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Adapter son matériel à la configuration de la rivière
En fin d'après-midi, je décide d'aller faire un tour sur une petite rivière à côté de chez moi que je connais très bien et où je ne suis pas allé depuis quelque temps, par manque de temps.
Je l'entretiens régulièrement en taillant les branches avec parcimonie tout au long de la saison pour pouvoir y pratiquer la pêche à la mouche et parfois emmener des clients.
Elle fait 4 mètres de large tout au plus sur ce secteur. Il faut donc une canne courte et une soie fine mais aussi savoir utiliser toute la panoplie que nous offre la pêche à la mouche afin de déposer ses mouches avec précision sur les postes à truites.
J'ai choisi d'utiliser un petit bijou. La canne SAGE Dart en 6,6 soie de 3, et pour l'occasion, je vais tester une soie spécialement étudiée pour les petits cours d'eau. La Rio CREEK.
Un bas de ligne court, dégressif et rapide sera connecté au bout de la soie, prolongé par une pointe en 12°.
Pêche en sèche et en sèche à vue
Je monte toujours ma canne au bord de l'eau pouvoir observer la rivière pendant cette phase de préparation.
Rapidement, je vois quelques tous petit gobages, très discrets où les truites viennent prendre de petits insectes et/ou des émergences. Je ne vois pas trop ce qu'elles prennent et monte donc une petite ORL (oreille de lièvre) à flottaison basse en taille 16 car quelques éphémères beiges sortent ainsi qu'un sedge de temps à autre. Une mouche passe-partout très efficace.
Je rentre dans l'eau plus en aval, très doucement, car la discrétion est une des clefs de la réussite sur ce genre de petite rivière surtout en période estivale, par eau basse. Les petites pluies de ces derniers temps ont fait du bien et les poissons ont l'air actifs et en forme. L'eau est effectivement assez fraîche pour la saison, car notre mois de juillet n'a pas été très beau et chaud en Bretagne, pour les plus grands plaisirs de ces dames.
Dès les premiers lancers, une première petite truite vient saisir ma mouche avec délicatesse. Je l'extirpe de la zone pour qu'elle effraye le minimum de poisson.
Je remonte, mais inévitablement, elle a dû faire peur à certaines de ses congénères, et plus aucun gobage. J'attends, mais rien ne ressort sur le poste. Plus haut, en tête de trou, quelques gobages ont lieu. J'avance doucement pour pouvoir les attaquer. Malgré des posés en douceur les truites sont très méfiantes dans ces eaux claires. Je dois en effrayer quelques-unes qui doivent remonter et créer la panique. J'en prendrai encore une sur ce poste, un peu plus haut toujours en sèche mais je constate que l'approche est loin d'être simple !
J'avance aussi doucement que possible pour ne créer ni bruit, ni vague. Au soleil, quelques truites se dorent la pilule. Je les observe, puis tente la plus jolie en sèche à vue. Elle monte sur ma mouche, la refuse, puis la suit en venant vers moi et la refuse à nouveau, pour ensuite revenir la prendre avec une lenteur inouïe à 3 mètres de moi ! Génial. L'action est juste magique ! Une belle truite de 25 cm. Un joli poisson pour cette partie de la rivière.
J'enchaînerai quelques truites en restant en sèche et en alternant entre petit sedge en bécasse en taille 18 et petite émergente à flottaison basse en 16. Les moucherons et petits scarabées peuvent aussi fonctionner en cette saison, mais aujourd'hui elles préfèrent ce qui éclot.
Chaque truite se mérite, car la moindre erreur et faux pas sont sanctionnés.
Je profite de cette sortie pour encore couper quelques branches pour accéder aux meilleurs postes et pouvoir lancer pour les prochaines sorties. Lancer arbalète, roulé, revers, lancer horizontal sont autant d'options à savoir utiliser dans cet environnement « hostile » !
Une invitée surprise !
Je dérangerai un beau saumon de printemps, planqué sous un amas de branches dans un virage profond. Il patiente certainement en attendant le coup d'eau qui ne devrait pas tarder au vu de la météo de la semaine. Quel beau spectacle!
Dans une queue de pool, un petit gobage apparaît. La présentation n'est pas simple, car le poisson se trouve juste en amont d'une accélération de courant. Il faut poser détendu pour éviter le dragage de la mouche, mais dans cet environnement c'est assez compliqué à réaliser. J'opte pour un roulé détendu.
Le premier lancer sera le bon, car une seconde après le posé, un beau remous se forme. Je ferre et là, le poisson file vers l'amont en me prenant la soie que j'avais dans les mains sans que je ne puisse rien faire! Il me met sur le moulinet. Je pense à une truite arc-en-ciel, car il peut y en avoir, échappées de pisciculture, étant donné la violence du rush ! Après une petite minute de combat je fais monter le poisson en surface et vois ses flancs argentés. C'est une truite de mer ou finnock (un an de mer). Incroyable ! En sèche en soie de 3 et avec une pointe en 12°, j'ai de la chance de pouvoir l'admirer dans mon épuisette ! Un très beau coup de ligne qui fait plaisir.
Je reprendrai quelques truites toujours en sèche. Certaines se déplaceront de plus d'un mètre pour venir chercher ma mouche en créant une vague. Une activité étonnante pour une fin de mois de Juillet. Un régal! C'est vraiment agréable ces superbes moments seul dans la nature avec de jolis poissons sauvages aux robes magnifiques.
Merci mère nature !
