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Un cyprinidé carnassier
L'aspe fait partie de la famille des cyprinidés. Il ressemble fortement à un chevesne, mais en beaucoup plus trapu et large, avec la bouche plutôt dirigée vers le haut. Il se nourrit essentiellement de poissons, notamment d'ablettes qu'il vient chercher près de la surface.
Il vit souvent en banc de plusieurs poissons de taille similaire ou proche et chasse régulièrement en surface faisant éclater les bancs d'ablettes. L'aspe aime les eaux plutôt rapides et vient souvent dans les courants, proches des structures comme les enrochements, les piles de pont, épis rocheux, tout ce qui peut casser les veines de courant.
Sa pêche se pratique depuis une vingtaine d'année notamment en Alsace sur le Rhin et affluents. On le retrouve aujourd'hui aussi en Loire et ses affluents dont la Vienne et l'Allier où il remonte pour coloniser de nouveaux secteurs. Il commencerait à se développer également sur la Seine.
Une pêche en surface explosive
Il se recherche surtout en surface aux leurres avec comme référence les water monitor et water moccassin, mais il est de plus en plus adapté à son milieu et méfiant sur les zones où sa pêche s'est développée. Certains pêcheurs le pêchent aussi à la lame, aux casting jigs et leurres durs.
Ses attaques sont fulgurantes et provoquent des gerbes d'eau à faire pâlir n'importe quel autre carnassier. Cependant, il est assez lunatique et il demande une bonne connaissance de ses mœurs et coutumes et postes privilégiés. Il faut souvent couvrir beaucoup de terrain pour enfin déclencher une attaque.
La touche est très violente, et le combat dépend de la puissance du courant. Ce n'est pas un très grand combattant, mais il peut tout de même bien faire plier le carbone.
C'est surtout pour ces touches et attaques fulgurantes que les pêcheurs les recherchent. Il faut dire que cela provoque de bonnes montées d'adrénaline !
Pêcher l'aspe à la mouche, cela donne quoi ?
Depuis quelques années, il commence à être recherché plus souvent à la mouche. C'est une pêche dynamique qui demande de ne pas ménager ses efforts, car encore une fois, il faudra couvrir du terrain pour le débusquer.
À la mouche, c'est principalement au streamer avec des mouches imitatives de 5 à 10 cm en moyenne, montés sur une soie flottante, que les pêcheurs tentent leur chance.
Une embarcation permet de changer rapidement de postes et de trouver là où ils sont actifs et se nourrissent. Il faut faire du « power fishing », c'est-à-dire pêcher vite pour trouver les petits bancs. Insister sur les bons postes peut aussi payer, car même en l'absence de chasse, il peut être là sans pour autant attirer l'attention.
On peut aussi utiliser des mouches de surface de types popper et gurgler pour le faire monter en l'excitant avec des imitations bruyantes qui provoquent des vibrations et poussent de l'eau.
C'est un vrai challenge à la mouche, mais tout à fait possible. Même si cela demande une bonne motivation, de nombreux lancers et pas mal de sorties bredouille. Mais le jeu en vaut la chandelle, et si l'on a l'occasion de prendre son premier, on a rapidement envie d'y retourner !