients et je me consacre à cette tâche. Je suis toujours à la recherche de pêcheurs qui veulent vivre une aventure de pêche au milieu de la jungle. Je m'occupe aussi des réseaux sociaux et j'ai essayé de trouver des nouveaux alliés pour des nouvelles destinations en Amérique du Sud.
Bien sûr je teste et je pêche aussi pour moi, peu importe l'espèce, pour moi c'est important de passer du temps dans l'eau, j'adore ça !
Je consacre aussi du temps à la famille. Quand je pars guider je passe beaucoup de semaines d'affilées, parfois deux mois sans voir la famille. Et il n'y a pas d'internet, ou il faut faire beaucoup de kilomètres pour l'avoir, les portables ne passent pas et il faut appeler à travers un téléphone satellite.
Quel(s) conseil(s) aurais-tu à donner aux personnes qui souhaiteraient se lancer dans cette aventure ?
Pablo Chaves -C'est un métier avec beaucoup de choses positives comme travailler dans un domaine qui est ton hobby. Souvent, c'est toi le patron, au moins au bateau, et il n'y a pas meilleur bureau qu'être au bord de l'eau.
Il y a des choses négatives aussi, il ne faut pas penser que tu vas passer toute la journée à pêcher. Ce métier demande beaucoup d'heures de travail, il faut résister au chaud, au froid et à la pluie. Des fois, ce n'est pas évident de trouver un équilibre entre la famille et le travail.
Il faut mettre tout dans une balance et voir de quel côté elle s'incline et essayer de prendre la bonne décision. Mon conseil final, ne laissez personne vous enlever votre rêve, même si la balance est négative, mais que vous êtes sûr de vous, allez-y.
En tant que pêcheur quel est ton rêve ?
Pablo Chaves -J'ai toujours été fan de la pêche du black-bass, mais depuis que j'ai découvert la traque d'autres espèces, il n'y a pas de limites pour moi. Je rêve d'avoir dans mes mains le poisson coq, le golden masheer, le snake head, le golden dorado, le napoléon…
